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Intolérance ou allergie alimentaire : quelles différences ?

personne qui se gratte le bras après une réaction allergique © Zinkevych / iStock / Getty Images Plus

Publié par Patricia Chairopoulos  |  Mis à jour le par Mathilde Pujol

Après un repas, vous avez brusquement mal au ventre ? De l’urticaire ? Vos lèvres gonflent ? C’est une allergie ou une intolérance alimentaire, la première pouvant être beaucoup plus grave que la seconde. Quels sont les mécanismes en jeu ? Allergie ou intolérance alimentaire, comment savoir ? On fait le point.

L’allergie et l’intolérance alimentaire sont différentes dans leurs mécanismes biologiques, mais on les confond parfois à cause de certains symptômes communs comme l’urticaire, l’œdème de Quincke (important gonflement du visage et du corps à traiter avec de la cortisone) ou les troubles du transit… Ce qui les différencie de prime abord, c’est leur délai d’apparition. C’est aussi leur degré de gravité, plus élevé dans l’allergie.

Définition : qu’est-ce qu’une allergie alimentaire ? Une intolérance ?

L'ensemble des réactions aux aliments ou aux additifs alimentaires se divise en deux entités bien distinctes :

  • L’allergie alimentaire, qui peut être définie comme « une réponse immunitaire inappropriée à un composant d’un aliment, le plus souvent une protéine, par un individu prédisposé », explique le Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’Agriculture (source 1). Un enfant est dit « à risque » si l’un de ses parents ou de ses frères et sœurs souffre déjà d’allergies (qu’elles soient alimentaires ou non), mais il peut néanmoins développer une allergie alimentaire même si personne ne l’est dans sa famille (l’inverse est vrai également), rappelle le site Manger Bouger du Programme National Nutrition Santé (PNNS) (source 2) ;
  • L’intolérance alimentaire, également appelée pseudo-allergie ou fausse allergie alimentaire, qui prend l’apparence d’une réaction allergique consécutive à l’ingestion d’un aliment. Contrairement à l’allergie alimentaire, le mécanisme de l’intolérance alimentaire « n’implique pas le système immunitaire : il résulte le plus souvent d’une déficience du système enzymatique, qui empêche la bonne dégradation d’un composant d’un aliment », précise le CEP.

Des mécanismes différents dans l’allergie et l’intolérance alimentaires

Dans l’allergie, il y a une stimulation anormale du système immunitaire : celui-ci « surréagit » vis-à-vis de certaines substances ingérées, et d’ordinaire inoffensives. Une substance appelée histamine est alors libérée en réaction à la pénétration dans le corps de protéines issues d’aliments allergènes. Les allergies s’observent souvent dans la même famille, et les personnes allergiques à certains aliments peuvent également être allergiques à d’autres facteurs environnementaux tels que la poussière, la fourrure et le pollen.

Dans l’intolérance alimentaire, il peut y avoir plusieurs phénomènes :

  • Soit on ingère en trop grandes quantités des aliments contenant des substances pharmacologiquement actives comme l’histamine (poisson, tomate, saucisson, aliments fermentés…) ou la tyramine (chocolat, vin blanc, fromages…) ;
  • Soit certaines personnes sont sensibilisées dès la naissance aux produits laitiers, au pain, aux tomates, aux pommes de terre… à leur insu. À l’origine, on trouve souvent une carence en certains enzymes digestifs, par exemple la lactase qui digère le lait. En général, c’est à l’âge adulte que l’intolérance alimentaire se déclenche brusquement.

Comment savoir si l’on est intolérant ou allergique à un aliment ?

Symptômes de l’allergie alimentaire

Certains symptômes sont spécifiques à l’allergie alimentaire. Il s’agit :

Attention, tous ces signes n’apparaissent pas forcément ensemble chez une personne.

Et surtout, l’allergie alimentaire a la particularité de survenir très rapidement, de quelques minutes à deux heures, après l’ingestion de l’aliment en cause. Exemples les plus fréquents : poissons, crustacés, œufs, arachide, lait et certains fruits comme la banane ou les fraises.

Symptômes de l’intolérance alimentaire

Les intolérances alimentaires ne présentent pas de risque vital. Leur délai d’apparition est souvent supérieur à six heures après la consommation de divers aliments allant des fraises aux produits laitiers en passant par les moules ou certains conservateurs tels la tartrazine.

Les intolérances alimentaires les plus courantes sont le lait et le lactose (le sucre du lait), le gluten, le blé, les conservateurs alimentaires...

En vidéo : comment savoir si l’on est intolérant au gluten ?

Que faire en cas d’intolérance ou d’allergie alimentaire ?

Dans le doute, il faut consulter un allergologue qui saura faire la part de l’intolérance et de l’allergie vraie.

Une éviction de l’allergène

Concernant l’allergie alimentaire, le seul traitement est l’éviction stricte de l’aliment responsable (attention aux formes cachées, cas de l’arachide, de l’œuf…). En sachant que l’ingestion d’une quantité même minime d’aliment peut suffire à déclencher l’orage allergique.

Pour les intolérances alimentaires, le facteur quantitatif joue un rôle. Il faudra par exemple, éviter d’associer dans le même repas des aliments riches en histamine et des aliments histamino-libérateurs.

Le diagnostic des allergies alimentaires complexe. Si vous avez des doutes, parlez-en à votre médecin.

Sources

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