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Un test urinaire pourrait détecter les premiers signes de ce cancer meurtrier

Une scientifique réalise une expérience dans un labo © GettyImages / megaflopp

Publié le par Julien Naye

Au Royaume-Uni, un nouveau test d’urine détecte plus rapidement le cancer du poumon. S’il se développe dans le reste du monde, il pourrait marquer un tournant dans la lutte contre cette maladie meurtrière.

Publiée le 6 décembre dernier dans le journal de l’Université de Cambridge, en Angleterre, cette étude, menée en collaboration avec l'Early Cancer Institute, repose sur l’injection d’un capteur qui permet de détecter des cellules qui favorisent l’émergence de molécules cancéreuses.

La présence de « cellules zombies » dans notre organisme

D’abord testé avec succès sur des souris, ce test prend la forme d'un capteur injectable qui libère un composé dans l’urine. Dans quel but ? Détecter la présence éventuelle de protéines sécrétées par des cellules malades dites « zombies », ou « cellules sénescentes » pour les scientifiques. Elles sont « vivantes, mais incapables de croître et de se diviser. Ce sont ces cellules qui endommagent les tissus en reprogrammant leur environnement immédiat pour favoriser l'émergence de cellules cancéreuses », peut-on lire dans l’étude de l’université.

Un capteur « pionnier » et prometteur

Le test urinaire a été conçu pour intéragir avec ces protéines et libérer un composé facilement détectable dans l'urine du patient afin de signaler leur présence, et donc, de pouvoir réaliser un diagnostic le plus vite possible. Ljiljana Fruk, chimiste et professeure à l'Université de Cambridge, explique le procédé : « Nous avons conçu une sonde qui se sépare en deux en présence des protéines excrétées par ces cellules sénescentes. La plus petite partie est libérée dans l'urine et peut être rendue visible par une solution d’argent. » Elle ajoute : « En surveillant la couleur de l'urine après l'injection de la sonde, nous pouvons déterminer si des cellules sont présentes dans les poumons, ce qui indiquerait les premiers signes de changements pathologiques pouvant conduire à un cancer. »

Après ces tests réussis sur les souris, les scientifiques espèrent pouvoir en faire de même avec les humains et développer le capteur pour identifier des « protéines spécifiques pour d'autres cancers, comme le cancer du sein et le cancer du pancréas, et ensuite valider le test chez les patients », explique la professeure.

Le cancer du poumon est la première cause de décès

En France, le cancer du poumon est le troisième cancer le plus fréquent selon l’Institut National du Cancer. Il est également la première cause de décès : en 2018, il a entraîné la mort de 33 117 personnes. Dans 85 % des cas, le cancer broncho-pulmonaire touche les fumeurs. C’est pourquoi il est vivement recommandé aux plus de 50 ans, qui fument depuis plus de 25 ans, de réaliser un scanner tous les deux ans. Et ce, même en absence de symptômes significatifs.

Sources
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