Contrairement aux idées reçues, la vaginose à n’est pas une infection sexuellement transmissible (IST). Elle est souvent la conséquence d’une hygiène intime mal adaptée comme des douches vaginales répétées par exemple. Un simple traitement antibiotique pendant une semaine est le plus souvent suffisant pour en venir à bout.
Définition : c’est quoi une vaginose à Gardnerella vaginalis ?
Gardnerella vaginalis est une bactérie physiologiquement présente dans le vagin : « Ce germe est moyennement pathogène. D’ailleurs, il fait partie des micro-organismes indispensables pour protéger le vagin des infections (comme Candida albicans, responsable de la mycose lorsqu’il prolifère) », selon le docteur François Guillibert, gynécologue.
Néanmoins, en cas de déséquilibre de la flore vaginale, Gardnerella vaginalis se multiplie : « cette bactérie prend le dessus sur d’autres germes qui se raréfient. Des symptômes peuvent alors apparaître comme des pertes colorées et malodorantes : c’est la vaginose », poursuit l’expert.
Quels sont les symptômes d’une vaginose à Gardnerella vaginalis ?
Les symptômes de la vaginose à Gardnerella vaginalis sont :
- des pertes vaginales jaunâtres, verdâtres à grisâtres ;
- une forte odeur de poisson ;
- parfois des démangeaisons et des rougeurs de la muqueuse à l’entrée du vagin ;
- des petites sensations de brûlures dans le vagin.
Ces symptômes peuvent s’accentuer au moment des règles et lors des rapports sexuels. Si vous présentez une ou plusieurs de ces manifestations, mieux vaut consulter votre médecin gynécologue rapidement.
Comment attrape-t-on une vaginose bactérienne à Gardnerella ?
La vaginose à Gardnerella vaginalis est la conséquence d’un déséquilibre de la flore du vagin : les lactobacilles se raréfient au profit d’autres bactéries plus pathogènes comme Gardnerella vaginalis et Peptostreptococcus. Les lactobacilles exercent normalement un contrôle sur le pH du vagin, veillant ainsi à préserver la muqueuse vaginale et à éviter le développement d’infections. Un tel déséquilibre explique donc l’apparition des symptômes désagréables de la vaginose.
Certains facteurs peuvent expliquer l’apparition de la vaginose comme :
- Des douches vaginales fréquentes ;
- Le fait de ne pas changer régulièrement ses protections intimes (tampons, serviettes hygiéniques, protège-slips…) ;
- L’utilisation d’un savon mal adapté à la flore vaginale ;
- La prise d’antibiotiques ou l’utilisation d’ovule gynécologique ;
- La transpiration excessive et la macération ;
- Le fait de ne pas porter de sous-vêtement en côton ;
- Le port de strings ou de jeans trop serrés ;
- Une baisse des défenses immunitaires (elle peut s’expliquer par certaines maladies ou la prise de certains médicaments).
Est-ce que la vaginose à Gardnerella est une IST ?
La vaginose n’est pas regardée comme une infection sexuellement transmissible (IST). Néanmoins les rapports sexuels peuvent favoriser son apparition en bousculant l’équilibre du microbiote vaginal. Dr François Guillibert, chirurgien gynécologue obstétricien.
À noter qu’une infection sexuellement transmissible (IST) est un facteur de risque de développement de vaginose bactérienne, et à l’inverse, les personnes atteintes d’une vaginose bactérienne ont un risque plus élevé de contracter une infection sexuellement transmissible (IST).
G. Vaginalis et grossesse : quels risques ?
« Les complications à l’infection à Gardnerella vaginalis sont rares car elle n’atteint généralement pas les voies génitales hautes. En revanche la femme enceinte peut être exposée à certaines complications », selon l’expert. Nous retrouvons notamment :
- un accouchement prématuré ;
- une fausse couche ;
- une infection du liquide amniotique ou chorioamniotite qui peut occasionner des complications parfois graves pour la mère et le foetus ;
- une infection de l’utérus après l’accouchement ou après l’avortement.
Si vous êtes enceinte et souffrez de symptômes de vaginose, mieux vaut consulter votre gynécologue le plus rapidement possible.
Pourquoi la bactérie revient ou persiste ?
Les rechutes sont fréquentes (près e 80 % des patientes sont concernées). Néanmoins, si malgré les traitements, les symptômes reviennent ou persistent mieux vaut consulter votre gynécologue.
Peut-être que quelque chose est à revoir dans vos rituels de soins d’hygiène intime.
Le médecin pourrait aussi chercher à savoir si vous présentez une baisse d’immunité (dans ce cas des examens complémentaires pourraient être prescrits).
Enfin un traitement médicamenteux comme des antibiotiques peuvent aussi expliquer ces manifestations et le docteur peut alors ajuster votre traitement.
« Afin d’éviter les rechutes, le gynécologue prescrit le plus souvent des probiotiques vaginaux qui se sont révélés efficaces à titre préventif », d’après le gynécologue.
Comment est établi le diagnostic de cette infection vaginale ?
L’examen clinique met le gynécologue sur la voie (en particulier la présence de pertes jaunâtres à verdâtres ainsi qu’une odeur de poisson caractéristique).
Il peut confirmer le diagnostic en prélevant des pertes vaginales (le plus souvent transmis au laboratoire d’analyses). Ce frottis vaginal permet de déceler la bactérie en cause. En effet, la vaginose peut être la conséquence d’une autre bactérie comme la chlamydia (infection sexuellement transmissible). D’ailleurs ce prélèvement peut permettre de rechercher d’autres IST potentielles (gonocoque, mycoplasme..).
Lors des prélèvements, le gynécologue peut évaluer le pH du vagin : en cas d’infection, une élévation du pH vaginal est notable (le vagin est donc plus acide qu’habituellement).
Traitements : comment soigner une vaginose à Gardnella vaginalis ?
La prise d’antibiotiques est indispensable pour venir à bout de l’infection. Des traitements complémentaires peuvent favoriser le rétablissement de la flore vaginale.
La prise d’antibiotiques indispensable
En cas de vaginose à gardnerella vaginalis, le médecin prescrit un antibiotique. Habituellement, le médecin prescrit du métronidazole, qui peut être pris en une seule fois (2 grammes en une prise) ou plusieurs fois (500 mg 2 fois par jour pendant 6 jours). Parfois, le médecin peut prescrire du secnidazole 2g (1 sachet de granulés en une prise) quelque fois répété 7 jours après. Chez la femme enceinte, la vaginose peut se traiter avec le Secnidazole.
Des traitements en prévention des rechutes
Afin de prévenir des rechutes (qui sont très fréquentes), le médecin peut prescrire certains traitements afin de restaurer la flore génitale.
- des oestrogènes locaux (chez la femme ménopausée uniquement) ;
- des probiotiques vaginaux :
- l’application de gel acidifiant prébiotique.
Une réduction de l’activité sexuelle est fortement recommandée au cours du traitement. Le traitement du partenaire n’est pas recommandé.