Définition : c'est quoi une méningite ?
La méningite est une inflammation des méninges (enveloppes qui entourent le cerveau et la moelle épinière).
L’affection peut être accompagnée d’une inflammation du cerveau lui-même : il s’agit d’une méningo-encéphalite.
Trois types de méningite : aiguë, subaiguë et chronique
Selon la durée et la rapidité d’évolution, on distingue trois types de méningite :
- la méningite aiguë (quelques heures à plusieurs jours) ;
- la méningite subaiguë (plus de deux semaines) ;
- la méningite chronique (plus d’un mois) est beaucoup plus rare.
Quelle que soit sa cause (virus, bactérie, champignon, parasite), la méningite est une urgence médicale. Si la méningite virale est généralement d’évolution favorable, la méningite bactérienne peut être particulièrement virulente : des séquelles neurologiques sont fréquentes et le décès est possible.
Comment attrape-t-on la méningite ? Quelles sont les causes ?
Les méningites proviennent d’une infection du liquide céphalorachidien (liquide circulant entre les méninges), généralement due à un virus. Dans certains cas, elles peuvent aussi être causées par une bactérie, un champignon ou un parasite. La plupart des méningites sont contractées dans les conditions de vie habituelles, sans lien avec une hospitalisation ou un acte médical : on parle de « méningites communautaires ».
Les méningites virales, les plus fréquentes et souvent bénignes
Les méningites virales sont le plus souvent dues à des entérovirus très répandus comme l’échovirus ou le virus Coxsackie. Mais un « syndrome méningé » peut aussi se déclarer suite à d’autres maladies virales comme la varicelle, les oreillons, la rougeole, un zona, ou encore l’herpès chez les personnes présentant une immunodépression.
Elles sont généralement bénignes chez les patients ne souffrant pas d’un déficit immunitaire. Le patient guérit sans séquelles, au bout de quelques jours.
Les méningites bactériennes, moins fréquentes mais plus graves
Les méningites bactériennes sont une urgence médicale. Elles peuvent survenir après une infection locale, respiratoire (pneumonie) ou oto-rhino-laryngologique, dite « ORL » (rhinopharyngite, angine, otite, sinusite, etc.). Les bactéries présentes dans le rhinopharynx passent dans le sang et infectent le liquide céphalorachidien, entraînant un dysfonctionnement des organes et de la circulation du sang.
Plusieurs bactéries peuvent déclencher cette infection :
- le pneumocoque ;
- le méningocoque (naturellement présent dans la gorge, qui peut devenir nocif en se multipliant, puis en passant dans le sang et les méninges). Depuis 2022, c’est le méningocoque B qui est responsable de la majorité des infections invasives à méningocoques (44 % des cas), suivi ensuite par les méningocoques W (29 % des cas) et Y (24 % des cas) (source 1) ;
- la listéria monocytogenes (présente dans le tube digestif, qui peut coloniser les méninges par le sang) ;
- l’hæmophilus influenzae ;
- l’escherichia coli (E. coli)…
En l’absence de traitement rapide, ces méningites bactériennes peuvent atteindre d’autres parties du système nerveux central comme le cerveau, le cervelet ou le tronc cérébral (méningo-encéphalite) et toucher l’ensemble de l’organisme (septicémie). Dans ce cas, la maladie est dite « invasive ».
Les méningites fongiques ou parasitaires, plus rares encore
Les méningites fongiques surviennent sont dues à des champignons microscopiques tels que les cryptocoques ou le candida albicans. Elles se développent en cas d’immunodépression. En France, c’est le Centre national de référence des Mycoses invasives et antifongiques (Institut Pasteur) qui surveille leur activité.
Plus rarement encore, certains parasites comme celui de la toxoplasmose peuvent être à l’origine de méningites.
L’infection des méninges peut être due à d’autres causes
- La suite d’une chirurgie ou d’une hospitalisation (méningite nosocomiale), par exemple après une intervention neurochirurgicale ou ORL lorsqu’il y a eu contamination du liquide céphalorachidien par une bactérie ;
- Un traumatisme au niveau du crâne ;
- Des maladies (tumeur, lupus…) ;
- L’utilisation de certains médicaments.
