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Ce qu'il faut savoir sur l'hormonothérapie contre le cancer

Ce qu'il faut savoir sur l'hormonothérapie contre le cancer

Publié par Alexandra Bresson  |  Mis à jour le

Indications, mécanismes d'action, effets secondaires... Santé Magazine vous en dit plus sur l'hormonothérapie, l'un des principaux traitements utilisés contre le cancer.

La parole autour du cancer  se libère, en grande partie grâce aux célébrités qui annoncent publiquement leur maladie, et informent régulièrement leur communauté de leurs traitements, sans cacher les effets indésirables qu'elles rencontrent au quotidien et les petites et grandes victoires qu'elles remportent . En mars 2023, c'est au tour de Carla Bruni de s'exprimer de nouveau sur son cancer du sein au micro du podcast "Allez, j'ose". La mannequin et chanteuse s'est notamment confiée sur le traitement d'hormonothérapie qu'elle suit pour éviter toute rechute. Mais quel est ce traitement ? À qui s'adresse-t-il ?

L'hormonothérapie est recommandée dans le cas de cancers hormonodépendants

En France, le nombre de nouveaux cas de cancer est estimé à environ plus de 430 000 chaque année (source 1). Étant donné les nombreuses formes de cette maladie, les traitements ne peuvent pas tous être identiques. Les principales thérapies proposées sont la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux qui comprennent la chimiothérapie, l'hormonothérapie, les traitements ciblés et l'immunothérapie.

"Les malades ne sont pas nécessairement tous traités avec les trois types de traitements mais, pour certains malades, l’association de deux ou trois techniques peut donner de meilleurs résultats que l’utilisation d’une seule", explique la Ligue contre le cancer (source 2).

La chimiothérapie, l’hormonothérapie et les traitements ciblés permettent de s’attaquer aux cellules disséminées dans l’organisme, mais de manière différente. L'hormonothérapie est indiquée dans le cas de cancers dits "hormonodépendants" ou "hormonosensibles", particulièrement le cancer du sein et le cancer de la prostate.

Ces cancers sont sensibles à l'action d'hormones que l'organisme produit naturellement car ces cellules cancéreuses possèdent à leur surface des récepteurs spécifiques à ces hormones et se multiplient plus vite grâce à elles. Pour les femmes, il s'agit des œstrogènes et de la progestérone, pour les hommes les hormones androgènes et plus particulièrement la testostérone.

Comment agit cette thérapie ?

Cette thérapie permet de bloquer la production de ces hormones par les ovaires ou les testicules ou leur activité au niveau des tumeurs, mais pas de détruire les cellules cancéreuses : il s'agit de réduire leur croissance.

"Pour cela, on a recours à des antagonistes des hormones, qui agissent en se fixant sur les récepteurs hormonaux. Dès lors, les hormones ne peuvent plus agir sur la multiplication des cellules cancéreuses", précise la Ligue contre le Cancer.

Pour un cancer de la prostate

Pour le cancer de la prostate, le premier type d'hormonothérapie consiste à empêcher la fabrication de la testostérone en supprimant l’activité des testicules, par une intervention chirurgicale ou avec un médicament (analogue de la LH-RH). En complément, les patients peuvent aussi utiliser des "antihormones" appelées antiandrogènes qui remplacent la testostérone sur les récepteurs hormonaux des cellules.

Pour un cancer du sein

Dans le cadre du cancer du sein, on distingue les antiœstrogènes (le tamoxifène) qui empêchent les œstrogènes de stimuler les cellules cancéreuses, les antiaromatases (ou inhibiteurs de l'aromatase) qui empêchent la fabrication des œstrogènes chez la femme ménopausée et les analogues de la LH-RH qui suppriment la production des hormones féminines par les ovaires chez la femme non ménopausée. "Le choix des doses utilisées varie d'une personne à l'autre", souligne l'Institut national du cancer.

Hormonothérapie : un impact thérapeutique majeur malgré des effets indésirables

Quant à son utilisation, l'hormonothérapie est davantage préconisée seule en association avec une autre thérapie pour limiter le risque de récidive et avant une opération pour réduire la tumeur. Si elle a permis de révolutionner la prise en charge des cancers hormonodépendants, ce traitement, qui dure plusieurs années, "entraîne souvent des effets indésirables nécessitant une prise en charge et un accompagnement adaptés", indique la Fondation ARC.

Ainsi, si les médicaments sont généralement bien tolérés, l'absence de testostérones ou d’œstrogènes provoque plusieurs effets indésirables (prise de poids, bouffés de chaleur, baisse de libido, impuissance, troubles de l’éjaculation, irritabilité). "Ces effets indésirables, bien que transitoires, peuvent être difficiles à gérer, et certains patients sont alors tentés d’arrêter le traitement. Toutefois, il est important de garder à l’esprit l’impact thérapeutique majeur de l’hormonothérapie", ajoute la Fondation.

Les patients ne doivent pas hésiter à en parler à leur médecin car il existe des médicaments pour soulager les bouffées de chaleur et lutter contre les dysfonctions sexuelles. Pour minimiser la perte de poids, il est recommandé d'adopter une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière, par ailleurs connue pour limiter le risque de récidive.

Sources

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