Les jeunes enfants et les personnes âgées sont particulièrement sensibles au risque de déshydratation, un phénomène qui survient lorsque des pertes d’eau dans l’organisme ne sont pas suffisamment compensées, après une diarrhée, une transpiration excessive ou une prise excessive d’alcool, par exemple.
Définition : quand parle-t-on de déshydratation ?
L’état de déshydratation correspond à un déséquilibre entre les apports et les pertes hydriques. Autrement dit, à un manque d’eau et de sels minéraux (sodium, potassium) indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. "Le corps humain ne peut pas stocker l’eau car il élimine en permanence de l’eau essentiellement par l’urine, la respiration et surtout la transpiration. Pour maintenir l’organisme en bonne santé, les pertes en eau doivent toujours être compensées par les apports (essentiellement l’alimentation avec un apport adéquat en boissons)", explique l’Assurance maladie (source 1).
Ce risque est particulièrement accru en été, le corps n’étant pas capable de stocker de l’eau. Il l’élimine en permanence, essentiellement par l’urine, la respiration et la transpiration. Lors de fortes chaleurs, le risque de déshydratation est donc accru si l’on ne veille pas suffisamment à son alimentation et à sa consommation d’eau.
L’eau est le principal constituant du corps humain. La quantité moyenne d’eau contenue dans un organisme adulte est d'environ 60 %. Plus une personne est mince, plus la proportion d’eau de son organisme est importante. Par ailleurs, la proportion d'eau dans le corps diminue avec les années.
Quelles sont les causes d’une déshydratation ?
Les causes de la déshydratation peuvent être nombreuses. Elle peut survenir :
- à la suite de diarrhées ou de vomissements ;
- en cas de prise excessive de médicaments diurétiques ou laxatifs ;
- dans le cas de certaines maladies chroniques (diabète notamment) ;
- lors d’une prise excessive d’alcool qui a un effet diurétique ;
- en cas de transpiration excessive (liée à une canicule, à d’une activité physique ou un effort professionnel prolongé et important, lors d’un épisode de fièvre surtout chez l’enfant ou la personne âgée…) ;
Elle peut également survenir à la suite d’une exposition solaire prolongée et excessive (insolation) ou d’un coup de chaleur.
Quelles sont les personnes à risque de déshydratation ?
Nous pouvons tous faire les frais de la déshydratation au cours de notre vie. Le plus souvent, il s’agit toutefois d’épisodes de déshydratation modérée qui peuvent être corrigés par un réajustement des apports en eau. Mais certaines personnes sont particulièrement à risque de déshydratation.
Bébés, enfants, personnes âgées, sportifs, personnes atteintes de maladies chroniques
Les personnes les plus à risque sont :
- les jeunes enfants et les nourrissons (plus vulnérables et dépendants des adultes pour se désaltérer) ;
- les personnes âgées (qui retiennent moins bien l’eau et le sel que l’adulte et perdent peu à peu la sensation de soif) ;
- les sportifs (surtout en été) qui compensent mal leurs pertes hydriques ;
- les personnes souffrant d’une maladie chronique ;
- les patients sous traitement diurétique et ceux qui prennent des psychotropes.
Les posologies de certains médicaments peuvent être revues avec le médecin traitant. Des solutions peuvent être trouvées pour les personnes qui ont du mal à se déplacer (chaise pot, urinal).
Enfin, l’isolement est un obstacle à l’hydratation correcte, notamment chez les seniors. L’aide de la famille ou du voisinage est primordiale. Un passage quotidien permet notamment de stimuler la personne et de l’inciter à s’hydrater correctement.
Comment savoir si l’on est déshydraté ? Quels sont les symptômes ?
Les signes de déshydratation peuvent faire leur apparition dès que la perte en eau atteint 10 %. Les premiers signes de déshydratation sont :
- la soif ;
- les lèvres et la langue sèches (bouche sèche) ;
- une production de sueurs et d’urines moindre ;
- une fatigue anormale ;
- des maux de tête et de la fièvre ;
- une perte de force et une perte de poids débutante (inférieure à 5 % du poids du corps).
