Il pourrait bien exister un lien entre les produits chimiques présents dans l’environnement et les troubles du sommeil pendant la ménopause. Pendant cette période de bouleversements hormonaux, il est fréquent de vivre des nuits perturbées. Selon les résultats d’une nouvelle étude, cela peut être dû à des produits chimiques présents dans l'environnement.
En effet, une recherche basée sur les données de la Midlife Women's Health Study suggère que l'exposition à divers produits chimiques, comme les phtalates, trouvés dans de très nombreux produits utilisés quotidiennement, est associée à des perturbations du sommeil chez les femmes âgées d’une quarantaine d’années. Les résultats de l'étude sont publiés en ligne dans Menopause.
Les phtalates sont partout
Par le passé, de précédentes études avaient démontré que le sommeil altéré était la conséquence d'une diminution des niveaux d'hormones. Cette recherche pointe maintenant le rôle des perturbateurs endocriniens. Une étude précédente avait suggéré qu'une exposition accrue aux phtalates augmentait considérablement le risque de bouffées de chaleur. D'autres études ont démontré des associations entre l'exposition aux phtalates et la probabilité de se réveiller la nuit, ainsi que le risque de souffrir de dépression.
Aujourd’hui, les phtalates sont omniprésents dans le quotidien: les emballages, les rideaux de douche, les matériaux de construction, les peintures, etc. De nombreux cosmétiques en contiennent également comme la laque pour les cheveux, les vernis à ongle, etc. Pendant longtemps, ils ont également été utilisés dans jouets pour les enfants. Connus pour impacter les hormones associées au sommeil, les phtalates sont apparus comme une piste intéressante pour les chercheurs.
Dans le cadre de cette recherche, ils ont analysé les données recueillies auprès de plus de 760 femmes préménopausées et périménopausées. Les résultats suggèrent que la fréquence des perturbations du sommeil est associée aux concentrations urinaires de phtalates des participantes. C'est la première étude connue à documenter cette corrélation. Cependant, la relation semble complexe, car il a été démontré que d'autres variables, comme le tabagisme, influencent l'effet.
"Cette étude soulève des inquiétudes et des questions supplémentaires sur une contribution possible des phtalates aux troubles du sommeil chez les femmes préménopausées et périménopausées. Des recherches supplémentaires sur ces perturbateurs endocriniens et leurs interactions avec les hormones, le sommeil et l'humeur chez les femmes de la quarantaine sont nécessaires", a expliqué la Dre Stephanie Faubion, directrice médicale du NAMS. De futures recherches devraient permettre de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de la manière dont les hormones et l'exposition aux perturbateurs endocriniens influencent le sommeil, en particulier chez les femmes d'âge moyen.