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Comment prévenir le suicide chez l'adulte ?

Comment aider une personne suicidaire ? © LaylaBird

Publié par Marie-Françoise Padioleau  |  Mis à jour le par Mathilde Pujol et Céline RomanExperts : Nadia Cherkasky, psychologue ; Michel Debout, psychiatre.

Chaque jour, en France, près de 28 personnes mettent fin à leur vie et 211 personnes sont hospitalisées pour tentative de suicide. Pour lutter contre ce drame, deux mots d’ordre : la vigilance et l’écoute. Si vous repérez le mal-être d'un de vos proches, ne le laissez pas s'enfermer dans son désespoir. Apprenez à repérer les signes de détresse, les facteurs de risque et les conduites à tenir.

La France fait partie des pays européens les plus touchés par le fléau du suicide. Pourtant, ce dernier n'est pas une fatalité. Chacun peut aider à prévenir une tentative de suicide (TS) ou peut soutenir une personne en état de crise suicidaire (crise psychique dont le risque majeur est la tentative de suicide).

Quel est le nombre de suicides chez les adultes en France ?

En France, le suicide est un problème majeur de santé publique, même si son taux est en baisse depuis une vingtaine d'années. En 2021, 8 951 décès par suicide ont été enregistrés, un des taux les plus élevés d'Europe. Ce nombre demeure supérieur chez les hommes (6 752), comparé à celui des femmes (2 199). Quant aux tentatives de suicide, elles sont estimées à 200 000 par an (source 1). En 2022, 89 251 hospitalisations ont été recensées en médecine ou en chirurgie à la suite d'une tentative de suicide (source 2).

Après avoir mené une enquête, en 2021, auprès de plus de 24 000 Français, âgés de 18 à 85  ans, le dernier Baromètre de Santé publique France révèle que :

  • 4,2 % des personnes interrogées déclarent avoir pensé à se suicider au cours des douze derniers mois ;
  • 6,8 % déclarent avoir fait une TS au cours de leur vie et 0,5 % dans l’année écoulée (source 3).

Le mal-être grandissant des 18-24 ans

Cette même enquête indique que « les pensées suicidaires ont été multipliées par plus de deux depuis 2014 chez les 18-24  ans, les tentatives de suicide déclarées au cours de la vie ont augmenté de 50 % par rapport à 2017 et celles déclarées au cours des 12 derniers mois, de plus de 60 % ».

Dans cette tranche d'âge, les femmes représentent un sur-risque. Pour Santé publique France, cette forte progression observée chez les jeunes adultes constitue un changement important, confirmant un mal-être grandissant.

Le suicide chez les plus de 40 ans

Cependant, cette évolution ne doit pas occulter une autre réalité. En effet, toujours selon Santé publique France, la majorité des décès par suicide concernent les adultes de plus de 40 ans, majoritairement des hommes.

D'après une étude publiée par ce même établissement public (source 4), entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, 10 % des suicides étaient en lien potentiel avec le travail selon la définition utilisée pour l'étude. 72 % des suicides concernaient des hommes.

Quelle est la population la plus touchée par les gestes et idées suicidaires ?

Outre l'âge et le sexe, les segments de la population davantage touchés par les gestes et idées suicidaires sont les personnes sans emploi et, en général, celles vulnérables sur le plan socio-économique, les personnes dans un isolement affectif  vivant seules ou en situation de monoparentalité.

Identifier les personnes vulnérables et à haut risque apparaît primordial afin de prévenir le suicide, insiste Santé Publique France (source 5). Cela permet « d'intervenir en amont de la crise suicidaire », une des clés de la réussite d'une politique de prévention du suicide« comme le repérage et la prise en charge de la dépression, le maintien du lien avec les personnes ayant fait une TS ».

Suicide et tentative de suicide : causes et facteurs de risque suicidaire

Hormis les pathologies mentales, certains événements (chômage, divorce, surendettement, deuil, violence conjugale…) sont des facteurs de risque qui peuvent déclencher une perte d’estime, un repli sur soi et enfin un état de crise psychique qui peut mener à une tentative de suicide.

Santé publique France identifie plusieurs facteurs associés aux comportements suicidaires :

  • avoir eu un épisode dépressif ;
  • avoir à faire face à des situations financières difficiles ;
  • le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf ;
  • l'inactivité professionnelle ;
  • l'exposition aux violences ainsi que les événements traumatisants dans l'enfance.

Les personnes souffrant d'une maladie, par exemple d'un cancer ou - plus étonnant - d'asthme ou de BPCO (maladie respiratoire chronique), ont aussi un risque plus élevé.

Enfin, une crise économique a également une incidence sur le nombre de suicides. Une étude, publiée en juillet 2009, par la revue médicale britannique The Lancet, relève que pour 1 % de hausse du chômage, il y a 0,8 % d'augmentation des taux de suicide pour les moins de 65 ans, soit entre 60 et 550 suicides de plus par an. L’augmentation passerait à 4,5 % avec un taux de chômage supérieur à 3 %.

