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Voici les mesures phares du nouveau plan de lutte contre les pénuries de médicaments du gouvernement

Gouvernement lutte contre la pénurie de médicaments © Getty / Caiaimage/Agnieszka Wozniak

Publié le par Nastasia Montel

Le gouvernement a publié ce 21 février sa feuille de route 2024-2027 pour « garantir la disponibilité des médicaments ».

Alors que la disponibilité des médicaments empire depuis plusieurs années, le gouvernement annonce une nouvelle feuille de route pour les trois prochaines années. La situation est en effet critique, notamment depuis l’hiver dernier : en 2023, environ 5 000 médicaments ont été concernés par une rupture de stock ou un risque de rupture. Un chiffre en hausse de 30 % par rapport à 2022, et de 128 % par rapport à 2021. Avec une série de mesures - dont la majorité avait en réalité déjà été annoncées - le gouvernement espère inverser cette tendance.

Des mesures confirmées

Certaines mesures présentes dans la feuille de route 2024-2027 du gouvernement (source 1) avaient déjà été annoncées :

Les nouvelles mesures

Renforcer la surveillance des médicaments essentiels

Le gouvernement mise d’abord sur le renforcement de la surveillance de la disponibilité de 450 médicaments dits « essentiels », une liste mise au point récemment, qui comprend notamment l’amoxicilline ou encore des médicaments contre le cancer. « Plus de 50 % des médicaments de cette liste ont fait l’objet de signalements de rupture ou de risque de rupture auprès de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) durant les deux dernières années », précise la feuille de route. Cette liste sera ainsi « réactualisée tous les ans », promet le gouvernement.

Un « plan blanc » du médicament

Autre mesure présentée par le gouvernement, la possibilité de déclencher un « plan blanc du médicament » en cas de fortes tensions, grâce à « une mobilisation exceptionnelle de moyens médicaux et pharmaceutiques pour faire face à une pénurie dépassant les capacités usuelles de réponse », selon la feuille de route. Ainsi, en cas de « situation exceptionnelle », les pharmaciens pourront être obligés de vendre des médicaments à l’unité, et le gouvernement pourra « mettre en œuvre le dispositif de production hors-spécialité : préparations hospitalières spéciales, préparations officinales spéciales ». En clair, les hôpitaux et pharmacies pourront produire des médicaments.

Mieux informer sur la disponibilité des médicaments

Le gouvernement souhaite également faire en sorte que les pharmaciens, médecins et patients soient mieux informés sur la disponibilité des médicaments. Un outil de signalement des ruptures d’approvisionnement utilisé par les professionnels, le DP-Ruptures, sera notamment renforcé. En complément, « afin d’informer les professionnels de santé et le grand public de manière régulière et transparente, l’ANSM élaborera un « tableau de bord » régulier permettant de faire un point objectivé de la situation », promet le gouvernement.

Promouvoir les bonnes pratiques des médecins et des patients

Les médecins, étant alors mieux informés de la situation en temps réel, devront ainsi éviter de prescrire des traitements en rupture, et proposer un traitement équivalent. Pour cela, des listes d’équivalences seront fournies aux prescripteurs par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Enfin, le gouvernement souhaite, pour les patients, « promouvoir la bonne utilisation du médicament, dont les antibiotiques, afin de garantir une utilisation maîtrisée et pertinente », indique la feuille de route.

Selon Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, cet « éventail de solutions » doit « contribuer à lutter contre les pénuries à condition que l’ensemble des acteurs concernés y contribuent activement. La participation de tous, patients, professionnels de santé, acteurs de la répartition et industriels du médicament est aujourd’hui un impératif de santé publique », d’après le communiqué.

Cette feuille de route est une étape cruciale dans notre engagement collectif à améliorer l’accès des Français aux médicaments. Notre mobilisation sera totale pour répondre à ce problème et assurer la disponibilité des médicaments pour tous, sur tout le territoire. Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention (communiqué).

Sources

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