La névralgie du nerf trijumeau est une maladie rare responsable de crises douloureuses dans le visage. Ces poussées sont décrites comme insoutenables par une grande partie des patients diagnostiqués.
Qu’est-ce qu’une névralgie du trijumeau ?
La névralgie du trijumeau correspond à une douleur intense dans le visage liée à un trouble du nerf trijumeau. Ce nerf est le cinquième nerf crânien, il permet la sensibilité au niveau du visage et contrôle les muscles de la mastication.
La névralgie du trijumeau provoque une douleur décrite comme particulièrement sévère. « Les patients parlent de véritables sensations de décharges électriques. Elle est même responsable de suicides chez certains malades lorsqu’aucune solution efficace ne permet de les soulager », selon le docteur Philippe Colin, oncologue radiothérapeute au centre ICONE (Intergroupe de. Cancérologie et d’Onco-radiothérapie du Nord Est) et spécialiste de cette pathologie. La douleur sévit par poussées qui durent de quelques secondes à plusieurs minutes.
La névralgie du trijumeau est une maladie rare qui touche environ 5 personnes sur 100 000, et principalement des femmes âgées de plus de 50 ans. « Néanmoins, je rencontre des patients des deux sexes et de tous les âges (même des jeunes) en consultation », précise le spécialiste.
La cause de cette névralgie demeure mystérieuse. Néanmoins, dans la majorité des cas, on observe une compression du nerf trijumeau par une artère.
Certains médicaments peuvent être efficaces. Mais, lorsque ces derniers ne font pas suffisamment d’effets, des soins de chirurgie ou de radiothérapie peuvent permettre d’espérer une amélioration.
Symptômes : des crises de douleur intense
La douleur de la névralgie du trijumeau se déclenche par crises de quelques secondes à 1 ou 2 minutes. « Généralement, l’intensité des poussées est progressive. Au début les patients ont des petites manifestations douloureuses qui ne les préoccupent pas forcément. Ils ne consultent que par la suite lorsque les symptômes deviennent invalidants », d’après l'expert.
Ajoutons que la fréquence des accès douloureux peut augmenter avec le temps. Au début de la maladie, la plupart des personnes touchées ne font qu’une seule crise puis au fil des mois et des années, certains patients font plusieurs crises par heure (jusqu’à 100 par jour).,La douleur est très intense, lancinante et peut concerner un côté du visage ou les deux.
Lorsque a douleur frappe au niveau du bas du visage, certains patients pensent qu’ils ont une rage de dents. Certains dentistes finissent même par extraire des dents. Dr Philippe Colin, oncologue radiothérapeute
La douleur peut être déclenchée en touchant ou en activant certaines zones du visage appelées zones gachettes (par exemple en cas de pression, en mastiquant, en souriant ou lors du brossage des dents). Il n’est généralement pas possible de dormir sur le côté.
Un engourdissement facial peut être associé.
Causes : qu’est-ce qui provoque la névralgie du trijumeau ?
La névralgie du trijumeau est un trouble du cinquième nerf crânien appelé nerf trijumeau. « Nous ne savons pas véritablement pourquoi la maladie se déclenche. Les patients ne présentent pas d’antécédents familiaux, ni de terrain favorable », d’après le praticien.
Certaines anomalies ont été néanmoins retrouvées chez certains patients. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une compression du nerf trijumeau par une artère entraînant une irritation de celui-ci.
Parfois, la névralgie du trijumeau est associée à une dégénérescence du nerf liée à l’âge ou à une maladie (comme la sclérose en plaques).
Enfin, il arrive que certains patients présentent des anomalies structurelles et fonctionnelles du nerf trijumeau.
Comment diagnostiquer une névralgie du trijumeau ?
Le diagnostic de la névralgie du trijumeau est clinique : « Les examens neurologiques sont normaux en cas de névralgie du nerf trijumeau. Néanmoins, il est possible de voir la compression du nerf trijumeau par une artère à l’IRM. Les symptômes sont caractéristiques. Le plus souvent, le diagnostic est confirmé par le médecin si les patients répondent aux traitements habituellement administrés en cas de névralgie du trijumeau », selon le docteur Philippe Colin, oncologue radiothérapeute.
Traitement : comment soigner une inflammation du nerf trijumeau ?
Des médicaments antiépileptiques en première intention
Les antalgiques usuels (paracétamol, AINS, corticoïdes, opioïdes…) sont inefficaces. Habituellement, des médicaments antiépileptiques (comme la carbamazépine) sont prescrits en première intention afin de diminuer l’activité électrique du nerf trijumeau. Ces traitements sont efficaces chez environ huit patients sur dix. Néanmoins, ils peuvent provoquer certains effets secondaires indésirables désagréables comme une confusion, une somnolence, des troubles digestifs ou encore une baisse des défenses immunitaires.
Chirurgie ou radiothérapie : dans quels cas ?
Hélas ces médicaments ne sont pas toujours suffisants. D’autres solutions peuvent être envisagées, comme la chirurgie ou la radiothérapie externe.
En cas de compression du nerf par un vaisseau sanguin, le traitement retenu est la chirurgie : elle consiste à décomprimer le nerf trijumeau.
La radiothérapie utilise des rayons X de haute énergie pour détruire les cellules anormales. Elle est principalement utilisée pour traiter des tumeurs cancéreuses, mais elle peut aussi être employée pour soigner certaines maladies bénignes, comme la névralgie du trijumeau. « Les doses de rayons X employés pour traiter une névralgie du trijumeau sont bien plus élevées que celles utilisées pour soigner un cancer », souligne le docteur Philippe Colin qui a lui-même mis au point cette technique désormais pratiquée dans quelques centres spécialisés en France.