Dégradation de la santé mentale à la suite de la Covid-19

À toutes ces raisons évoquées, s’ajoute une crise sanitaire qui a pesé lourd sur la santé mentale des Français. CoviPrev, EpiCov, le Baromètre santé, toutes ces études, malgré certains  écarts entres elles, convergent sur le fort impact de la crise sanitaire dans l'ensemble de la population générale. 

Cependant, si de nombreuses personnes ont été affectées par les conséquences de la pandémie, ce sont les jeunes, les femmes et les personnes précaires qui ont montré une dégradation plus forte que la moyenne de leur état de santé mentale (source 5).

Selon les données de Santé publique France recueillies par Libération (source 6), les admissions pour tendance suicidaire chez les adolescentes et les jeunes femmes de 15-29 ans ont augmenté en 2021 de 22 % par rapport aux trois années précédentes. En revanche, l’Agence note une quasi-stabilité (+ 1 %) pour le sexe masculin dans cette tranche d’âge.

Crise suicidaire : comment la comprendre ?

Il est important de rappeler que les personnes qui se suicident n’ont pas comme objectif premier de mourir mais avant tout de mettre fin à leur souffrance. Le suicide leur apparaît alors comme le seul moyen de la stopper.Lorsqu'une personne vit une crise suicidaire, elle se sent dans une impasse. La mort devient progressivement la seule solution pour abréger sa souffrance mentale (et/ou physique).

« Le suicide n'est pas un choix, on y est conduit quand la douleur dépasse les ressources qui permettent d'y faire face », explique David, 35 ans, qui a, un jour, voulu se tuer. « Ce qui est supportable pour l'un peut ne pas l'être pour l'autre. La limite dépend du genre de ressources dont on dispose, c'est pourquoi les individus sont très différents dans leur capacité à surmonter la douleur. Mais bien souvent on ne veut pas mourir, on veut juste arrêter de souffrir, trouver un soulagement. »

Les adultes, et notamment les hommes, sont réticents à reconnaître qu’il vont mal. Ils ont tendance à ne pas chercher de l’aide, ni à aller consulter, souligne le psychiatre Michel Debout.

Or, les réactions sont très variables dans cette situation. Certains manifestent un désintérêt croissant pour la vie. D’autres se jettent à corps perdu dans un hobby, un passe-temps, jusqu’à ce qu’il devienne addictif. Les signes de détresse sont multiples avant le passage à l'acte.

Prévention du suicide : quels sont les signes avant-coureurs ?

« La crise suicidaire est temporaire et réversible en l’absence de passage à l’acte », explique l'Assurance maladie. C'est pourquoi, la prévention passe aussi par le repérage de plusieurs signaux d'alerte et facteurs de risque chez un proche.

C'est l'addition de plusieurs signes de détresse qui doit alerter :

  • des évocations plus ou moins directes, des conversations ou idées sur la mort ou le suicide (« Je vais en finir » ; « Ce serait mieux si j'étais mort » ; « Je vais tout laisser tomber »…) ;
  • des propos dévalorisants (« Je suis un raté, j'échoue partout »…), un sentiment d'impuissance ;
  • la perte d’estime de soi, perte de confiance en soi et en l’autre ;
  • des problèmes psychologiques (tristesse, mélancolie, fatigue inhabituelle, incapacité à faire des projets…) ;
  • des signes de dépression ou d'autres maladies mentales ;
  • des changements de comportement (absentéisme, fugue, consommation excessive d'alcool, de tabac, de drogues, de médicaments, don d'objets de valeur, agressivité…) ;
  • une perte d’investissement, un désintérêt de la réalité du quotidien - comme le travail ;
  • un isolement social, un éloignement des amis et des activités.

Selon l'Assurance maladie (source 7), parmi les autres signes, il y a ceux d'un passage à l'acte suicidaire imminent :

  • d'apparence anormalement calme, la personne met de l’ordre dans ses affaires personnelles (assurance vie, par exemple) ;
  • la personne montre des signes de grande émotivité et d'agitation ou au contraire semble rationaliser sa décision de mourir ;
  • la personne se révèle complètement tétanisée par la dépression, le désespoir, la douleur psychique ;
  • l'expression de son mal-être est soit omniprésente soit absente ;
  • elle se procure un moyen de se suicider.

Phénomène complexe, le suicide résulte donc d'une interaction de plusieurs facteurs. Par chance, ces vingt dernières années, de nombreuses études ont permis d'identifier des actions permettant de réduire la mortalité et la morbidité suicidaires.

Comment aider une personne suicidaire ?

