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Cancer de la peau : le virus modifié de l'herpès comme première ligne de traitement

Cancer de la peau : le virus modifié de l'herpès comme première ligne de traitement

Publié le par Elena Bizzotto

Des chercheurs britanniques ont mis au point un traitement contre le mélanome à partir du virus de l’herpès génétiquement modifié. Une découverte qui pourrait aboutir à la mise sur le marché d’un médicament d’ici quelques mois.

Le mélanome cutané est l’un des cancers de la peau les plus graves à cause de sa capacité à se propager rapidement à d’autres parties du corps. D’après les chiffres de l’Institut national du cancer, il touche plus de 11 000 personnes par an en France, et cause près de 1 600 décès. Pour essayer de venir à bout de cette maladie, des chercheurs de l’Institut de recherche contre le cancer de Londres ont travaillé sur un traitement en modifiant génétiquement le virus de l’herpès.

Le premier essai de phase 3 a donné des résultats prometteurs, expliquent-ils dans la revue américaine Journal of Clinical Oncology. Le virus modifié a permis de mettre au point un traitement baptisé T-VEC capable de détruire les cellules cancéreuses et déclencher une réaction immunitaire de l’organisme.

Un premier traitement efficace

Lors de l’essai clinique, 436 patients atteints d’un mélanome à un stade avancé et inopérable ont reçu soit une injection de T-VEC, soit un autre traitement par immunothérapie. Plus de 16% de ceux qui ont testé le virus modifié ont eu une "réponse soutenue pendant plus de six mois", rapporte l’AFP, contre 2,1% des personnes du groupe témoin. Certains patients ont eu une rémission pendant plus de trois ans.

Le traitement s’est révélé particulièrement efficace chez les malades atteints d’un cancer de la peau à un stade moins avancé et qui n’avaient reçu aucun traitement auparavant. "Cela montre que cette virothérapie pourrait être envisagée comme première ligne de traitement contre des mélanomes métastatiques", indique l’AFP.

Vers une mise sur le marché dans quelques mois

Ces résultats encourageants pourraient conduire à une autorisation de la commercialisation de ce traitement par les agences américaine et européenne du médicament dans les mois à venir.

"Il y a engouement grandissant pour la virothérapie comme le T-VEC contre le cancer car elle permet de lancer une double attaque en détruisant les cellules cancéreuses directement de l'intérieur avec un virus qui les infecte et en dopant le système immunitaire pour cibler la tumeur elle-même et tout cela avec moins d'effets secondaires que la chimiothérapie ou d'autres immunothérapies nouvelles", explique le professeur Kevin Harrington, l’un des principaux responsables de l'essai clinique.

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