Bon à savoir : certaines méningites surviennent dans le cadre du travail. Elles peuvent alors être reconnues comme des maladies professionnelles.
Quels sont les signes cliniques de la méningite ?
La méningite à méningocoques survient généralement dans la petite enfance (chez les moins d’un an), chez l’adolescent ou le jeune adulte (entre 16 et 24 ans). Elle combine syndrome infectieux (fièvre, maux de tête violents, vomissements) et syndrome méningé (raideur de la nuque, léthargie, troubles de la conscience, voire coma).
Globalement, la méningite peut donc se manifester par :
- de la fièvre ;
- des maux de tête intenses (céphalées) ;
- des courbatures importantes ;
- des nausées et des vomissements ;
- une raideur de la nuque ;
- une hypersensibilité à la lumière (photophobie) ou au bruit (phonophobie) ;
- quelquefois, des troubles du comportement et une confusion ;
- des convulsions ;
- des éruptions cutanées : pétéchies ou purpura (petits points rouges) ;
- la survenue d’un coma.
Quand faut-il aller aux urgences ?
Chez les nourrissons, les symptômes des méningites sont différents, peu caractéristiques mais souvent inquiétants. Appelez le 15 ou le 112 si :
- Votre bébé a un comportement inhabituel (geignements, pleurs incessants, irritabilité, somnolence anormale) ;
- Il refuse de s’alimenter ;
- Il a un teint gris ou marbré ;
- Il paraît abattu et « mou ».
Une prise en charge médicale rapide est indispensable.
Comment prévenir la méningite ? Quels vaccins et pour qui ?
Depuis la pandémie de Covid-19, la France fait face à une augmentation particulièrement importante des infections invasives à méningocoques, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes : ont notamment été constatés le retour des méningocoques de sérogroupe B et l’expansion des sérogroupes W et Y à des niveaux jamais observés auparavant. Une situation préoccupante qui a conduit les pouvoirs publics à renfrocer la stratégie de vaccination. Il est désormais obligatoire de faire vacciner le jeune enfant contre les méningocoques ACWY et contre le méningocoque B.
Il est également recommandé de :
- faire vacciner le jeune enfant contre le pneumocoque et l’Hæmophilus influenzae de type b (Hib) ;
- initier un traitement antibiotique dans l’entourage de certains cas de méningite.
Le vaccin contre les méningocoques ACWY est obligatoire pour les nourrissons
Depuis le 1er janvier 2025, l’obligation vaccinale des nourrissons contre le méningocoque C a été remplacée par celle contre les méningocoques A, C, W et Y (ACWY) (source 1). Il est recommandé de réaliser la première injection à l’âge de 6 mois (vaccin Nimenrix®). Et le rappel à l’âge de 12 mois.
Cette nouvelle obligation concerne tous les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans (24 mois), y compris ceux ayant déjà été vaccinés contre le méningocoque C. Les schémas vaccinaux initiés avec le vaccin contre le méningocoque C pour les enfants nés avant cette date, devront être poursuivis, avec un vaccin contre les méningocoques ACWY.
La vaccination contre les sérogroupes ACWY est également recommandée pour les adolescents de 11 à 14 ans, quelle que soit leur vaccination antérieure.
Pour les 15-24 ans, un rattrapage vaccinal contre les méningocoques B et ACWY est possible.
Le vaccin contre le méningocoque B est obligatoire pour les enfants de moins d’un an
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre le méningocoque B, jusqu’ici fortement recommandée, est également devenue obligatoire pour les nourrissons.
- Il est recommandé de réaliser la première injection à l’âge de 3 mois ;
- La deuxième injection à l’âge de 5 mois ;
- Et le rappel à l’âge de 12 mois.
Ces nouvelles obligations vaccinales contre les méningites concernent tous les nourrissons. « Il conviendra, en fonction du statut vaccinal et de l’âge du nourrisson de compléter, le cas échéant, la vaccination contre les méningocoques B jusque-là recommandée et/ou de compléter la vaccination des nourrissons ayant reçu une première dose de vaccination à 5 mois contre le méningocoque C en 2024, par une dose de vaccin contre les méningocoques ACWY à l’âge de 12 mois en 2025 », indique Vaccination Info Service.
