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Méningites : quelle est la nouvelle mesure recommandée par la HAS ?

Un garçon d'environ 5 ans se fait vacciner - notion de vaccination contre les infections à méningocoque © Jovanmandic/Getty Images

Publié le par Hélène Bour

La Haute Autorité de Santé conseille de nouvelles mesures de lutte contre les infections invasives à méningocoque au vu de la recrudescence de cas.

Aux grands maux les grands remèdes. Face à la flambée des cas des infections invasives à méningocoque (méningites, purpura fulminans, sepsis), la Haute Autorité de Santé vient de faire une nouvelle recommandation.

Aller plus loin pour protéger davantage

Depuis janvier 2025 déjà, des mesures sont entrées en vigueur pour faire face à la hausse de la circulation de nouvelles souches (méningocoque A, Y et W). Ainsi, depuis le 1er janvier dernier, la vaccination contre les méningocoques ACWY a remplacé celle qui ne concernait que la souche C. Tous les nourrissons doivent désormais être vaccinés, avec un schéma vaccinal à deux doses, la première à 6 mois et la seconde à l’âge de 12 mois.

Et la vaccination contre les méningocoques ACWY est également recommandée chez tous les adolescents âgés de 11 à 14 ans (schéma à une dose), et entre 15 et 24 ans dans le cadre d’un rattrapage vaccinal.

Mais au vu des circonstances, la HAS estime qu’il faut aller plus loin. Dans son avis publié ce 18 mars 2025, l’instance propose d’inscrire au calendrier vaccinal l’extension de la vaccination obligatoire contre les méningocoques ACWY chez les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans, comme pour les méningocoques de type B.

Plus encore, la HAS recommande, de façon transitoire, “la mise en place d’un rattrapage ciblant, d’une part, les enfants jusqu’à 3 ans contre les sérogroupes ACWY et d’autre part, les enfants de 2 à 5 ans contre le sérogroupe B”.

Une large campagne de vaccination pour les adolescents

Pour les adolescents, la HAS ne conseille pas d’obligation vaccinale, mais “appelle à ce que la vaccination ACWY actuellement recommandée chez les adolescents de 11 à 14 ans soit effective”. “Cette vaccination est susceptible de les protéger pendant toute la période à risque de 15 à 24 ans, en raison de la durée prolongée de cette protection (dix années au moins)”, précise la HAS. Pour cela, la Haute Autorité de Santé suggère la mise en place d’une large campagne vaccinale organisée (sur deux ans) afin d’atteindre rapidement une couverture vaccinale élevée. Et ce à la fois pour protéger les jeunes à titre individuel et pour diminuer la circulation de ces méningocoques si infectieux dans la population.

Enfin, si elle ne recommande toujours pas, à ce stade, comme la plupart des pays, d’élargir la vaccination contre le sérogroupe B à tous les adolescents et jeunes adultes, du fait, écrit-elle, d’une durée courte de cette protection (trois à cinq années), la HAS préconise que cette vaccination soit remboursée pour les 15-24 ans qui souhaiteraient se faire vacciner.

Les symptômes à connaître

Rappelons par ailleurs les symptômes qui doivent pousser à consulter rapidement car suspectant une méningite : violents maux de tête, raideur de la nuque, fièvre, nausées ou vomissements, sensibilité à la lumière, état de choc. Concernant le purpura fulminans, forme particulièrement grave de sepsis (aussi appelé choc septique ou septicémie), il se caractérise par une forte fièvre et un état de choc accompagné par l’apparition rapide de taches violacées : il s’agit d’une urgence vitale. Il faut composer le 15 afin qu’un traitement antibiotique soit administré au plus tôt. Les infections invasives à méningocoque peuvent aussi entraîner un sepsis sans ces taches. L’enfant est alors fiévreux, apathique, ne répond pas aux sollicitations, présente une forte fièvre et un état qui se dégrade rapidement. Là aussi, il faut agir très vite.

Sources
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