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Selon une étude, la pollution de l'air nuit à la fertilité masculine

Des spermatozoïdes sur un fond noir. © SCIEPRO/Getty Images

Publié le par Johanna Amselem

L’exposition à la pollution de l’air par les particules fines (PM2,5) est liée à un risque plus élevé d’infertilité chez les hommes.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une personne sur six est touchée par l’infertilité dans le monde. Depuis ces dernières décennies, la concentration en spermatozoïdes a nettement diminué à travers le monde. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce déclin comme le tabagisme, les produits chimiques et l’obésité. Mais ce n’est pas tout, la pollution est fréquemment pointée du doigt.

Récemment, une étude danoise publiée par The BMJ (source 1) a dévoilé que l’exposition sur le long terme à la pollution de l’air par les particules fines (PM2,5) est liée à un risque plus élevé d’infertilité chez les hommes. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les données du registre national de 526 056 hommes et 377 850 femmes âgées de 30 à 45 ans, avec moins de deux enfants, vivant en concubinage ou mariés et résidant au Danemark entre 2000 et 2017. D’après les résultats, « des niveaux moyens de PM2,5 supérieurs de 2,9 µg/m3 sur cinq ans a été associée à un risque accru de 24 % d’infertilité chez les hommes âgés de 30 à 45 ans. Les PM2,5 n’étaient pas associées à l’infertilité chez les femmes ».

La pollution du bruit aussi en cause

De plus, les chercheurs ont constaté que l’exposition à des niveaux de bruit routier supérieurs de 10,2 décibels en moyenne pendant cinq ans a été associée à un risque accru de 14 % d’infertilité chez les femmes de plus de 35 ans. Le bruit n’était pas associé à l’infertilité chez les femmes plus jeunes (30-35 ans).

« Si nos résultats sont confirmés par de futures études, cela suggère que la mise en œuvre politique de mesures d’atténuation de la pollution de l’air et du bruit pourrait être un outil important pour améliorer les taux de natalité dans le monde occidental », écrivent les auteurs de cette étude.

Chaleur et pesticides

En 2021, un avis de l’Anses (source 2) écrivait que « près de 2 000 substances chimiques ont été identifiées pour une activité endocrine potentielle ». Sur son site internet, Générations Futures rapporte également que chez les hommes, les perturbateurs endocriniens semblent jouer un rôle dans « le déclin de plus de 50 % de la concentration spermatique observé dans les pays industrialisés entre 1973 et 2011 ».

Enfin, l’Inserm confirme que certains facteurs ont un impact sur la fertilité humaine comme les foyers de chaleur importante et « l’exposition à certains pesticides comme le dibromochloropropane, à des solvants comme certains éthers de glycol ou à des métaux lourds (plomb) ». Avant de conclure : « D’autres substances : polluants organiques persistants comme les PCB et les pesticides organochlorés ou encore certains perturbateurs endocriniens de type phtalates sont suspectés de perturber la fonction de reproduction. Mais les données sont trop limitées, voire contradictoires, pour pouvoir statuer ».

Sources

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