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Préliminaires sexuels : à quoi servent-ils ? Y a-t-il une durée idéale ?

Couple avant l'amour, câlin, préliminaires © Adobe Stock / stakhov

Publié par Véronique Châtel et Marine Nugeron  |  Mis à jour le par Mathilde Pujol

Les préliminaires sont parfois considérés comme une étape facultative avant l’amour. À tort. Car ils sont un élément important d’une vie sexuelle épanouie. Qu’est-ce qu’un préliminaire exactement ? Quelles pratiques entend-on par préliminaires ? Quelle est leur durée moyenne ? Quelle serait leur durée idéale ? Qu’apportent-ils aux amant.e.s ? Voici toutes nos réponses détaillées.

« Préliminaire » cela vient du latin praeliminaris : prae signifiant « avant » et liminaere, liminaire ou « initial », indique le site Fil Santé Jeunes (source 1). Pour être plus clair, préliminaire veut dire « préparatoire ». 

Définition : que veut dire « préliminaires » exactement ?

Les préliminaires ne sont pas un simple prélude à la pénétration. Ils concernent des pratiques très variées et ont de fantastiques pouvoirs sur l’épanouissement sexuel, notamment sur la satisfaction sexuelle.

Les préliminaires regroupent tout ce qui est lié au désir et au plaisir en dehors de la pénétration sexuelle. On pense bien sûr au sexe oral (fellation, cunnilingus, 69), mais aussi à la masturbation, aux massages, caresses des zones érogènes, baisers classiques aux plus particuliers (oculolinctus), aux mots qui font vibrer, et même aux légers battements de cils qui déclenchent les premiers battements de cœur…

Bref, les préliminaires ne se résument pas à deux trois trucs à faire pour se mettre en jambes, c’est un univers sensuel et érotique magnifique que l’on peut d’ailleurs explorer aussi sans qu’il y ait pénétration du tout ou encore après la pénétration. Car, rappelons-le, le rapport sexuel ne se limite pas à la pénétration !

Sexe : combien de temps durent les préliminaires ?

Selon une étude de la marque de sextoys Lelo relayée par GQ (source 2), la durée moyenne mondiale d’une partie de sexe est de 20,1 minutes, préliminaires inclus. Moins les 5,4 minutes exclusivement réservées à la pénétration. On arrive à 14,7 minutes de prélis en moyenne.

La durée idéale ?

Il faudrait compter au moins 6 minutes, selon une étude commandée par Trojan condoms et l’organisme à but non lucratif SIECCAN (Sex Information and Education Council of Canada) et portant sur 1 500 Canadiens âgés de 18 à 24 ans (source 3) : toutes les personnes qui se livrent à six minutes ou plus de « comportement affectueux présexuel » (embrasser, câliner, faire des trucs sous la ceinture, etc.), sont plus satisfaits sexuellement que ceux qui ne le font pas. C’est ce qu’on appellerait la « règle des six minutes ».

Selon la sexologue Catherine Solano, médecin sexologue, auteure de Psy, Sex and Fun, éd. Tornade, pour les femmes, vingt minutes serait le « minimum syndical » de la durée des préliminaires pour avoir un maximum de plaisir.

Mais cela est très aléatoire : comme nous l’avons évoqué, les préliminaires englobent tellement de pratiques qu’il est impossible de donner un chiffre exact (je vous mets au défi de faire un quart des préliminaires cités plus haut en 6 minutes de temps). Donc la durée idéale dépend de tout un tas de choses, parmi lesquelles votre humeur/forme ainsi que celle de votre partenaire, vos envies respectives, l’alchimie entre vous, etc. Cela peut être quelques minutes, des heures, voire une nuit entière… Il n’y a pas de règles !

Est-ce que les préliminaires, c’est important ? Pourquoi ?

Qu’ils viennent avant, après, pendant ou hors pénétration, les préliminaires ont de nombreux bienfaits sur la sexualité et le couple érotique. Voici pourquoi.

