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Qu'est-ce que le Veganuary ?

Bol coloré avec quinoa, pois chiches, légumes frais pour le Veganuary © GettyImages/MelanieMaya

Publié le par Sophie Helouard

En collaboration avec Marie-Gabrielle Domizi (Diéticienne)

Lancé en 2014 en Grande-Bretagne, le challenge Veganuary encourage les gens à tester l’alimentation vegan au mois de janvier. De quoi végétaliser son régime alimentaire et réduire son empreinte carbone sur la planète. Le point avec Alexandra Coché, responsable de la campagne pour L214 et Marie-Gabrielle Domizi, diététicienne et présidente de l’Observatoire national des alimentations végétales (ONAV).

Si l’attachement à la viande reste fort dans notre pays – selon une étude Ifop pour FranceAgriMer, 89 % des Français déclarent aimer la viande et 79 % pensent qu’en manger est nécessaire pour être en bonne santé – l’alimentation végétale fait petit à petit son chemin jusque dans nos assiettes. Preuve en est : en 2020, 2,2 % des personnes déclaraient avoir adopté un régime végétarien ou un régime vegan et 24 % avoir limité volontairement leur consommation de viande et se classer parmi les flexitariens.

Qu’est-ce que la campagne Veganuary en France ?

Depuis 2014, Veganuary - contraction de « vegan » et « january » - encourage les gens à tester l’alimentation végétale pendant tout le mois de janvier… et plus si affinités ! « À l’instar du Dry January, né également outre-manche, l’objectif est de lancer un petit défi au début de la nouvelle année pour découvrir l’alimentation végétale, explique Alexandra Coché, responsable de la campagne en France pour l’association L214. Et d’insister : « Le Veganuary, ce n’est pas rendre les gens veganC’est mettre en lumière ce régime alimentaire souvent mal connu et mal perçu. On est vraiment dans une dimension ludique, inclusive et non culpabilisante. »

Sur quoi repose le challenge Veganuary ?

Veganuary repose sur trois grands piliers :

  • réduire l’impact environnemental ;
  • mettre un terme à la souffrance animale ;
  • et améliorer la santé humaine.

« Végétaliser son alimentation est l’éco-geste le plus efficace à titre individuel pour réduire son empreinte sur la planète, poursuit Alexandra Coché. Et ce régime alimentaire est bon pour la santé lorsqu’il est bien mené. »

Pourquoi tester l’alimentation végétale ?

Accusé d’être à l’origine de carences ou sujet à des dérives sectaires, le véganisme reste aujourd’hui encore très clivant. Pourtant, face à l’explosion des maladies métaboliques liées à l’alimentation et au changement climatique, plusieurs instances - notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) - préconisent désormais de végétaliser notre régime alimentaire.

« On estime qu’en 2020, 2,4 millions de décès dans le monde et environ 240 millions d’euros de coûts de soins de santé ont été imputables à la consommation excessive de viande rouge et transformée », indique l’OMS dans son rapport « Plant-based diets and their impact on health, sustainability and the environment » publié en 2021. Et d’ajouter : « De nombreux éléments plaident en faveur d’une réorientation des populations vers des alimentations saines majoritairement végétales qui réduisent ou éliminent la consommation de produits animaux et maximisent les effets favorables de l’approche “OneHealth” sur la santé humaine, animale et environnementale. »

Pour autant, en France, 30 % des personnes consomment plus que le maximum recommandé de 500 g de viande rouge par semaine. « Pire encore concernant la charcuterie où les deux tiers de la population dépassent le seuil de 150 g par semaine (Etude Esteban). Résultats : nos protéines proviennent à 65 % d’aliments d’origine animale et à 35 % d’aliments d’origine végétale », lit-on dans une tribune signée par 250 professionnels de santé et membres d’associations parue dans le journal Le Monde en 2023. Alors, enrichir son alimentation en fruits et légumes n’est peut-être pas une si mauvaise idée…

Est-ce que l’alimentation vegan est équilibrée ?

Les détracteurs reprochent souvent au régime vegan qui exclut les produits d’origine animale – viande, poisson, fruits de mer, œufs, produits laitiers et miel – d’être déséquilibré et de favoriser la survenue de carences vitaminiques. « Aux Etats-Unis, l’Academy of Nutrition and Dietetics estime dans un rapport publié récemment que, chez les adultes, des régimes alimentaires végétariens et végétaliens bien menés peuvent être adéquats sur le plan nutritionnel et offrir des avantages à long terme pour la santé, tels que l’amélioration de plusieurs problèmes de santé associés aux maladies cardiométaboliques », précise Marie-Gabrielle Domizi, présidente de l’Observatoire national des alimentations végétales (ONAV).

La diététicienne recommande néanmoins aux personnes qui opteraient pour une alimentation 100 % végétale de se supplémenter en vitamine B12, en vitamine D et en iode si nécessaire.

La vitamine B12, c’est le point de sensibilité de l’alimentation végétale puisqu’on ne la trouve que dans les produits animaux. Personnellement, je conseille vivement à mes patients de se supplémenter en B12 sachant qu’il n’y a pas de risque de surdosage… Marie-Gabrielle Domizi, présidente de l’Observatoire national des alimentations végétales.

Où trouver des recettes vegan et s’inspirer ?

Vous avez envie de végétaliser votre alimentation ou d’adopter un régime vegan ? « Il est recommandé de consommer une variété d’aliments complets, riches en nutriments, qui apportent des vitamines, des minéraux, des fibres et des phytonutriments essentiels, détaille Marie-Gabrielle Domizi qui conseille de se faire accompagner par un diététicien nutritionniste lorsque c’est possible. Enfin, plusieurs sites comme celui de l’ONAV, Végéclic ou Vegan pratique offrent un certain nombre de ressources sur l’alimentation végétale ainsi que des recettes.

Sources

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