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AVC : une technique innovante pour éliminer le caillot

AVC : une technique innovante pour éliminer le caillot

Publié le par Sylvie Dellus

L’accident vasculaire cérébral survient lorsqu’un caillot bouche une artère. Pour lever l’obstacle, les neuroradiologues utilisent aujourd’hui une sorte d’aspirateur ou une mini-épuisette. C’est la thrombectomie mécanique.

L’accident vasculaire cérébral (AVC) frappe, chaque année en France, 130 000 personnes, soit un cas toutes les quatre minutes ! 40 000 patients n’y survivent pas et trois sur quatre gardent des séquelles définitives.

Traiter un AVC, est une véritable course contre la montre. Il s’agit de lever le plus rapidement possible l’obstacle qui empêche la circulation sanguine d’irriguer le cerveau. Il faut donc éliminer le caillot qui bouche une artère cérébrale.

Le traitement de référence actuel, la fibrinolyse, consiste à injecter au patient un médicament (un activateur tissulaire du plasminogène) qui va dissoudre ce caillot. Les médecins ont maximum 4,5 heures pour intervenir. Au-delà, le risque de saignement est trop important.

Piéger le caillot plutôt que le dissoudre

Depuis deux ans, des études scientifiques ont montré le bénéfice d’une nouvelle technique, la thrombectomie mécanique. L’idée est d’aller chercher le caillot à l’aide d’un cathéter introduit au niveau de l’artère fémorale et remonté sous contrôle radiologique jusqu’au cerveau.

À partir de là, deux méthodes sont possibles : soit aspirer le caillot à l’aide d’une pompe branchée sur le cathéter ; soit le piéger avec un stent, une sorte de mini-épuisette. Parfois, il faut utiliser les deux méthodes l’une après l’autre (trois tentatives d’aspiration avant de passer au stent) pour venir à bout du caillot.

Cette technique, très efficace, rallonge le délai d’intervention et permet d’attendre jusqu’à 6 heures après l’AVC, celui-ci étant daté grâce à l’imagerie cérébrale (angio-scanner ou IRM).

Moins de séquelles

La thrombectomie mécanique n’est possible que lorsque le caillot est logé dans une artère de gros calibre (45 % des cas). « Ce sont les AVC les plus sévères », note le Dr Bertrand Lapergue, neurologue à l’hôpital Foch de Suresnes, intervenant lors d’une conférence de presse organisée par le laboratoire Penumbra, aujourd’hui 28 juin 2016 à Paris. Elle offre aussi une alternative aux patients qui ne peuvent pas être traités avec des médicaments anti-coagulants.

Autre avantage : l’intervention est courte, environ 20 minutes, ce qui limite les risques de handicap et de séquelles. La plupart du temps, elle est pratiquée après une fibrinolyse classique. En associant les deux, on gagne « 20 à 25 % de patients sans séquelles par rapport à une fibrinolyse seule », estime le Dr Christine Rodriguez-Régent, neuroradiologue interventionnelle à l’hôpital Sainte-Anne (Paris).

Actuellement, il existe en France 38 centres capables d’effectuer cette thrombectomie, sur les 132 unités neurovasculaires réparties sur l’ensemble du territoire. C’est, évidemment trop peu. Le Dr Lapergue n’hésite pas à parler d’une « vraie inégalité dans la prise en charge de l’AVC ».

Une chose est sûre, il ne faut pas hésiter à appeler le numéro d’urgence, le 15, dès les premiers signes d’AVC : paralysie partielle, troubles du langage, troubles visuels…

 

 

 

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