Il faut être attentif aux changements notables de comportement, d’habitudes, de façons d’être avec autrui, notamment quand ils persistent et s’intensifient, précise la psychologue Nadia Cherkasky.

Initier le dialogue

Le rôle de l’entourage est de faire prendre conscience à la personne que « quelque chose cloche », afin de la guider, peu à peu, vers des structures médicales. Ce processus passe avant tout par l’écoute et le dialogue. L'entourage proche doit essayer d'établir un lien et une relation de confiance, en adoptant une attitude de bienveillance, d'écoute, de dialogue et d'alliance qui favorisera le recours aux réseaux d'aide et au soin. Le soutien familial est primordial dans ces cas-là.

Plutôt que “tu es mal”, il vaut mieux ouvrir la conversation en disant “je te sens mal”, note Michel Debout. De cette manière, on crée un lien d’empathie, en indiquant à la personne en difficulté notre préoccupation. 

Elle va ainsi être plus encline à libérer sa parole, et peut-être va-t'elle aborder des difficultés restées sous silence  jusque-là.

Ne pas culpabiliser

Après un suicide ou une tentative de suicide, l’entourage témoigne fréquemment de n’avoir rien vu venir. C'est normal.

Une fois la décision du passage à l’acte prise, la personne se sent déchargée de son angoisse, note Nadia Cherkasky. Voilà pourquoi elle va sembler aller mieux. La vigilance de l’entourage a donc tendance à baisser.

Pas question pour autant de culpabiliser : si le soutien familial est primordial, les proches ne sont pas des thérapeutes ! « La baisse du nombre de suicide passe avant tout par une meilleure prévention et sensibilisation du grand public, mais aussi par des structures qui se trouvent en relation directe avec les personnes fragilisées : cabinets d’avocats, ANPE et entreprises », conclut Michel Debout.

Comprendre la douleur

Cette douleur n'est pas toujours mesurable par les proches, surtout quand ceux qui ont ces idées noires mettent un grand soin à les cacher. « Je ne m'y attendais pas du tout » est une phrase souvent entendue après un suicide. Pourtant, les proches peuvent deviner le risque de suicide, notamment chez l'adolescent.

Des signes m'avaient avertie, dit Martine, dont la fille de 17 ans a fait une tentative, mais je ne savais plus comment faire pour l'aider.

Trouver un interlocuteur

Parler avec calme du suicide sans avoir peur d'aborder le sujet n'est peut-être pas du ressort d'un parent. Un ami, un voisin peuvent jouer ce rôle« Dans ce dialogue, conseille-t-on à Suicide écoute, il faut essayer de comprendre ce que la personne vit et chercher avec elle des solutions qui pourraient l'aider à surmonter la crise»

Que dire à une personne qui a des idées/envies de suicide ?

Un proche a exprimé des idées de suicide ? Ou son comportement vous paraît suspect ? Voici ce que vous pouvez faire, selon l'Agence de la santé publique du Canada (source 8).

  • Demandez directement à la personne si elle pense au suicide. Parler ouvertement du suicide n'augmente pas les risques. En fait, cela peut aider une personne qui a peur de confier ses pensées suicidaires à quelqu'un ;
  • parlez-lui sans porter de jugement et écoutez-la sans vous énerver. Faites savoir à la personne que vous vous souciez d'elle et que vous voulez l'aider ;
  • croyez tout ce que la personne vous dit et prenez toutes les menaces au sérieux ;
  • explorez les ressources communautaires, telles que des lignes d'aide ou des services de consultation, que vous pourrez lui suggérer ;
  • ne gardez pas secrètes les pensées suicidaires d'une personne. Parlez-en à quelqu'un qui peut aider ;
  • agissez si vous sentez que la personne court un risque dans l'immédiat. Au besoin, communiquez avec la police, les services d'urgence ou un hôpital pour veiller à sa sécurité.

Enfin :

  • Parlez-lui avec calme du suicide sans avoir peur d'aborder le sujet ;
  • essayez de comprendre ce que vit la personne, les problèmes qui motivent son envie de mourir ;
  • montrez-lui que l'on n'est pas d'accord avec son intention de disparaître, qu'on tient à elle ;
  • essayez de trouver ce qui pourrait la rendre heureuse ;
  • cherchez avec elle des solutions qui pourraient l'aider à surmonter la crise, la raccrocher aux activités qu'elle aime ;
  • encouragez-la à rencontrer des gens, à son rythme, dans la mesure de ses capacités ;
  • si vous avez vraiment peur d'un passage à l'acte, évitez l'accès aux moyens de suicide ou retirez les objets susceptibles d'être utilisés par la personne en crise pour s'auto-agresser.

Ce qu'il ne faut pas faire

  • Dire à la personne de ne plus penser à la mort ;
  • donner des recettes de bonheur, car chacun a sa manière d'être heureux ;
  • tout faire à la place de la personne, cela pourrait alimenter un sentiment d'inutilité ;
  • avoir réponse à tout.

