Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 sont les formes de diabète les plus courantes. Ces maladies, de causes différentes, provoquent toutes une hyperglycémie. Si l’unique traitement du diabète de type 1 est l’apport d’insuline par injections, le traitement de référence du diabète de type 2 est l’optimisation du mode de vie, puis les médicaments en seconde intention.
Taux de glycémie : quels objectifs pour un diabète de type 2 ?
La régulation de la glycémie, appelée aussi "taux de sucre" ou "taux de glucose" dans le sang, est assurée grâce à un équilibre permanent entre différentes substances principalement hormonales, explique la la Fédération française des diabétiques.
Chez une personne non diabétique, il existe donc un système de sécurité qui évite à la glycémie de descendre trop bas. "Mais pour une personne diabétique, ce système de sécurité doit être ajusté en permanence, quel que soit son traitement", poursuit-elle.
En cas de diabète, les objectifs glycémiques sont fixés par le médecin et son patient. En règle générale, la glycémie doit se situer :
- Entre 0,7 et 1,2 g/l avant les repas ;
- Être inférieure à 1,8 g/l après les repas.
Selon le type de traitement, la fréquence de la mesure de la glycémie est variable.
Parvenir à l'équilibre glycémique est essentiel pour bien vivre son diabète au quotidien. Si la glycémie n'est pas ou mal contrôlée, il existe des risques de complications.
Quels risques de complications ?
"Les diabétiques ont un risque doublé de complications cardiovasculaires", explique le professeur Fabrice Bonnet, chef du service de diabéto-endocrinologie au CHU de Rennes, dont l'accident vasculaire cérébral (AVC) ou l'infarctus du myocarde. Le diabète de type 2 peut entraîner d'autres complications diverses : rétinopathie diabétique (atteinte de l’œil), insuffisance rénale, plaies au niveau du pied...
La prise en charge du diabète de type 2 repose sur des mesures diététiques, des exercices physiques et un traitement souvent de rigueur. Sans oublier de corriger les facteurs de risque.
Diabète de type 2 : quel traitement par l'alimentation ?
Un régime hypocalorique ne se justifie qu’en cas de surpoids (très fréquent). Un régime seul peut donner, du moins au début, de vrais résultats. Si cela ne suffit pas, un traitement est prescrit au bout de trois mois.
Les conseils alimentaires pour personnes prédiabétiques restent valables une fois la maladie installée. Pour éviter ou ralentir la progression du diabète, il faut privilégier une alimentation équilibrée, ce qui passe par plusieurs points :
- Favorisez le régime méditerranéen pour ménager vos artères. Consommez des crustacés et des poissons même gras, des volailles, des fruits, des épices, de l’huile d’olive et de colza et du vin sans excès ;
- Privilégiez les fruits les moins sucrés sans dépasser trois fruits par jour et limitez les très sucrés (raisin, ananas, banane) ;
- Choisissez bien vos matières grasses. Évitez les graisses saturées (beurre, crème…) et les acides gras trans des aliments industriels (viennoiseries…). Privilégiez les bonnes graisses à base d’oméga 3 (huile de colza, de noix…). Attention aux fromages secs (pas plus de trois fois par semaine) ! Favorisez les laitages de type yaourt ;
- Des féculents, oui mais… Pour les patients qui ne sont pas sous insuline, il n’est pas obligatoire de prendre des féculents à chaque repas. Prenez toutefois une portion de pain à chacun d’entre eux.
Quels sont les soins et surveillances d'une personne qui a le diabète type 2 ?
Une consultation tous les mois est recommandée pour suivre l'évolution du diabète.
- Votre poids et votre tour de taille sont à contrôler tous les trois mois ;
- Une prise de sang tous les trois mois est nécessaire avec un dosage de l’hémoglobine glyquée Hbac, un paramètre d’appréciation de la glycémie moyenne sur deux à trois mois.
- Certaines personnes doivent mesurer leur glycémie capillaire avec un lecteur de glycémie ;
- Un bilan lipidique doit être réalisé une fois par an.
À noter : le médecin peut être amené à proposer des contrôles plus fréquents aux patients dont le diabète n'est pas équilibré.
