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Maladie cœliaque, allergie au blé, sensibilité au gluten : quelles différences selon une gastro-entérologue ?

Femme tenant une tranche de pain et qui a mal au ventre (intolérance au gluten) © Getty Images

Publié le par Pascale Guyader

En collaboration avec Dre Corinne Bouteloup (gastro-entérologue)

Le blé est à la base de notre alimentation. La Journée mondiale de la maladie cœliaque, le 16 mai, est l'occasion de faire le point sur son implication dans plusieurs pathologies. Allergie au blé, sensibilité ou intolérance au gluten, comment s'y retrouver ? Une gastro-entérologue nous aide à y voir plus clair.

La maladie cœliaque (intolérance au gluten)

Ses causes

Cette maladie auto-immune spécifiquement liée au gluten (notamment la gliadine), survient sur un terrain génétiquement prédisposé. On parle aussi d'intolérance au gluten.

Ses symptômes

La maladie cœliaque peut débuter à tout âge y compris chez les personnes âgées (20 % des personnes atteintes ont plus de 60 ans) et touche plus fréquemment les femmes que les hommes.

Le bilan diagnostique est de moins en moins souvent réalisé (moins de 20 % des cas) devant les manifestations classiques : perte de poids, ballonnement, diarrhée, carences… Il est fait, le plus souvent, devant des symptômes digestifs non spécifiques, des symptômes extra digestifs (stérilité, alopécie, ostéoporose précoce ou sévère, aphtes récidivants), ou encore des anomalies biologiques (anémie par carence en fer, troubles hépatiques…).

Le traitement

Exclusion stricte du gluten (blé, épeautre, froment, kamut, seigle, orge) à vie.

L'avoine est tolérée si elle est certifiée sans gluten.

Découvrez dans notre rubrique dédiée des recettes sans gluten.

L'allergie au blé

Ses causes

Différentes protéines contenues dans le blé peuvent provoquer une allergie : les albumines, les globulines et les gliadines et gluténines (protéines du gluten).

Ses symptômes

Chez le nourrisson, elle peut se manifester sous une forme chronique, comme l'entéropathie, avec des symptômes semblables à ceux de la maladie cœliaque : perte de poids, douleurs abdominales, ballonnements. ..

Chez l'enfant, divers symptômes surviennent dans les 2 à 4 heures après l'ingestion, souvent dès la première année de vie. Il sont semblables à ceux d'une allergie alimentaire classique : brûlures et démangeaisons buccales, rhino-conjonctivite, eczéma, éruptions cutanées, douleurs abdominales, vomissements, diarrhées, voire dans les formes sévères choc anaphylactique.

Chez l'adolescent et l'adulte, l'allergie au blé prend généralement une forme particulière qui se traduit par des symptômes qui n'apparaissent que lorsque l'ingestion de blé est associée à un effort physique plutôt intense, ou après la prise d'alcool ou d'anti-inflammatoires. Ils sont variés : troubles digestifs, urticaire généralisé, gêne respiratoire, voire choc anaphylactique.

Le traitement

Chez l'enfant : suppression du blé, du seigle, de l'orge et de l'avoine. Après l'âge de 16 ans, 96 % des adolescents deviennent tolérants et guérissent.

Dans le cas de l'allergie liée à l'effort : pas de consommation de blé dans les 4 à 5 heures qui précèdent ou suivent un exercice physique important.

La sensibilité au blé non cœliaque (sensibilité au gluten)

Ses causes

Elle n'a pas de fondement clairement défini pour le moment. Sont mis en cause : le gluten, les ATIs (inhibiteurs de l'amylase/trypsine) et les fructanes (qui sont des glucides fermentescibles rentrant dans la catégorie des FODMAPs.

Le diagnostic n'est retenu qu'après élimination de l'allergie au blé et de la maladie cœliaque.

Ses symptômes

La sensibilité au blé associe :

  • des signes digestifs : douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements... ,
  • à des signes extradigestifs : fatigue importante notamment après le repas, douleurs articulaires et parfois musculaires, éruption cutanée (eczéma. ..).

Le traitement

Après l'élimination d'une maladie cœliaque et d'une allergie au blé (condition essentielle), commencer par un régime strict sans gluten (blé, seigle, orge, avoine) pendant 6 semaines, pour confirmer le diagnostic en cas de disparition des symptômes.

Puis, réintroduction, en commençant par les aliments contenant des traces de gluten et, selon sa tolérance, par des quantités très progressivement croissantes, chacun devant trouver son seuil de tolérance.

Témoignage : « Je souffre de la maladie cœliaque depuis l'âge de 22 ans (vidéo)

Aide aux patients

L'Association française des intolérants au gluten (Afdiag) accompagne les personnes atteintes de pathologies liées au gluten dans leur quotidien : afdiag.fr

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