Définition : qu'est-ce que l'ascaridiose ?
L’ascaridiose est une maladie parasitaire (ou parasitose) de l’intestin provoquée par l’ascaris lombricoïde, un ver rond de couleur rosée d’une longueur variant entre 10 et 30 cm. La maladie ne touche que l’être humain.
L’ascaridiose est une affection très répandue dans le monde : plus d’un milliard de personnes seraient touchées soit un être humain sur six (source 1). Parmi ces patients, 350 millions présenteraient des formes sévères de la maladie qui causerait près de 60 000 décès annuels (source 2).
L’ascaris est une pathologie cosmopolite mais elle est se propage habituellement dans les pays en voie de développement notamment situés en zones tropicales. En effet, la chaleur, l’humidité et l’hygiène insuffisante sont des facteurs de risque de diffusion de la maladie. En France, la maladie est rare mais peut être importée par des voyageurs en provenance de pays infestés. Les enfants de moins de 15 ans sont les plus affectés.
Causes : comment est-on contaminé par le ver ascaris ?
Le cycle de vie de l’ascaris
Le cycle de vie de l’ascaris lombricoïde est simple puisqu’il n’existe qu’un seul hôte de ce ver : l’être humain. Le ver se développe dans l’intestin grêle et peut y demeurer jusqu’à un ou deux ans. Les ascaris femelles sont responsables de la propagation de la maladie. En effet, c’est le ver femelle qui produit dans l’intestin une grande quantité d’œufs qui sont dispersés dans les selles lors de la défécation.
Les œufs se retrouvent dans les excréments humains et contaminent les sols (dans les pays où la défécation en plein air est habituelle), les eaux et les produits agricoles. La contamination se produit par ingestion d’eaux souillées ou d’aliments contaminés (comme les fruits et légumes mal lavés).
Après l’ingestion d’éléments infestés, les œufs atteignent le système digestif et se transforment en larves. Ces dernières traversent la paroi digestive et atteignent le foie et les poumons par les voies sanguines. Enfin les larves remontent vers l’œsophage et sont dégluties par le patient contaminé. Elles terminent leur développement dans l’intestin grêle où elles deviennent adultes.
Un parasite intestinal
Les vers adultes vivent dans l’intestin grêle et se nourrissent des aliments ingérés par le patient. Le ver adulte a l’apparence d’un gros ver de terre de 20 à 30 cm sur 5 à 6 mm de large pour la femelle (les mâles sont moins longs) dont l’extrémité est en forme de pointe. Leur peau rosée translucide est finement striée. Une fois mort, le ver devient blanc opaque.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs de risque d’infection à l’ascaridiose sont :
- L’âge : les enfants, tout particulièrement entre 4 et 14 ans, sont les plus touchés (source 3) ;
- Le fait de vivre ou de voyager dans une zone tropicale : la chaleur et l’humidité favorisent le développement des embryons d’ascaris ;
- Le fait de vivre ou de voyager dans un pays en développement où les conditions d’hygiène sont insuffisantes. En effet, certains pays ne pratiquent pas certaines mesures comme l’installation de latrines et d’égouts, le traitement des eaux usées, etc.
- Un manque d’hygiène corporelle (et particulièrement des mains) et alimentaire (le fait de ne pas laver les ustensiles de cuisine et les aliments).
Quels sont les symptômes d'une infection à l’ascaridiose ?
Dans la majorité des cas, la maladie touche l’enfant de moins de 15 ans. Le patient est généralement asymptomatique si la contamination est mineure (faible nombre de vers). Toutefois, si l’enfant ingère de nombreux œufs, la maladie est évolutive .
Dans un premier temps, la maladie envahit le foie, les poumons et l’œsophage. L’enfant présente alors un syndrome allergique :
- une fièvre modérée ;
- une toux sèche ;
- des crachats ;
- une gêne respiratoire (dyspnée) ;
- une asthénieet une altération de l’état général.
Par la suite, lorsque les vers deviennent adultes dans l’intestin grêle. L’enfant peut présenter une perte de poids (car le ver se nourrit des aliments qu’il ingère) et souffre de symptômes digestifs :
- des crampes abdominales ;
- des nausées et vomissements ;
- des diarrhées.
Parfois des démangeaisons et des troubles de l’humeur (irritabilité) ou du sommeil peuvent également être observés.
Quelles sont les complications ?
Les complications sont rares. Elles touchent le plus souvent les enfants qui vivent en zones tropicales insalubres et qui souffrent d’une accumulation de vers adultes non traitée. Certaines affections peuvent alors aggraver le tableau clinique :
- appendicite ;
- occlusion ou perforation intestinale ;
- colique hépatique ;
- cholécystite aiguë ;
- angiocholite ;
Quels conseils de prévention contre cette parasitose ?
Lors de séjours dans des pays en développement et tout particulièrement ceux dont le climat est tropical. Il est recommandé de :
- se laver les mains très régulièrement et notamment avant un repas et après être allé aux toilettes. L’idéal est d’être toujours muni d’un gel hydro-alcoolique (pour les cas où l’accès à l’eau propre n’est pas possible) ;
- se couper les ongles pour qu’ils restent courts ;
- éviter de toucher la terre ou la végétation lors de balade en forêt ;
- ne pas consommer de l’eau robinet. Ne boire que de l’eau en bouteille ;
- ne pas avaler l’eau lors de baignade ;
- ne pas utiliser des glaçons ;
- ne pas consommer de la glace ou des sorbets ;
- laver et peler les fruits et les crudités. L’idéal est de les tremper dans du vinaigre blanc ;
- bien cuir les légumes.
À noter que la prévention collective passe par des mesures sanitaires : installation de toilettes, d’égouts, traitements des eaux usées, interdiction d’utiliser des engrais fécaux humains pour la production agricole, nettoyage des lieux publics et notamment des aires de jeux réservées aux enfants...
Examens : comment se fait le diagnostic ?
En cas de symptômes évocateurs (notamment chez l’enfant), il est recommandé de consulter votre médecin généraliste. Ce dernier pratiquera un examen clinique et prescrira des examens complémentaires afin de confirmer le diagnostic :
- un examen parasitologique des selles (recherche des œufs de ver d’ascaris) ;
- une prise de sang (recherchant une augmentation des globules blancs éosinophiles à l’origine des premiers symptômes d’ordre allergique).
Quels traitements contre les ascaris ?
Le traitement de l’ascaridiose passe l’administration d’un antiparasitaire tel que :
- un benzimidazolés comme l’albendazole, le flubendazole ou le mebendazole. Ces médicaments entraînent la mort du parasite.
- le pamoate de pyrantel, un agoniste des récepteurs nicotiniques à l’acétylcholine, qui entraine une dépolarisation neuromusculaire, une paralysie spastique et enfin une expulsion des vers.
La durée du traitement dépend du type de médicament et la sévérité de l’atteinte, mais généralement ces traitements sont administrés en prise unique ou sur une durée de trois jours.
Des précautions d’hygiène corporelle et alimentaire sont fortement recommandées afin d’éviter toute contamination à l’entourage.