Votre médecin traitant ou votre gynécologue a demandé une échographie gynécologique ? Pas de panique ! Appelé aussi échographie pelvienne cet examen indolore et n’utilisant pas de rayons X permet de visualiser les organes du pelvis grâce à une sonde à ultrasons et de détecter d’éventuelles anomalies.
Qu'est-ce qu'une échographie gynécologique ou pelvienne ?
Une échographie pelvienne est un examen médical qui permet de visualiser les organes génitaux de la femme – utérus (corps et col de l’utérus), ovaires, trompes de Fallope (si anormales) – ainsi que la vessie et le rectum. « On parle d’échographie gynécologique hors grossesse et d’échographie obstétricale dans le cadre d’une grossesse », précise le Dr Jean-Philippe Masson, radiologue.
Pourquoi fait-on une échographie pelvienne ? Quelles sont ses indications ?
L’échographie gynécologique sera réalisée en première intention en cas de douleurs pelviennes aiguës ou chroniques, de saignements anormaux ou encore de masse pelvienne détectée à l’examen clinique. Elle est notamment très utile pour :
- diagnostiquer une pathologie gynécologique : kyste de l’ovaire, fibrome, endométriose…
- confirmer qu’une grossesse est bien évolutive (échographie de datation) ;
- détecter une grossesse extra-utérine ;
- déterminer la cause d’une douleur pelvienne ou d’un saignement.
« On aura également recours à l’échographie gynécologique pour un bilan d’infertilité, lors d’une procréation médicalement assistée ou encore pour contrôler la position d’un stérilet, précise le spécialiste.Enfin, chez la petite fille prépubère, on fera une échographie pelvienne par voie sus-pubienne (abdominale) pour mesurer la taille des organes (utérus et ovaires), dans le cadre d’un retard de croissance ou d’une puberté précoce. »
Ovaires, utérus, trompe : quels organes voit-on sur une échographie abdomino-pelvienne ?
Grâce à l’échographie gynécologique, il est possible de visualiser l’utérus, les ovaires, les trompes de Fallope (anormales), le rectum - pour détecter, par exemple, d’éventuels nodules d’endométriose - ainsi que la vessie. « L’examen échographique permet de voir et d’analyser un certain nombre de choses : un kyste ovarien, une masse suspecte, un nodule ou encore un épaississement de l’endomètre, détaille le Dr Jean-Philippe Masson. On peut aussi vérifier s’il y a une inflammation sigmoïdienne car certaines douleurs pelviennes sont d’emblée étiquetées d’origine gynécologique alors qu’il s’agit parfois d’une inflammation du sigmoïde, le dernier segment du gros intestin. »
Réalisée en première intention, l’échographie pelvienne permet de détecter d’éventuelles anomalies et d’orienter le diagnostic.
« C’est vraiment un examen de débrouillage, confirme le radiologue. Les images obtenues vont nous éclairer sur la nature d’une lésion en nous donnant la possibilité d’évaluer sa taille, sa forme et son contenu (liquide ou solide). Par exemple, un kyste de l’ovaire simple, aux contours réguliers et sans vaisseaux anormaux plaidera plutôt en faveur d’un kyste bénin, sans gravité. Chez une femme jeune, on se contentera de faire un contrôle à un prochain cycle. En revanche, une masse de consistance solide, présentant des contours irréguliers et fortement vascularisée sera plus suspecte. »
Au moindre doute, une IRM pelvienne sera prescrite en complément. « L’imagerie par résonance magnétique est très performante pour analyser les organes génitaux féminins, affirme le spécialiste. Cet examen peut être réalisé avec un balisage vaginal et rectal et/ou injecté de façon à obtenir une analyse fine des éventuelles lésions. »
Comment se passe une échographie pelvienne par voie sus-pubienne et endo-vaginale ?
Une échographie gynécologique peut être réalisée par voie sus-pubienne et/ou endo-vaginale.
« On commence toujours par la voie sus-pubienne (ou abdominale) et on poursuit, si besoin, par la voie endo-vaginale, affirme le Dr Jean-Philippe Masson. Les deux voies sont complémentaires. On peut observer certaines structures par voie endo-vaginale qu’on ne pourrait pas visualiser par voie abdominale et inversement. »
Le praticien (médecin ou sage-femme) commence par étaler un peu de gel échographique sur le bas-ventre de la patiente avant de déplacer la sonde sur la zone à observer. « Lorsque la situation nécessite de passer par la voie endo-vaginale – difficultés de visualisation, patiente en surpoids – on informe la patiente du déroulé de l’examen et on recueille son consentement », ajoute le radiologue. Le praticien insère ensuite la sonde - préalablement recouverte d’un protège-sonde stérile et lubrifié - dans le vagin et explore les différents culs-de sacs ainsi que les organes pelviens.
La voie endo-vaginale est souvent utilisée dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA). « Elle est la plus appropriée pour observer l’utérus, analyser l’épaisseur de la muqueuse utérine qui varie au cours du cycle menstruel ainsi que pour compter et mesurer le nombre de follicules dans chaque ovaire et déterminer à quel moment programmer une ponction des ovocytes. »
Comment se préparer à une échographie pelvienne ?
L’échographie gynécologique par voie sus-pubienne nécessite que la vessie soit en réplétion, c’est-à-dire pleine. « Cela signifie que la patiente doit avoir bu au moins trois quarts de litres d’eau une heure avant l’examen de façon que la vessie se remplisse, explique le spécialiste. À l’inverse, par voie endo-vaginale il est préférable que la vessie soit vide. En général, on demande à la patiente de venir avec la vessie pleine et si l’on a besoin de passer par la voie endo-vaginale, on lui demandera d’aller uriner. »
Où faire une echographie pelvienne ? Une sage-femme peut-elle réaliser ce type d'examen ?
L’échographie pelvienne est un examen très courant. Il suffit de prendre rendez-vous dans un cabinet de radiologie. Les sages-femmes ont tout à fait les compétences pour effectuer ce type d’échographie. Aucune condition de diplôme complémentaire n’est exigée par les textes. En revanche, les échographies obstétricales et fœtales ne peuvent être réalisées que par des sages-femmes titulaires d’un DIU d’Échographie gynécologique et obstétricale.