Trois jours après le terrible cyclone Chido qui a dévasté l’île de Mayotte samedi dernier, la situation reste chaotique. Le bilan humain continue de s’alourdir et les autorités sanitaires craignent désormais le risque de déclenchement d’épidémies.
Une population sans eau potable
Le réseau de distribution d’eau potable et d’assainissement étant hors service, le risque de propagation de bactéries ou de virus reste élevé rapporte France Info (source 1). Une consommation accrue d’eau sale ou polluée pourrait, à court terme, entraîner des gastro-entérites, des cas de fièvre typhoïde, de leptospirose (en lien avec les rats) ou encore le choléra. Les autorités craignent le retour de cette maladie bactérienne grave, alors que la dernière épidémie a pris fin en juillet dernier. Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental de Mayotte, a fait part de ses vives inquiétudes sur le plateau du journal télévisé de Mayotte La 1ère.
#Cyclone#Chido à #Mayotte : "On risque une crise sanitaire", avertit Ben Issa Ousseni
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) December 17, 2024
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Une épidémie de choléra a déjà frappé l'île en 2024
Entre février et juillet 2024, le choléra avait déjà touché plus de 200 personnes à Mayotte. (source 2). Dès la confirmation du premier cas de choléra en Union des Comores, île voisine, les autorités sanitaire de Mayotte avaient pris des décisions drastiques. Pour éviter une propagation rapide de la maladie, une campagne de vaccination intensive avait été lancée. En juillet dernier, après cette épidémie, les autorités rappelaient que la consommation d’eau potable et le lavage régulier des mains restent les moyens les plus efficaces pour se protéger contre la transmission du choléra. Mais dans le contexte actuel la fiabilité du réseau d’eau potable déjà défaillant en situation normale est l'un des problèmes majeurs à résoudre au plus vite.
Quels sont les symptômes ?
Pour rappel, le choléra est principalement causé par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. L’Institut Pasteur de Lille (source 3) rappelle que la propagation de cette bactérie est facilitée par de mauvaises conditions d’hygiène, le manque d’accès à de l’eau potable et des infrastructures sanitaires insuffisantes. La diarrhée et les vomissements restent les principaux symptômes de la maladie. Faute d’un traitement rapide, le malade se déshydrate progressivement. À terme, dans la moitié des cas, la mort survient en quelques jours, surtout chez les enfants et les personnes âgées.
Le manque d'eau potable fait aussi courir un risque majeur de déshydratation, alors que la température extérieure avoisine les 25 à 30 °C sur l'ile. Les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes sont particulièrement à risque.