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Découvrez les bons résultats d'un médicament pour prévenir les graves réactions allergiques en cas d'ingestion accidentelle

Découvrez les bons résultats d’un médicament pour prévenir les graves réactions allergiques en cas d’ingestion accidentelle © Maica/Getty Images

Publié le par Hélène Bour

Une nouvelle étude fait état des bons résultats d’un médicament pour éviter les graves réactions allergiques en cas d’ingestion accidentelle d’un aliment dont on se sait allergique. Les données.

Malgré une extrême vigilance, il arrive qu’une personne allergique à un aliment l’ingère malgré elle, et que cela conduise à une grave réaction allergique. C’est pour pallier ce type d’accident que des chercheurs se sont penché sur le potentiel d’un médicament, l’omalizumab, pour réduire ce risque de grave réaction allergique en cas d’ingestion accidentelle.

Dans une nouvelle étude, parue ce 25 février 2024 dans le New England Journal of Medicine (Source 1), une équipe de recherche de la Stanford School of Medicine (États-Unis) rapporte les bons résultats de l’omalizumab dans ce but précis. L’utilisation régulière de cet anticorps monoclonal pourrait ainsi protéger les personnes allergiques contre de graves réactions en cas d’ingestion accidentelle d’un aliment auquel elles sont allergiques.

Un médicament déjà commercialisé pour d’autres indications

Les patients touchés par des allergies alimentaires sont quotidiennement menacés de réactions potentiellement mortelles dues à des expositions accidentelles”, a rappelé l’auteur principal de l’étude, le Dr Robert Wood, professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins. “L’étude a montré que l’omalizumab peut constituer une couche de protection contre de petites expositions accidentelles”, s’est réjoui le chercheur dans un communiqué (Source 2).

Notons que ce médicament a déjà reçu l’approbation des autorités sanitaires - la Food and drug Administration aux États-Unis et la Haute Autorité de Santé en France, mais seulement contre l’asthme allergique et l’urticaire chronique. Sur la base des données de cette étude, la FDA a d’ores et déjà approuvé l’utilisation de l’omalizumab pour réduire le risque de grave réaction allergique en cas d’ingestion accidentelle.

Un médicament pour tolérer l’aliment en petite quantité

L’étude a porté sur 177 enfants souffrant chacun d’au moins trois allergies alimentaires. Concernant les tranches d’âges des participants, 38 % étaient âgés de 1 à 5 ans, 37 % avaient entre 6 et 11 ans et 24 % avaient 12 ans ou plus. Les allergies alimentaires sévères des participants ont été vérifiées par des tests cutanés et des provocations alimentaires ; ils ont réagi à moins de 100 milligrammes de protéines d’arachide et à moins de 300 milligrammes d’un autre aliment.

Par la suite, les deux tiers des participants ont été répartis au hasard dans deux groupes, l’un recevant des injections d’omalizumab, l’autre une injection de placebo, le tout sur 16 semaines, à raison d’une fois toutes les deux ou quatre semaines, en fonction de la dose nécessaire. Les participants ont été retestés entre les semaines 16 et 20 pour voir quelle quantité de chaque aliment déclencheur d’allergies ils pouvaient tolérer en toute sécurité.

Verdict : 79 patients (66,9 %) ayant reçu de l’omalizumab ont pu tolérer au moins 600 mg de protéines d’arachide, soit la quantité contenue dans deux ou trois cacahuètes, contre seulement quatre patients (6,8 %) ayant reçu le placebo. Des proportions similaires ont été constatées concernant les autres aliments de l’étude.

Dans le détail, environ 80 % des patients recevant de l’omalizumab ont été à même de consommer de petites quantités d’au moins un aliment déclencheur d’allergie sans induire de réaction allergène, 69 % des patients pouvaient consommer de petites quantités de deux aliments allergènes et 47 % pouvaient manger de petites quantités des trois aliments allergènes.

Fait important par ailleurs, l’omalizumab n’a provoqué aucun effet secondaire, en dehors de quelques réactions au site d’injection. Les scientifiques soulignent que 38,4 % des participants de l’étude étaient âgés de moins de 6 ans, un groupe d’âge particulièrement à risque d’ingestion accidentelle d’aliments déclencheurs d’allergies.

Un tel médicament pourrait rassurer les enfants comme les parents d’enfants allergiques, qui doivent maintenir une vigilance constante en matière d’alimentation pour éviter toute réaction allergique. Fêtes de famille, anniversaires, restaurants, apéritifs et autres occasions sont souvent compliquées à gérer en cas d’allergie alimentaire, et peuvent être source de frustration. Sans parler des conséquences économiques, du fait de devoir parfois acheter des aliments plus chers pour éviter les allergènes.

De nombreuses questions encore sans réponse

Nous avons beaucoup de questions sans réponse : combien de temps les patients doivent-ils prendre ce médicament ? Avons-nous modifié de façon permanente le système immunitaire ? Quels facteurs prédisent quelles personnes auront la réponse la plus forte ?”, a commenté le Dr Sharon Chinthrajah, qui a dirigé l’étude. la chercheuse et son équipe s’attèlent donc à poursuivre leurs investigations pour mieux comprendre comment cet anticorps monoclonal pourrait aider les personnes allergiques au quotidien.

Notons que ce médicament est d’autant plus intéressant que les personnes souffrant d’allergies alimentaires souffrent souvent également d’asthme ou d’autres affections allergiques pour lesquelles l’omalizumab est indiqué. Il pourrait alors être prescrit comme traitement global contre les allergies.

Sources

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