Qu'est-ce que la vaginite ?
La vaginite est une inflammation du vagin et souvent de la vulve (vulvo-vaginite). Cette inflammation est d'origine infectieuse ou non. Certaines d’entre elles sont des infections sexuellement transmissibles (IST).
" La vaginite peut se manifester à n’importe quel âge et est généralement bénigne. Les patientes se plaignent habituellement d'un écoulement vaginal, d'une irritation, de démangeaisons et de rougeurs. Il est important de tester les sécrétions vaginales afin de déceler un éventuel agent infectieux causal. Le traitement est dirigé contre la cause et permet de soulager l'inconfort", selon Olivier Marpeau chirurgien, gynécologue à Aix en Provence.
Quelles sont les différentes formes de vaginite ?
Il existe plusieurs types de vaginite.
Les vaginites d’origine infectieuse (les plus fréquentes). On en distingue plusieurs :
- la vaginite bactérienne ;
- la vaginite candidosique ;
- la vaginite à trichomonase vaginalis (un parasite sexuellement transmissible).
Les vaginites inflammatoires non infectieuses, plus rares telles que :
- la vaginite atrophique (liée à une carence en œstrogène à la ménopause le plus souvent) ;
- la vaginite irritative ( liée à un savon, un sous-vêtement irritant, un rapport sexuel prolongé...).
À quoi est due la vaginite ?
La vaginite peut être d'origine infectieuse ou non.
La vaginite infectieuse
"La vaginite d’origine infectieuse est causée par des bactéries (Gardnerella vaginalis par exemple), des champignons (Candida albicans par exemple) ou des parasites qui prolifèrent anormalement à cause d’un déséquilibre de la flore vaginale ou qui se sont introduits lors d’un rapport sexuel (Trichomonas vaginalis par exemple)", explique le docteur Olivier Marpeau.
Parfois encore, il peut s'agir d'une infection par la flore du tractus gastro-intestinal. Un facteur favorisant fréquent chez les jeunes enfants est notamment une mauvaise hygiène périnéale (par exemple s'essuyer de l'arrière vers l'avant après la défécation, ne pas se laver les mains après les selles...).
La vaginite inflammatoire, non infectieuse
La vaginite non infectieuse peut être due à une carence en œstrogène (dans le cadre de la ménopause ou d'une aménorrhée secondaire par exemple). Nous parlons alors de vaginite atrophique. En effet, en cas de pénurie d'œstrogène, la paroi du vagin perd sa souplesse et s'amincit. L'atrophie vaginale cause des fissures mais aussi des irritations, des sensations de brûlure et un inconfort.
Autrement, il s’agit de vaginite d’irritation provoquée par des douches vaginales, des produits irritants (savons parfumés, spermicides…), des corps étrangers (papier toilette, tampon oublié…), des attouchements, des relations sexuels prolongés, des sous-vêtements irritants…
Quels sont les facteurs de risque de la vaginite ?
Les facteurs de risque de la vaginite sont :
- une hygiène excessive et/ou avec un savon mal adapté à la flore vaginale ;
- des douches vaginales fréquentes ;
- une mauvaise hygiène périnéale ( par exemple s'essuyer de l'arrière vers l'avant après la défécation, ne pas se laver les mains après les selles...) ;
- des rapports sexuels non protégés ;
- la ménopause ;
- une aménorrhée secondaire (absence de règle) dans le cadre d'une anorexie mentale ou d'une obésité par exemple ;
- l'utilisation de produits irritants (savons parfumés, spermicides, papier toilette, serviettes hygiéniques ou tampons oubliés..) ;
- le port de sous-vêtements irritants ;
- des rapports sexuels prolongés...
Quels sont les symptômes de la vaginite ?
Les symptômes les plus courants lors de vaginite peuvent être :
- des démangeaisons au niveau des parties génitales ;
- une douleur au niveau du vagin et souvent de la vulve ;
- un gonflement et une rougeur au niveau de la vulve ;
- des brûlures lors de l’émission d’urine et des rapports sexuels ;
- quelquefois, des pertes de sang ;
- des pertes blanches anormales de couleur blanchâtres ou verdâtres, fluides ou épaisses, malodorantes…
Parfois, la muqueuse vaginale semble fine et sèche (vaginite atrophique), sans pertes vaginales. Il est indispensable de consulter un médecin.
Comment peut-on prévenir la vaginite ?
Pour prévenir l’apparition d’une vaginite, il est utile de suivre quelques conseils :
- éviter d’utiliser des savons ou gels douches non-adaptés pour la toilette intime ;
- éviter les douches vaginales ;
- avoir une hygiène intime quotidienne, correcte et douce, en se séchant bien après la toilette ;
- s'essuyer de l'avant vers l'arrière et laver ses mains après la défécation ;
- préférer les sous-vêtements en coton et les changer tous les jours ;
- utiliser des préservatifs lors de rapports sexuels ;
- changer de serviettes hygiéniques ou de tampons plusieurs fois par jour pendant les règles ;
- changer de protège-slip plusieurs fois par jour en cas d’utilisation quotidienne ;
- éviter le port de pantalons trop serrés ;
- traiter l'atrophie et la sécheresse vaginale (par un gel hydratant, la prise d'hormones ou le recours au laser) ;
- envisager avec l'accord de son gynécologue, le recours à une pilule contraceptive (ou tout autre contraception à base d'œstrogène) en cas d'aménorrhée secondaire ;
- éviter le dispositif intra-utérin (stérilet) qui favoriserait la vaginite candidosique (source 1) ;
- éviter les rapports sexuels prolongés et utiliser des lubrifiants ;
- éviter les produits irritants (spermicides, papier toilette irritants...) ;
- apprendre aux enfants à avoir une bonne hygiène de la région de l’anus et des organes sexuels…
Comment est établi le diagnostic de vaginite ?
Le diagnostic est établi par un examen gynécologique comprenant un test appelé « état frais ». Le gynécologue introduit un spéculum pour ouvrir le vagin et observer l’intérieur. Il est possible de ressentir une légère pression, mais cet examen n’est habituellement pas douloureux. Un coton-tige est ensuite utilisé pour prélever un échantillon du liquide provenant de la paroi vaginale. Le médecin observe ce liquide au microscope à la recherche d'éventuels champignons, parasites, bactéries...
Un second test sur bâtonnet à pH peut être effectué.
Un deuxième coton-tige peut être utilisé pour prélever un échantillon de cellules au niveau du col de l’utérus si votre médecin soupçonne la présence de la gonorrhée ou une infection à chlamydia. Ces échantillons seront acheminés à un laboratoire pour incubation.
Quels sont les traitements de la vaginite ?
Le traitement de la vaginite dépend de sa cause. Globalement, il repose sur :
- l’administration d'œstrogène par voie locale (ovules gynécologiques) pour améliorer les vaginites atrophiques ;
- la prise d’antibiotiques ou d’antimycosiques d’action locale (ovules, crèmes) ou générale (comprimés, gélules) pendant un ou plusieurs jours pour traiter les vaginites infectieuses ;
- le traitement du partenaire en cas de maladie sexuellement transmissible causale ;
- la suppression des corps étrangers ou de toute cause d'irritation ayant entraîné la vaginite.
"Concernant l'hygiène, l’utilisation d’un savon alcalin pour la toilette intime est recommandé. Il est impératif d'éviter les douche vaginale", avertit le docteur Olivier Marpeau, chirurgien gynécologue.
Afin de soulager les symptômes, la prescription d’antihistaminiques ou de corticostéroïdes locaux permet d'atténuer les douleurs et les démangeaisons.