Avoir le hoquet n’est jamais agréable. Alors, imaginez l’avoir pendant 730 jours. C’est ce qui est arrivé à un homme de 93 ans admis dans un hôpital libanais à cause d’un hoquet persistant. Ce cas a été rapporté par les médecins dans la revue scientifique Journal of Medical Case Reports, le 6 mars 2025.
Un taux anormalement élevé d’éosinophiles dans le bilan sanguin
Grâce à leur entretien médical, l’équipe a découvert que le patient souffrait de crises régulières de hoquet depuis deux ans. « À l’examen clinique, il ne présente aucune dysphagie (trouble de la déglutition), odynophagie, impaction alimentaire, brûlures d’estomac, vomissements ni perte de poids. L’examen physique était normal », précise le rapport de cas. Plusieurs médicaments lui avaient déjà été prescrits comme des inhibiteurs de la pompe à protons, de la chlorpromazine et du baclofène.
Mais sans succès. L’homme a réalisé un bilan sanguin qui a révélé la présence d’un taux anormalement élevé d’éosinophiles. Ce sont des globules blancs qui jouent un rôle dans la réponse de l’organisme aux infections parasitaires et aux réactions allergiques. « Compte tenu de la numération élevée des éosinophiles périphériques, des biopsies ont été réalisées au niveau de l’œsophage moyen et distal. Elles ont révélé une infiltration éosinophilique de l’ordre de 15 éosinophiles par champ à fort grossissement, en faveur d’un diagnostic d’œsophagite à éosinophiles », notent les médecins.
Un traitement spécifique
Grâce à la biopsie, l’équipe a découvert que le patient souffrait en réalité d’une œsophagite à éosinophiles (OeE), il s’agit d’une inflammation chronique de l’œsophage. Dans la plupart des cas, cette inflammation se traduit par des vomissements, une difficulté à avaler, des troubles de l’alimentation et des douleurs abdominales.
« Le patient s’est vu prescrire un inhibiteur de la pompe à protons deux fois par jour en association avec du baclofène. Malgré une amélioration initiale partielle, les symptômes du hoquet réfractaire sont réapparus et il a été décidé de passer au budésonide topique 2 mg deux fois par jour 30 minutes avant les repas », détaillent les auteurs. Après cela, la fréquence des épisodes de hoquet a progressivement diminué et a complètement disparu en une semaine. Une nouvelle prise de sang a montré une diminution du taux d’éosinophiles à 10 %.