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Grossesse : tout savoir sur l'échographie obstétricale

Echographie obstétricale © GettyImages/monkeybusinessimages

Publié le par Sophie Helouard

En collaboration avec Pierre-Antoine Migeon (Sage-femme échographiste à Lyon)

Réalisée par voie abdominale ou endovaginale selon les indications, l’échographie obstétricale permet de vérifier le développement du fœtus, de dépister d’éventuelles malformations et de s’assurer que la grossesse se déroule bien. Le point avec Pierre-Antoine Migeon, sage-femme échographiste, directeur-formateur de Formecho et administrateur du Collège national des sages-femmes de France (CNSF).

Indolore et sans danger pour le fœtus ainsi que pour la future maman, l’échographie est une technique de choix pour s’assurer du bon déroulement de la grossesse.

Quand faire une échographie obstétricale ?

Le terme échographie obstétricale désigne les examens échographiques de la grossesse. En France, la Haute autorité de santé (HAS) recommande la réalisation d’une échographie par trimestre.

Quelles sont les 3 échographies obligatoires ?

Au cours de la grossesse, trois échographies de dépistage sont fortement recommandées :

  • au premier trimestre : entre 11 et 14 semaines d’aménorrhée ;
  • au deuxième trimestre : entre 20 et 25 semaines d’aménorrhée ;
  • au troisième trimestre : entre 30 et 35 semaines d’aménorrhée.

Des échographies supplémentaires pourront être réalisées en fonction des antécédents de la patiente, en cas de grossesse multiple ou de signes cliniques évocateurs d’une pathologie : par exemple un excès ou une faible quantité de liquide amniotique, un diabète gestationnel, une infection comme la rubéole ou la toxoplasmose

Quels sont les différents types d’échographie pour une grossesse ?

Les différents types d’échographie obstétricale sont :

  • l’échographie de dépistage ;
  • l’échographie dite de diagnostic ;
  • et l’échographie focalisée.

L’échographie de dépistage

Les échographies de dépistage anténatal sont au nombre de trois : elles sont réalisées au premier, deuxième et troisième trimestres de grossesse.

L’objectif est de faire une sorte de check-up du fœtus et de la mère pour s’assurer que tout va bien. Pierre-Antoine Migeon, sage-femme échographiste.

L’échographie du 1er trimestre : s’assurer que la grossesse évolue normalement

L’échographie du premier trimestre permet de visualiser le futur bébé dans son intégralité, de repérer les éventuelles malformations, de compter le nombre de fœtus, de mesurer la longueur cranio-caudale (LCC) afin de dater précisément la grossesse et surtout d’évaluer le risque d’anomalie génétique (dépistage de la trisomie 21) grâce, notamment, à la mesure de la clarté nucale.

L’échographie dite morphologique du 2e trimestre : bébé à la loupe !

Au deuxième trimestre, l’échographie dite morphologique étudie de façon méthodique l’anatomie du futur bébé. L’examen dure un peu plus longtemps que le premier, il permet d’observer les membres ainsi que les différents organes du fœtus (cerveau, cœur, reins, estomac…), de s’assurer de leur bonne évolution et de dépister d’éventuelles malformations. C’est aussi le moment pour les parents qui le souhaitent de découvrir le sexe de leur enfant !

L’échographie du 3e trimestre : vérifier la croissance du fœtus

L’échographie du troisième trimestre comprend également une étude morphologique du futur bébé et offre la possibilité au praticien d’estimer son poids. S’il est trop gros, des investigations supplémentaires seront effectuées afin de s’assurer que la maman ne souffre pas d’un diabète gestationnel. Enfin, le praticien examinera les structures qui entourent le fœtus – quantité du liquide amniotique, position du placenta, cordon ombilical – et vérifiera sa présentation (en siège, en transverse).

L’échographie focalisée

Comme son nom l’indique, l’échographie focalisée répond à une indication bien précise. « On va se concentrer sur un point bien précis, confirme Pierre-Antoine Migeon. Par exemple : surveiller la croissance du bébé, contrôler le liquide amniotique, vérifier la présentation du fœtus (siège) ou encore analyser le col de l’utérus de la patiente. »

L’échographie de datation

L’échographie de datation fait partie des échographies focalisées. « Elle est effectuée avant l’examen du premier trimestre, uniquement sur indication, précise le sage-femme. Par exemple : en cas de doute sur le début de la grossesse, de cycles irréguliers, d’antécédents de grossesse extra-utérine, de gémellité ou encore de saignements inexpliqués. »

L’échographie dite de diagnostic

L’échographie à visée diagnostique est réalisée en deuxième intention si la sage-femme échographiste ou le médecin gynécologue découvre une image inhabituelle ou suspecte une anomalie. « Dès qu’on a un doute sur le dépistage, pour confirmer ou infirmer une pathologie éventuelle ou discuter de la conduite à tenir, on adresse la patiente à un médecin référent pour qu’il fasse une échographie de diagnostic, explique Pierre-Antoine Migeon. Ces médecins référents, très expérimentés, sont désignés par un Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). Ce sont eux qui posent le diagnostic en dernier lieu. »

 

Comment se fait une échographie obstétricale ?

L’échographie obstétricale peut être réalisée par voie abdominale ou endovaginale. « Les deux voies se complètent, indique Pierre-Antoine Migeon. Par voie endovaginale on peut observer certaines structures qu’on ne pourrait pas visualiser par voie abdominale et inversement. On commence toujours par la voie abdominale et on poursuit, si nécessaire, par voie endovaginale. » Pendant l’examen, la patiente est allongée sur le dos et l’échographiste déplace la sonde sur son ventre afin de visualiser le fœtus. « Aucune préparation n’est nécessaire, en revanche, il est fortement recommandé aux futures mamans de ne pas appliquer de crème hydratante ou d’huile sur le ventre avant l’échographie afin de ne pas nuire à la qualité de l’image, insiste Pierre-Antoine Migeon. Pas besoin non plus de venir avec la vessie pleine. Il est cependant conseillé de boire suffisamment d’eau. Les ultrasons passent en effet beaucoup mieux lorsque les tissus sont bien hydratés ». Si le praticien a besoin de passer par la voie endovaginale afin d’examiner certaines structures plus difficiles à visualiser par voie abdominale, il demandera votre accord puis introduira une sonde échographique dans votre vagin. Rassurez-vous, l’examen n’est pas douloureux…

Échographie obstétricale versus échographie gynécologique ou pelvienne

Le terme échographie gynécologique désigne un examen échographique de la zone pelvienne. Il peut être réalisé par un médecin gynécologue-obstétricien ou bien une sage-femme dans un contexte particulier. Par exemple : des saignements anormaux, des douleurs pelviennes ou la palpation d’une masse à l’examen clinique. L’examen consiste à introduire une petite sonde dans le vagin afin de visualiser l’utérus, le col de l’utérus et les ovaires. « On commence toujours par l’échographie par voie abdominale et on complète très souvent par la voie endovaginale après accord de la patiente. »

Médecin gynécologue ou sage-femme : quelle formation faut-il pour réaliser une échographie de dépistage fœtale ?

Seuls les médecins et les sages-femmes titulaires d’un DIU d’Échographie gynécologique et obstétricale sont autorisés à réaliser les trois examens échographiques de dépistage de la grossesse. « La Conférence nationale d’échographie obstétricale et fœtale recommande que les praticiens réalisent un minimum de 300 examens de dépistage par an pour être pertinents », conclut Pierre-Antoine Migeon.

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