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La dépression réactionnelle : quand le chagrin devient maladie

femme-depression-deprime-triste © Adobe Stock / yamasan

Publié par Christine Baudry  |  Mis à jour le par Nastasia Montel

Après une épreuve, un deuil, certaines personnes n’arrivent pas à surmonter leur traumatisme. Comment reconnaître cette forme de dépression ?

Dépression réactionnelle : qu’est-ce que c’est ? quels sont les symptômes ?

La dépression réactionnelle, parfois appelée psychogène ou "deuil pathologique", correspond à un basculement du psychisme d’un état de tristesse normale vers un état pathologique. C’est une dépression à laquelle on peut — même si cela ne suffit pas à l’expliquer — donner une cause extérieure : un deuil, un divorce ou une rupture, un accident grave ou enfin une accumulation de tensions que l’individu ne parvient pas à dépasser.

On parle de dépression réactionnelle quand la souffrance morale (tristesse, autodévaluation, incapacité à prendre du plaisir), les troubles du sommeil et de l’appétit, persistent avec la même force plusieurs mois après le traumatisme initial. Les signes d’anxiété (trouble à l’endormissement, gorge nouée, vertiges…) sont aussi présents dans la dépression réactionnelle.

Y a-t-il une prédisposition à la dépression réactionnelle ?

Pour autant, ce point de départ de la dépression réactionnelle ne peut pas toujours servir de seule explication au basculement dans la maladie. Elle concernerait, mais pas seulement, des personnalités plus fragiles ayant déjà traversé des épisodes dépressifs et donc plus vulnérables à ce type de troubles psychologiques.

Tout le monde ne passe pas de la tristesse à la mélancolie (au sens pathologique du terme), et un même individu ne bascule pas systématiquement dans la dépression à chaque fois qu’un événement bouleverse sa vie. La réaction dépressive est aussi affaire de circonstances et de moments.

Comment soigner une dépression réactionnelle ?

Le traitement sera établi en fonction de l’état global du patient par l’équipe médicale. Des solutions médicamenteuses comme des antidépresseurs et/ou des anxiolytiques sont possibles.

Un suivi en psychothérapie est très indiqué pour aider le patient à combattre les pensées négatives qui l’envahissent et entretiennent la dépression psychogène. En effet, on trouve souvent chez ces patients de forts sentiments de culpabilité. Ils se reprochent de n’avoir pas bien soigné le parent décédé, d’avoir survécu à l’accident, d’avoir mal aimé celui ou celle qui l’a quitté. Le malade doit être aidé à prendre conscience de l’intense culpabilisation qu’il s’inflige de façon irrationnelle.

La présence d’un entourage aimant et attentif n’empêche pas la survenue d’une dépression réactionnelle. Mais elle est précieuse pour aider la personne à s’en sortir. À noter, la dépression réactionnelle prend aussi la forme d’une dépression masquée, particulièrement lorsqu’elle devient chronique.

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