Souvent confondue avec l’ostéopathie ou la kinésithérapie, la chiropraxie a pour but de traiter des syndromes douloureux vertébraux et des dysfonctionnements de l’appareil locomoteur humain par des actes de manipulations et de mobilisations manuelles, instrumentales ou assistées.
C’est quoi la chiropraxie ? Que fait un chiropracteur ?
Le terme chiropraxie vient du grec kheir signifiant « main » et praktos « qui pratique avec ». Si les Grecs utilisaient déjà la manipulation vertébrale pour soigner, on doit la découverte de la chiropraxie à Daniel David Palmer au XIXe siècle. Ce guérisseur aurait rendu l’ouïe à un homme sourd après une manipulation vertébrale. En 1895, il s’installe dans l’Iowa aux États-Unis et ouvre son cabinet de chiropracteur.
En moins d’un siècle, la chiropraxie a été reconnue comme une profession de type médical réglementée dans une quarantaine de pays. En France, sa reconnaissance n’est effective que depuis la loi de mars 2002 (loi Kouchner), complétée par décrets en janvier et septembre 2011.
Depuis ces deux derniers décrets, les professionnels ont adopté le terme chiropratique à la place de chiropractie pour désigner leur métier. Les chiropracteurs, anciennement appelés chiropraticiens, sont ceux qui utilisent des méthodes chiropratiques.
Quel est le principe de la chiropraxie ?
La chiropraxie repose sur la prévention, le diagnostic et le traitement des altérations de l’appareil neuro-musculo-squelettique grâce à des manipulations effectuées sur diverses parties du corps, notamment la colonne vertébrale et le bassin.
Ces altérations souvent douloureuses sont appelées subluxations. Du fait de la relation étroite entre le système nerveux et la colonne vertébrale, ces subluxations ont des répercussions sur le fonctionnement de notre organisme. Pour les corriger, il faut améliorer la transmission de l’influx nerveux en ajustant manuellement l’articulation en cause.
Quelle différence entre ostéopathe et chiropracteur ?
La chiropraxie est souvent confondue avec l’ostéopathie alors que les formations et les pratiques sont différentes. Au niveau de la pratique, les manipulations et mobilisations mécaniquement assistées ainsi que les manipulations avec vecteurs de force sont uniquement réservées aux chiropracteurs. Lorsqu’il s’agit de la manipulation des cervicales, les ostéopathes doivent au préalable obtenir un avis médical, ce qui n’est pas le cas des chiropracteurs. Enfin, seuls les chiropracteurs sont habilités à donner des conseils à visée antalgique et à traiter les troubles de l’appareil locomoteur ainsi que leurs conséquences.
Qu’est-ce qu’un chiropracteur soigne ? Quelle efficacité ?
La chiropraxie est particulièrement recommandée pour :
- Traiter la lombalgie (ou mal de dos) aiguë ou chronique et les hernies discales ;
- Soulager les céphalées (maux de tête) d’origine mécanique ou les céphalées de tension ;
- Soulager la cervicalgie (douleur au cou) et ses conséquences telles que migraines, vertiges ou névralgie cervicobrachiale (relative au cou et au bras) ;
- Traiter toute atteinte articulaire ou musculaire (problèmes liés au sport).
Cette thérapie manuelle peut être conseillée à tout âge, notamment chez la femme enceinte et le nouveau-né.
Comment pratique-t-on la chiropraxie ?
La chiropraxie consiste en une manipulation des tissus mous et de la colonne vertébrale. La pratique inclut des ajustements et des exercices de réadaptation ou de rééducation effectués pour la plupart manuellement.
À l’inverse de l’ostéopathe, le chiropracteur peut parfois avoir recours à des outils spécialisés :
- Table de flexion-distraction : spécifique de la technique Cox, elle permet une décompression du nerf sciatique par une traction locale de la colonne lombaire ;
- Table Thompson : pour manipuler les articulations au niveau de la colonne vertébrale et les articulations périphériques ;
- Instrument à impulsion : pour donner une impulsion directe et contrôlée à l’articulation.