  • Ils augmentent le plaisir : les chances d’atteindre l’orgasme sont démultipliées avec les préliminaires. D’abord, parce qu’ils concernent directement des actes sexuels où les organes génitaux sont concrètement stimulés, mais aussi parce qu’ils participent indirectement à faire monter l’excitation au travers d’actes sensuels. Ils permettent notamment aux tissus érectiles de se dresser, à tout le corps de devenir plus réceptif et au mental de se décontracter ;
  • Ils le font durer : de fait, au lieu de s’en tenir au coït pur, qui, on le rappelle, dure en moyenne 5,4 minutes, on va prolonger le temps de désir et de plaisir. On aura ainsi l’occasion de les savourer, de les sentir résonner en soi, bref, d’en profiter ;
  • Ils diversifient les plaisirs et les sensations : ils permettent aussi de découvrir des sensations sexuelles autrement qu’avec la pénétration. En effet, on ne ressent pas les mêmes choses lors d’une fellation ou pendant une pénétration. Pour l’un comme pour l’autre, les ressentis sont différents. Idem pour la masturbation ou le 69 : ce sont des pratiques sexuelles qui provoquent des sensations à part entière. Par ailleurs, les préliminaires offrent aussi un éventail d’autres émotions érogènes. Ils permettent de faire frissonner un être par un simple mot ou d’électriser une âme par un geste simple. Enfin, ils offrent une telle variété de combinaisons qu’ils apportent à chaque relation sexuelle une dimension inédite ;
  • Ils créent du lien et de la complicité : tout cela va participer à créer et entretenir la flamme. Parce que ce sont des moments très intimes où l’on partage souvent plus que lors d’une pénétration seule. Et d’ailleurs, les couples qui durent sont peut-être simplement ceux qui savent cultiver l’art des préliminaires ;
  • Ils permettent de jouir sans pénétration : les préliminaires présentent l’énorme avantage de permettre à tout un chacun de jouir et de faire jouir sans pénétration ;
  • Ils aident à maîtriser sa jouissance : comme la pression est amoindrie, voire nulle (si vous êtes avec un.e super partenaire), on est moins stressé.e. Et, si l’on veut différer la jouissance, on peut aussi se concentrer sur le plaisir de l’autre.

Quels inconvénients aux préliminaires ?

Il n’y a pas vraiment d’inconvénient objectif (en tout cas s’ils sont bien faits). Néanmoins, il ne faut pas se forcer non plus ! Ce n’est pas un passage obligé. Parfois, on peut très bien avoir envie de sauter les prélis et de se faire un quickie (rapport sexuel rapide). Rien n’est interdit. L’essentiel est de comprendre que dans l’ensemble, ça fait partie du désir, du plaisir, de la jouissance, mais aussi que cela joue un rôle fondamental sur le bonheur et l’épanouissement du couple. Il serait donc vraiment dommage de ne pas les pratiquer du tout.

Exemples d'idées pour devenir un.e as des préliminaires

Voici quelques exemples pour bien gérer la phase des préliminaires.

  • Kiffer : prendre du plaisir, c’est la base. Si c’est le cas, cela se ressentira et cela plaira ! ;
  • Interroger et écouter son partenaire : communiquer, c’est toujours important, et ce, aussi bien avant que pendant ou après les préliminaires. C’est à la fois excitant et instructif ;
  • S’écouter soi-même : l’instinct, les ressentis, les pressentiments, les émotions… Tout cela vous donne de nombreuses informations sur la marche à suivre, quels que soient et qui que soit votre partenaire.

Comment bien faire les prélis : conseils pratiques

Prélis et sexualité : quelles différences entre hommes et femmes ?

Les deux sexes aiment ça… : le stéréotype voudrait que les préliminaires soient des choses que les femmes aiment et dont elles aient besoin tandis que les hommes n’en raffoleraient pas et n’en auraient pas besoin. Selon certains, cela pourrait tenir au fait que les femmes auraient besoin de plus de temps pour que leurs tissus érectiles soient turgescents (attendu qu’en volume ils sont plus importants que ceux de la verge). Mais il y a des femmes qui jouissent très vite et sans préliminaires pour peu qu’elles se touchent et/ou soient très à l’aise avec leur partenaire. Et il y a peu d’hommes qui n’aiment pas les fellations. Il y en a même qui les préfèrent à la pénétration. Alors stop aux clichés ! Dans les faits, nous l’avons vu, la plupart d’entre nous sommes plus heureux lorsqu’une relation sexuelle ne se résume pas au simple coït. Eh oui, on n’est pas (complètement) des bêtes.

Mais les hommes gagnent probablement davantage à en jouer : un homme qui prendra le temps de mettre en confiance sa partenaire et d’apprécier les multiples facettes des préliminaires, apportera à la fois plus de plaisir à sa partenaire qui pourra lâcher prise et se laisser aller à ses désirs, mais surtout, il s’ouvrira lui-même à davantage de plaisirs. Il prolongera ainsi la phase d’excitation et retardera le moment de l’éjaculation, ce qui permettra à son plaisir de s’étirer dans le temps et dans tout le corps. Il explorera alors une dimension plus subtile de la sexualité, et s’en trouvera nécessairement plus épanoui.

Les mal nommés préliminaires ne se cantonnent pas à l’avant-pénétration et sont d’une richesse inouïe. Ils ont le pouvoir de favoriser, renforcer, prolonger l’orgasme, de faire découvrir des sensations inédites, de transcender sa sexualité, mais aussi de créer une complicité infinie avec son amoureux.se, à la vie comme au lit. Bref, on dit longue vie aux prélis !

Sources

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