Le service Sophia pour l'accompagnement des maladies chroniques
Pour aider les patients diabétiques, l'Assurance-maladie a mis en en place le service gratuit Sophia, pour l'assuré. Le principe : des conseillers appellent régulièrement les patients pour les aider à mettre en pratique les recommandations du médecin traitant. Et ça marche ! En moyenne, les adhérents à Sophia consultent plus régulièrement un ophtalmologiste ou un cardiologue.
Quelles aides et recommandations pour les diabétiques au quotidien ?
Certains habitudes permettent de contrôler son taux de sucre dans le sang dans le cadre d'un diabète de type 2. Au-delà d'adopter une alimentation variée et équilibrée :
- Évitez les sucreries, les boissons sucrées et les sodas ;
- Privilégiez les aliments à index glycémique faible ;
- Mangez au moins 2 fruits et 2 légumes par jour ;
- Évitez les graisses saturées (charcuterie, viandes, crème, beurre) ;
- Limitez le temps passé devant la télévision ou l’ordinateur ;
- Ne sautez pas le petit déjeuner ;
- Ne grignotez pas entre les repas ;
- Limitez la consommation de sel ;
- Privilégiez les produits laitiers pauvres en graisses ;
- Pratiquez une activité physique régulière est également nécessaire.
Les conseils donnés en cas de prédiabète sont applicables pour la prise en charge du diabète. La reprise de l’exercice physique chez un sédentaire à qui on a découvert un diabète de type 2 peut nécessiter l’avis d’un cardiologue et la réalisation d’un test d’effort (un électrocardiogramme réalisé durant un effort).
Comment soigner un diabète de type 2 avec des médicaments ?
Une perte de poids si nécessaire, une activité physique régulière et une alimentation équilibrée peuvent être suffisants pour contrôler la glycémie dans un premier temps. "En seconde intention, des antidiabétiques oraux et /ou injectables sont prescrits pour contrôler la glycémie. Lorsque le diabète évolue, il peut nécessiter la mise en place d’un traitement par insuline", note la Fédération Française des diabétiques.
Les médicaments pour aider à contrôler la glycémie
Il existe plusieurs classes thérapeutiques de médicaments reposant sur des mécanismes d’action différents, administrées seules ou associées entre elles.
- Classe 1 : les biguanides (réduisent la glycémie en dehors et après les repas) ;
- Classe 2 : les sulfamides hypoglycémiants et les glinides (stimulent la sécrétion d’insuline) ;
- Classe 3 : Les inhibiteurs des alpha-glucosidases (retardent l’absorption des glucides après les repas) ;
- Classe 4 : les incrétines (substances libérées par le corps au début des repas, pour stimuler la sécrétion d'insuline) ;
- Classe 5 : les inhibiteurs du SGLT2 (augmentent l’élimination du glucose dans les urines).
Enfin, l'insuline devient un médicament nécessaire pour le diabète de type 2 en cas d'insulinopénie (insuffisance de sécrétion d'insuline).
Comment un patient diabétique est-il pris en charge par la sécurité sociale ?
Pour l'Assurance maladie, "le diabète s’inscrit dans un dispositif 'affection longue durée' (ALD) qui prend en charge les soins relatifs au diabète et au traitement de ses complications : complications oculaires, vasculaires, rénales ou neurologiques consécutives au diabète, hypertension artérielle", explique la Fédération française des diabétiques.
Sont pris en charge dans le cadre de l’ALD par l'Assurance maladie :
- Le forfait de 18 € appliqué aux actes lourds dont le tarif est supérieur ou égal à 120 € ;
- Le matériel dans la limite d'un certain nombre par année et par personne : stylos injecteurs non jetables, auto-piqueurs, lecteurs de glycémie, pompes à insuline, bandelettes réactives - électrodes, système flash d'autosurveillance du glucose freestyle libre pour les personnes traités par insulinothérapie intensifiée et pratiquant une autosurveillance glycémique... ;
- Les soins podologiques pour les personnes présentant des pieds à risque de grade 2 et 3 ;
- Le vaccin contre la grippe ;
- La diététique (consultation médicales chez un nutritionniste, etc.) ;
- L'activité physique (séances avec un kinésithérapeute par exemple) ;
- Certains soins dentaires : le coiffage pulpaire ou le bilan parodontal.