Le chiropracteur donne également des conseils avisés aux patients afin de corriger des postures ou des habitudes de vie néfastes à leur santé. Il peut même établir un programme de réhabilitation posturale ou fonctionnelle sur le long terme.
En revanche, un chiropracteur ne prescrit aucun médicament et ne fait pas usage de la chirurgie.
Quelles sont les contre-indications à la chiropraxie ?
L’intérêt de la chiropraxie repose sur la possibilité de traiter aussi bien les nourrissons (moins de six mois) que les enfants, les adolescents, les adultes, les femmes enceintes et les personnes âgées.
En revanche, il existe certaines contre-indications :
- Anomalie osseuse, cancer, tumeur, hématome, fracture aiguë et infection ;
- Ostéoporose et toute maladie fragilisant les os, tendons, ligaments ou veines ;
- Accident vasculaire cérébral (AVC) ;
- Hernie discale franche avec déficit neurologique brutal ou lorsque le traitement aggrave la symptomatologie ;
- Hypermobilité congénitale ;
- Syndrome de la queue-de-cheval : symptômes liés à la compression des nerfs constituant la partie terminale de la moelle épinière (communément appelée queue-de-cheval).
Comment se déroule la première consultation de chiropraxie ?
Lors de la première consultation, le chiropracteur (anciennement appelé chiropraticien) questionne son patient sur son état de santé général, ses problèmes de santé, ses douleurs et ses antécédents médicaux.
À l’issue de cet interrogatoire, il effectue un examen physique détaillé des régions affectées, évalue la posture, effectue des tests orthopédiques ou neurologiques. Si nécessaire, il peut, pour compléter son diagnostic, demander la réalisation de radiographies, d’examens de laboratoire, voire d’examens électrophysiologiques dans un centre spécialisé.
Lors de la deuxième visite, le chiropracteur explique les soins possibles sur le court et le long terme. Sur le court terme, il effectuera des soins de soulagement manuels ou à l’aide d’outils spécialisés. Sur le long terme, il proposera un programme de réhabilitation posturale ou fonctionnelle à des fins préventives pour maintenir la santé du patient de façon optimale.
Deux à trois jours après la séance de chiropraxie, le patient peut ressentir de la fatigue, des courbatures, des douleurs ou une exagération des symptômes. Ces manifestations sont liées à une réaction physiologique tout à fait normale.
Comment bien choisir son chiropracteur ?
Le titre de chiropracteur est réservé aux professionnels justifiant d’un diplôme agréé par le ministère de la Santé. L’ensemble des chiropracteurs doivent être inscrits sur une liste dressée par le directeur général de l’agence régionale de santé de leur résidence professionnelle (article 75 de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002).
Quelle formation/école pour devenir chiropracteur ?
Quel que soit le pays, le diplôme de chiropracteur s’obtient après cinq années d’études. Il n’est pas possible de se former à la chiropraxie par des stages ou des séminaires. En France, l’Institut franco-européen de chiropratique (IFEC) est le seul centre de formation en France à délivrer ce diplôme.
L’AFC (Association française de chiropraxie) dispose d’un annuaire des chiropracteurs répertoriant les praticiens diplômés dans une école accréditée en France ou à l’étranger. Comme tous les professionnels de santé, les chiropracteurs sont enregistrés auprès des Agences régionales de santé (ARS).
Quel est le prix d’une séance chez un chiropracteur ?
Une séance de chiropraxie coûte entre 40 et 80 euros selon les villes et les praticiens et n’est pas remboursée par l’Assurance maladie. En revanche, certaines mutuelles prennent tout ou une partie des frais en charge.
Quelle est la durée d’une séance ?
La première consultation de chiropraxie est toujours plus longue en raison de l’entrevue préliminaire. Pour les séances suivantes, il faudra compter entre 15 et 30 minutes selon les soins préconisés. Cinq à dix séances de chiropraxie sont nécessaires en moyenne, mais cela varie bien évidemment selon les cas et la réaction au traitement proposé par votre praticien.