S’il n’est disponible que sur ordonnance, le diclofénac, principe actif du Voltarène et de ses génériques, est présent dans l’armoire à pharmacie de beaucoup de Français. Et face à une douleur difficile à supporter, l’utilisation du Voltarène en automédication peut être tentante.
Pourtant, ce médicament anti-inflammatoire ne serait pas sans risque pour la santé. Dans un communiqué publié sur son site internet, l’association UFC Que Choisir alerte quant au sur-risque d’accident vasculaire cérébral que l’utilisation du Voltarène pourrait engendrer, et ce même à court terme.
L’UFC Que Choisir se base notamment sur une étude scientifique danoise publiée en ligne le 4 septembre dernier dans le British Medical Journal.
Menée sur plus de sept millions d’hommes et de femmes, cette vaste étude a comparé la survenue de problèmes cardiovasculaires (fibrillation auriculaire, AVC ischémique, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde et décès par arrêt cardiaque) après prescription de plusieurs anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène, le naproxène et le diclofénac, composé du Voltarène et de ses génériques.
En recoupant les données, les chercheurs danois ont pu constater que la prise de diclofénac était associée à une augmentation du risque de problèmes cardiovasculaires, et notamment de 20 à 30% du risque d’infarctus du myocarde. “Comparé au paracétamol, le Voltarène et ses génériques se démarquent là aussi par un risque accru de 20%”, précise l’étude.
En conclusion, les scientifiques indiquent que le diclofénac expose à un sur-risque cardiovasculaire comparé au fait de ne pas prendre d’antidouleur, de prendre du paracétamol ou de prendre un autre type d’anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS).
Déjà contre-indiqué chez les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, le Voltarène (diclofénac) ne posait jusque-là pas de problème pour les autres patients. Prévue pour début 2019, la réévaluation de ce type de médicament par l’Agence nationale de sécurité du médicament “prendra en compte cette étude réalisée au Danemark”, a assuré l’Ansm. Pour l’UFC Que Choisir, le diclofénac ne devrait donc pas être utilisé en dehors d’une prescription médicale. L’association conseille de se reporter sur la prise de paracétamol, avec les précautions qui s’imposent quant au dosage.
Sources : UFC Que Choisir ; BMJ