Les personnes âgées, les enfants et les nourrissons (particulièrement avant l’âge de 6 mois) présentent également des symptômes spécifiques en cas de fortes chaleurs. Perte d’appétit, somnolence inhabituelle, perte de poids et teint grisâtre doivent alerter.
Si la déshydratation n’est pas rapidement corrigée chez les seniors, d’autres pathologies peuvent apparaître : infections urinaires et bronchiques, phlébite, aggravation d’une artérite, instabilité cardiaque. Sans oublier les risques de chutes.
Afin d’éviter l’aggravation d’une déshydratation, il est important de poursuivre une hydratation conséquente, soit près d’1,5 L d’eau par jour.
Chez le nourrisson de moins de deux ans, des symptômes particuliers
"Chez le nourrisson, la perte d’eau peut être très rapide pouvant entraîner une perte de poids de 10 voire 15 %. Il faut être vigilant et tout particulièrement avant l’âge de 6 mois car la fragilité du nourrisson est maximale à cet âge", prévient l’Assurance maladie.
Il est donc important de connaître les signes de déshydratation du nourrisson et de consulter votre médecin immédiatement si votre nourrisson :
- est anormalement apathique et dort beaucoup ;
- est difficile à réveiller et gémit ;
- a un comportement inhabituel ;
- est pâle et a les yeux cernés ;
- respire vite ;
- Continue de vomir malgré l’ingestion de solutions de réhydratation orales (SRO) ;
- a une perte de poids de plus de 5 % ;
- présente une dépression de ses fontanelles situées sur la partie supérieure du crâne (elles marquent le creux du doigt).
Comment savoir si la déshydratation est sévère ?
Lorsque la perte de poids liée à la déshydratation est supérieure à 10 % du poids total d’une personne, le bon fonctionnement de ses organes vitaux (cœur, vaisseaux, foie, cerveau, etc.) peut être compromis et engager le pronostic vital. On parle alors de déshydratation sévère, dont les signes sont :
- une soif, une fièvre et des maux de tête plus intenses ;
- un regard terne et des yeux enfoncés ;
- une peau sèche, froide et pâle ;
- l’apparition d’un pli cutané (lorsqu’elle est légèrement pincée, la peau tarde à retrouver son aspect initial) ;
- des urines en faible quantité ;
- la présence de sang dans les selles ;
- des vertiges et une sensation de désorientation ;
- des troubles de la conscience (malaise, étourdissements…) ;
- une modification du comportement (agitation, apathie, grande faiblesse…).
Que faire en cas de déshydratation ? Comment se réhydrater très vite ?
Il convient tout d’abord d’évaluer la gravité des symptômes afin d’identifier les situations dangereuses qui nécessitent une intervention médicale.
Si les symptômes sont mineurs
Dès que le thermostat grimpe, la principale solution consiste à se réhydrater par voie orale (si la déshydratation est mineure et si la personne est consciente) afin de compenser les pertes en eau :
- buvez fréquemment et plus que d’habitude, notamment des boissons contenant assez de sucre et de sel ;
- pensez aux solutions de réhydratation orales (SRO) sous forme de sachets et disponibles en pharmacie ;
- allongez-vous et prenez du repos ;
- appliquez des linges humides sur votre peau et éventez-vous ;
- prenez régulièrement votre température ;
En l’absence d’amélioration rapide, consultez votre médecin traitant qui vous donnera des conseils diététiques et traitera la cause de la déshydratation.
Si les symptômes sont sévères
En cas de déshydratation sévère, ou si la personne est inconsciente, contactez le Samu (15 à partir d’un téléphone fixe ou 112, numéro d’urgence européenne). Elle pourra alors être prise en charge et hospitalisée. Les pertes en eau et en sels minéraux seront compensées par perfusion intraveineuse, si nécessaire.