Le vaccin contre les infections à pneumocoque est recommandé
Le vaccin contre les infections à pneumocoque, responsables de méningites bactériennes et d’infections graves chez l’enfant, est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 :
- Première injection à 2 mois, suivie d’une seconde à 4 mois ;
- Rappel à 11 mois ;
- Trois injections et un rappel sont recommandés pour les prématurés ainsi que pour les nourrissons à risque élevé d’infection ;
- Après l’âge de deux ans, la vaccination est recommandée pour les enfants et les adultes présentant une immunodépression (absence de rate, infection par le VIH, traitement immunosuppresseur, etc.) ou une maladie chronique favorisant la survenue d’une infection à pneumocoque (diabète, BPCO, maladie rénale chronique, insuffisance cardiaque, etc.). Elle consiste en deux injections espacées de 2 mois, suivies d’un rappel 7 mois après la deuxième injection.
Le vaccin contre les infections à Hæmophilus influenzae de type b est recommandé
Le vaccin contre les infections à Hæmophilus influenzae de type b (Hib), responsables de méningites bactériennes, est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018, combiné avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (vaccin DTP) :
- Première injection à 2 mois, suivie d’une seconde à 4 mois ;
- Puis rappel à l’âge de 11 mois.
- Un rattrapage peut être effectué jusqu’à l’âge de 5 ans. Il nécessite deux doses et un rappel entre 6 et 12 mois ou bien une seule dose au-delà de 12 mois et jusqu’à 5 ans.
Comment savoir si on a une méningite virale ou bactérienne ?
Pour diagnostiquer une méningite, l’examen médical est indispensable.
Une ponction lombaire (prélèvement de liquide céphalorachidien au niveau de la colonne vertébrale) complète cet examen afin de connaître la nature de l’inflammation des méninges (bactérienne, virale, tumorale…). À l’œil nu, le médecin peut établir s’il s’agit d’une méningite dite « à liquide clair » (souvent d’origine virale) ou d’une méningite « à liquide trouble » (généralement bactérienne).
Le liquide est analysé de façon approfondie. Si aucun germe n’est identifié, des examens complémentaires sont menés pour trouver le virus ou la bactérie en cause :
- Des analyses de sang (bilan biologique, hémocultures, dépistage du VIH…).
Puis, dans un deuxième temps, sans retarder la mise en route du traitement :
- Un électroencéphalogramme ;
- Un scanner,
- Ou une IRM du cerveau, si des complications ou des symptômes évoquant des lésions cérébrales apparaissent.
Comment se soigne la méningite ?
En cas de méningite, une hospitalisation peut être nécessaire. Le traitement dépend du type de méningite.
Quels sont les traitements contre la méningite virale ?
Le plus souvent, une méningite virale ne requiert pas de traitement spécifique. La guérison est spontanée et sans séquelles. La prise d’autres médicaments peut permettre de traiter la fièvre, d’éventuelles crises convulsives… Seules les formes graves, notamment les méningo-encéphalites, nécessitent la prise d’antiviraux.
Quels sont les traitements contre la méningite bactérienne ?
Les méningites bactériennes nécessitent un traitement antibiotique urgent, dans le cadre d’une hospitalisation. Le médecin met en place un premier traitement antibiotique suite à l’examen clinique, aux examens biologiques et à la ponction lombaire. On parle de « traitement antibiotique probabiliste » car les résultats des examens biologiques ne sont pas encore connus. Lors d’une hospitalisation en urgence, l’équipe médicale peut aussi administrer des corticoïdes sous forme injectable, pour réduire l’inflammation des méninges. Une fois les résultats disponibles (en particulier de l’analyse du liquide céphalorachidien, prélevé lors de la ponction lombaire), la médecine adapte la prescription. En l’absence de complications, le traitement dure une à trois semaines.
Quels sont les traitements contre les méningites fongique ou parasitaire ?
En cas de méningite fongique ou parasitaire, le médecin prescrit des médicaments antifongiques (contre le champignon en cause) ou antiparasitaires.
À la suite du traitement, des séquelles sont possibles (surdité, retard mental, troubles moteurs, épilepsie…).
Dans certains cas, le décès peut survenir malgré une prise en charge adaptée.