Selon les chiffres de l’Institut national du cancer (INCa), avec 30 400 décès répertoriés en 2021 en France, le cancer du poumon représente la première cause de mortalité par cancer. « Son pronostic est sombre : seuls 20 % des patients en moyenne sont encore en vie 5 ans après le diagnostic d’un tel cancer, plus exactement 18 % pour les hommes et 24 % pour les femmes », rapporte la Fondation pour la recherche médicale (Source 2).
Détecter les marqueurs d’un cancer du poumon chez les personnes à risque
Pour accélérer le diagnostic, le projet ALCOVE (Source 1) a été imaginé par le CHU de Lille via le programme de coopération régional INTERREG France-WallonieVlaanderen. Comme le rapporte France 3 Hauts-de-France, un dispositif simple permettrait d’évaluer les risques de cancer du poumon grâce à un nez électronique. Cet équipement serait capable de détecter les marqueurs d’un cancer du poumon chez les personnes à risque. La présence de certains capteurs permettrait à ce nez d’un nouveau genre de reconnaître la présence de certains composés organiques volatils caractéristiques du cancer du poumon.
Pour cela, le geste est simple. Le patient doit souffler dans le nez électronique. « Il inspire et expire calmement dans un masque, pendant environ cinq minutes. L’idée, c’est d’avoir une dizaine de cycles corrects », détaille Sébastien Hulo, professeur de médecine au CHU de Lille et à la faculté de médecine de Lille, cité par France 3. Et de préciser : « Le signal est analysé et va permettre d’estimer la probabilité d’une tumeur cancéreuse. On a obtenu une sensibilité de 92 % ».
Une aide au dépistage
Évidemment, il ne s’agirait pas de remplacer le dépistage de cancer du poumon réalisé grâce à un scanner mais de venir en complément précise le Pr Hulo : « On est là pour aider au dépistage et donc pour initier la communication entre les populations à risque du cancer du poumon et le système de santé ». Cet outil de dépistage rapide doit aider la population à entrer plus rapidement dans le programme de dépistage. « Un médecin traitant qui voit une personne d’une cinquantaine d’années, fumeuse, qui veut arrêter de fumer, pourrait lui suggérer de simplement souffler dans le nez électronique. En cas de risque de cancer repéré par la machine, on espère que ça va convaincre les patients de faire un scanner », expose le Pr Hulo.
Le projet ALCOVE est financé par le Fonds européen de développement régional (Feder) de l’Union européenne à hauteur de 3,96 millions d’euros. Dans les prochaines années, le Pr Hulo assure que le nez pourrait être conçu par des industriels et commercialiser.