En cas d’idées suicidaires, qui consulter ?

Lorsqu’une personne ressent des idées suicidaires, plusieurs professionnels de santé peuvent lui apporter de l'aide.

Le médecin généraliste, confronté à la diversité des situations, il pourra évaluer au moins la crise suicidaire et son degré d'urgence. Si vous repérez le mal-être d'un de vos proches, ne le laissez pas silencieux dans son désespoir, ne restez pas seul avec lui, allez chercher de l'aide auprès de votre médecin mais aussi d'associations d'écoute et d'accompagnement pour organiser une prise en charge.

« C'est notre généraliste, à qui je confiais mon inquiétude devant la dépression de mon fils Thomas, témoigne Laurence, qui m'a fait comprendre qu'il y avait réellement un risque, vu son caractère impulsif. Il m'a d'abord expliqué ce qu'il ne fallait pas faire. Il m'a conseillée de ne pas laisser de produits toxiques, d'armes à feu, de munitions à sa portée. »

Le psychiatre, tout comme le médecin généraliste, a plusieurs responsabilités. Il lui incombe de mesurer le risque, de prévenir la famille et d'organiser un meilleur soutien familial et une prise en charge thérapeutique. « La personne qui pense à sa mort prochaine a besoin de trouver quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui ne la jugera pas, explique David. Elle a besoin de savoir que l'on s'en sort, que des personnes qui souffraient autant s'en sont sorties. »

Il est également possible de contacter une association, un Centre médico-psychologique (CMP) ou bien de consulter un psychologue, afin d’avoir l’occasion de parler en terrain neutre. De plus, depuis le 15 juin 2024, il est possible de consulter directement (sans prescription médicale) un psychologue partenaire, c'est-à-dire conventionné par l’Assurance maladie, et de bénéficier d'une prise en charge par sa CPAM. Toutes les personnes âgées d’au moins 3 ans peuvent bénéficier de ce dispositif nommé "Mon soutien psy".

Suicide : quels numéros d'écoute appeler ?

Plusieurs numéros de téléphone existent pour venir en aide aux personnes suicidaires ainsi qu'à leurs proches (source 9) :

En cas de risque de suicide avéré et imminent, si la personne a des idées suicidaires envahissantes, a planifié le passage à l’acte, a accès à des moyens permettant de réaliser son suicide (médicaments, arme à feu, etc.), appelez le Samu 15 ou le numéro d'urgence européen 112 pour trouver de l’aide et de l’assistance.

Le 31 14, un numéro d'écoute joignable à tout moment

Promis dans le cadre du Ségur de la santé, le 31 14 est le numéro national de prévention du suicide, gratuit et confidentiel, destiné aux personnes en détresse psychique. Ce numéro d’appel permet également d'apporter une réponse immédiate à l’entourage des personnes à risque suicidaire, aux endeuillés par suicide, ainsi qu'aux professionnels en lien avec des personnes suicidaires en quête d'avis et de conseils spécialisés.

Les appelants peuvent échanger, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, avec des professionnels hospitaliers (infirmiers, psychologues, sous la supervision d’un médecin spécialiste). Depuis sa mise en place, en octobre 2021, 17 centres répondants ont été déployés en régions (deux nouveaux centres devraient être opérationnels à terme).

Ce numéro permet aux « Français qui traversent un moment très difficile, avec parfois des idées noires, des pensées morbides, une tristesse, une dévalorisation de soi-même ou de profondes angoisses et qui ont peur, de pouvoir trouver immédiatement une réponse à leur malaise », avait expliqué lors de son lancement, Olivier Véran, alors ministre des Solidarités et de la Santé.

Éviter la récidive grâce au dispositif VigilanS

Créé en 2015, VigilanS, dispositif de prévention de la réitération suicidaire, consiste en la mise en place d'un système de recontact et d’alerte autour d'une personne ayant fait une tentative de suicide. Une équipe de professionnels de santé, les "vigilanseurs", est mobilisée pour garder le contact avec le patient sur une période de six mois après la tentative de suicide. Il s'agit d'un véritable outil de suivi. Bien entendu, cette veille médicale varie selon les caractéristiques des suicidants (récidivistes ou non).

Après les six premiers mois, selon l'état de santé mentale dans laquelle se trouve la personne, la veille peut être reconduite ou non. Une étude d'évaluation, publiée par Santé publique France en 2023, révèle que VigilanS réduit de près de 40 % le risque de réitération suicidaire chez les patients qui ont pu bénéficier de ce dispositif. Depuis février 2024, VigilanS est déployé dans 17 régions dont 4 régions d’Outre-mer et dans 99 départements.

En vidéo : Les chiffres du suicide en France

Sources

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