Rappel : qu’est-ce que les pertes blanches ou leucorrhées dites physiologiques ?
Les pertes blanches ou leucorrhées correspondent à l’écoulement d’un liquide visqueux blanchâtre en provenance du vagin. Nous les retrouvons souvent séchées dans nos culottes en fin de journée. Un tel phénomène est physiologique : les leucorrhées proviennent de la desquamation vaginale. Les sécrétions sont alors laiteuses, peu abondantes, claires et leur quantité augmente au moment des règles.
Les pertes blanches se distinguent de la glaire cervicale qui est sécrétée par les cellules cylindriques de l’endocol. La glaire augmente au 8e et au 15e jour du cycle. La glaire cervicale n’est généralement pas blanche mais translucide. Donc, si vous observez des pertes blanches, il s’agit probablement de sécrétions vaginales et non de glaire cervicale.
En temps normal, les pertes blanches n’entraînent aucune irritation, sont inodores et ne contiennent pas de polynucléaires. Néanmoins, leur abondance peut parfois être source de gêne pour certaines femmes.
Ajoutons que l’hygiène intime excessive pour faire face à ces sécrétions est contre-productive : elle peut entraîner une altération de la flore vaginale favorisant la survenue d’infections. Résultat, non seulement vous aurez plus de pertes mais en plus celles-ci seront jaunes, épaisses et malodorantes.
Quelle est la cause des pertes jaunes à vertes ?
Lorsque les pertes sont de couleur jaune à verdâtre, nous parlons de leucorrhées pathologiques. « C’est généralement le signe d’une infection. Un simple examen clinique met généralement le médecin sur la voie du diagnostic. De fortes démangeaisons sont les signes d’une mycose vaginale. Néanmoins, il pourrait aussi s’agir d’une vaginose bactérienne ou d'une infection sexuellement transmissible (IST) », selon le docteur François Guillibert, gynécologue.
Avec démangeaisons ? Une mycose vaginale !
Si vos pertes jaunes sont associées à des démangeaisons particulièrement intenses, il se pourrait bien qu’il s’agisse d’une mycose vaginale. La mycose vaginale est la conséquence d’une altération de la flore de la muqueuse du vagin et de la vulve. Elle s’explique par la prolifération d’un champignon physiologiquement présent dans la flore commensale : Candida albicans.
La mycose peut avoir plusieurs explications : une hygiène excessive, des frottements, de la macération, la prise d’antibiotiques… "Dans tous les cas, mieux vaut ne pas laisser la situation s’aggraver et consulter rapidement. Un traitement par crème et ovules antifongiques vous permettra de guérir rapidement", recommande l'expert.
Afin d’éviter les mycoses vaginales, privilégiez les savons doux adaptés à la zone intime et le port de sous-vêtements en coton.
Des sensations de brûlures… Attention à la vaginose !
Ici encore, la vaginose est une infection du vagin. Elle se reconnaît par des pertes colorées, mais aussi par des sensations de brûlures ou de picotements à l’intérieur du vagin.
Le plus souvent, elle traduit la prolifération de bactéries physiologiquement présentes dans le vagin : les bactéries Gardnerella vaginalis. Tout comme pour la mycose, un déséquilibre de la flore vaginale est à l’origine de ces désordres.
Elle peut être la conséquence d’une hygiène excessive à l’intérieur du vagin (douche vaginale), de la prise d’antibiotiques… Les femmes qui portent un dispositif intra-utérin (stérilet) sont aussi plus à risque de vaginose.
Pertes jaunâtres : est-ce une infection sexuellement transmissible (IST) ?
Enfin, une autre explication à des pertes de couleurs jaunes : une infection sexuellement transmissible (IST). C’est une piste à creuser surtout si vous avez un nouveau partenaire sexuel ou que vous ne privilégiez pas le port du préservatif. Les bactéries en cause sont la chlamydia, le gonocoque ou les mycoplasmes.
Ces infections sexuellement transmissibles (IST) sont le plus souvent asymptomatiques surtout les premiers temps. « Lorsqu’ils se manifestent, quelques semaines après la contamination, les symptômes de l’infection peuvent être des douleurs en urinant ou pendant les rapports sexuels, des écoulements vaginaux jaunâtres ou sanguinolents et des maux de ventre… Mieux vaut consulter un médecin qui vous prescrira un prélèvement vaginal à des fins de diagnostic. Le traitement passe par la prise d’antibiotiques », développe le docteur François Guillibert.
Pertes crémeuses, épaisses, malodorantes… Avez-vous d’autres symptômes associés ?
Des pertes pathologiques n’ont pas pour unique caractéristique d’être colorées (jaunes, verdâtres ou grises). D’autres manifestations traduisent une infection et doivent vous pousser à consulter comme :
- des pertes abondantes ;
- des pertes crémeuses ou épaisses ;
- des pertes malodorantes ou avec une odeur inhabituelle ;
- des démangeaisons vulvaires ;
- des sensations de brûlures ;
- des douleurs au niveau de la région pelvienne ;
- une petite quantité de sang dans les pertes ;
- de la fièvre, de la fatigue ou une altération de l’état général.
Pertes jaunes pendant les règles
"Il est vrai que les pertes peuvent changer d’aspect tout au long du cycle sans que cela ne soit le symptôme d'une maladie", rassure le gynécologue.
- Avant l’arrivée des règles, les pertes peuvent être plus crémeuses et paraître jaunes. En effet, après l’ovulation, elles s’assèchent et s’épaississent donc.
- Après les règles, les pertes peuvent avoir une teinte jaune ou brune. Cela se produit lorsque la muqueuse et les cellules mortes n’ont pas été entièrement éliminées pendant les règles, de sorte que l’organisme se débarrasse des derniers débris plus tard que prévu.
Pertes jaunes pendant la grossesse
Pendant la grossesse, les pertes vaginales sont plus abondantes et plus épaisses. Leur aspect plus jaune que translucide est donc normal. « Néanmoins, si des signes de démangeaisons ou de brûlures apparaissent, il est fortement recommandé de consulter un médecin. En effet, une infection pourrait menacer la santé du fœtus », prévient le spécialiste.
Pertes jaunes chez la femme ménopausée
À la ménopause, les pertes vaginales sont beaucoup moins importantes en raison de la diminution des taux d’œstrogènes. Elles peuvent être plus épaisses et jaunes. Les pertes vaginales à la ménopause peuvent aussi être la conséquence de l’atrophie vaginale. En effet, le vagin, plus sec, se défend moins bien contre les agents pathogènes. Une infection vaginale peut alors expliquer ces pertes, qui s’accompagnent d’autres manifestations désagréables. Dans ce cas, il est préférable de consulter un médecin généraliste ou un gynécologue.