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Coroscanner : tout savoir sur le scanner des artères coronaires

patient réalisant un examen de scanner cardiaque © ©JazzIRT

Publié le par Dora Laty Professeur François Ascagne Pontana, chef du service de radiologie cardiovasculaire au CHU de Lille

Si vous souffrez de douleurs thoraciques et que vous avez des facteurs de risque cardiovasculaires, il se pourrait bien que votre médecin vous prescrive un coroscanner. Cet examen indolore, rapide et peu invasif permet d’évaluer l’état de vos artères coronaires. Il est un indicateur fiable du risque de crise cardiaque chez les patients en proie à l’athérosclérose (formation de plaques d’athérome au niveau des artères du cœur). Explications avec le Professeur François Ascagne Pontana, radiologue.

 

Le coroscanner est un examen d’imagerie médicale utilisant les rayons X pour obtenir des images en coupes fines du cœur et des artères.

Définition : qu’est-ce qu’un coroscanner ?

Le coroscanner (aussi appelé « angioscanner des coronaires » ou encore « scanner cardiaque ») est un examen de tomodensitométrie indolore et non invasif qui permet d’observer avec précision les artères du cœur appelées « artères coronaires ».

Cet examen utilise les rayons X et l’injection d’un produit de contraste iodé. Il est pratiqué en radiologie depuis une dizaine d’années seulement.
Pr François Ascagne Pontana, chef du service de radiologie cardiovasculaire au CHU de Lille

Et le spécialiste de préciser : "Avant la technique du scanner était uniquement réservée à l'observation d'organes immobiles comme le cerveau. Aujourd'hui la qualité de l'imagerie s'est améliorée et permet de restituer une image en mouvement d'un cœur qui bat. "

Le coroscanner permet de mesurer le risque de crise cardiaque liée à la dégradation des artères coronaires au moyen de l’évaluation du score calcique. "Il offre aussi une visualisation globale du muscle cardiaque et permet d'en évaluer l'état et de détecter une éventuelle malformation par exemple", souligne le praticien. 

Score calcique, c’est quoi ?

Le score calcique coronaire est une évaluation chiffrée de l’étendue des dépôts athéromateux (plaques d’athéromes) calcifiés observés au niveau des parois des artères du cœur, les coronaires. Il est obtenu grâce au coroscanner. Le score calcique renseigne sur l’état des artères du cœur, l’avancée de l’athérosclérose et le risque de crise cardiaque.

Quelles différences entre un coroscanner et une coronarographie ?

Comme le coroscanner, la coronarographie permet d’obtenir des images des artères coronaires. Néanmoins ces deux examens sont très différents puisqu’à l’inverse du coroscanner, la coronarographie plus invasive. Cette dernière est réalisée au bloc opératoire en présence du cardiologue qui sera en mesure de réaliser une angioplastie ou la pose d’un stent le cas échéant.

Indications : pourquoi fait-on un coroscanner ?

  • Le coroscanner permet de dépister les lésions coronaires : le type des lésions (occlusions, sténoses), et leur sévérité.
  • Il permet aussi d’étudier la plaque athéromateuse (plaque molle, plaque fibreuse, plaque mixte, plaque calcifiée). Il renseigne donc sur le risque de crise cardiaque liée aux plaques d’athérome.

Les principales indications sont la suspicion de coronaropathies chez des patients à risque cardiovasculaires. 

Le coroscanner peut être prescrit en cas de :

  • douleurs thoraciques suspectes chez des patients chez qui l’épreuve d’effort et/ou la scintigraphie sont ininterprétables ou douteuses.
  • douleur thoracique atypique ou d’une dyspnée chez un patient ou une patiente présentant de multiples facteurs de risques cardiovasculaires tels que le surpoids, l’hypertension artérielle, le tabagisme, une dyslipidémie ou des antécédents familiaux d’événements cardiovasculaires.

ou dans le cadre de la surveillance ou de l’exploration :

  • de la perméabilité de stents ou de pontage aorto-coronariens,
  • d’une cardiomyopathie,
  • d’une pathologie valvulaire comme une bicuspidie ou un rétrécissement aortique calcifié,
  • des « masses » cardiaques,
  • des feuillets péricardiques.

Professeur François Ascagne Pontana , chef du service de radiologie cardiovasculaire au CHU de Lille : le coroscanner est un examen de première intention chez un patient souffrant d'une angine de poitrine (angor) stable. Il permet de savoir si le dépôt d'athérome est significatif et d'évaluer le risque cardiovasculaire. 

Existe-t-il des contre-indications au coroscanner ?

"il peut exister des contre-indications au passage d’un coroscanner en cas d’instabilité hémodynamique ou de troubles importants du rythme cardiaque", selon le Professeur François Ascagne Pontana . Des précautions doivent aussi être prises en cas de : 

  • allergie aux produits de contraste iodés suspectée ou prouvée ;
  • grossesse et l’allaitement ;
  • insuffisance rénale sévère ;
  • prise de metformine dans le cadre d’un diabète ;
  • obésité morbide (IMC > 40 kg/m²) ;
  • problèmes d’audition.

Comment préparer l’examen ? Le coroscanner doit-il être fait à jeun ?

Pour la réalisation du coroscanner, vous devez éviter la consommation de caféine et de tabac dans les douze heures avant l'examen. 

En cas de prise de metformine dans le cadre d’un diabète, il conviendra de stopper ce médicament pendant 48h.

Le jour du rendez-vous, pensez à apporter :

  • la carte Vitale ;
  • la carte mutuelle ;
  • une ordonnance du médecin prescripteur ;
  • le produit de contracte iodé ;
  • des anciens clichés si l’examen a déjà été réalisé ;
  • tout examen d’imagerie ou bilan susceptible d’être en rapport avec le coroscanner.

N’oubliez pas de préciser si vous prenez un traitement pour l’asthme ou si vous êtes claustrophobe.

Comment se passe un coroscanner ?

Le patient est allongé sur la table d’examen, une perfusion posée sur une veine du bras et des électrodes collées sur son thorax. Ces électrodes permettent la réalisation d’un électrocardiogramme (ECG). Le médecin vous demandera de ne pas bouger pendant tout l’examen et d’arrêter de respirer (apnée) par séquences de 15 secondes.

L’administration d’un médicament bêtabloquant de courte durée d’action, pour diminuer le rythme cardiaque est le plus souvent nécessaire. En cas de contre-indication aux bêtabloquants, il est possible de pratiquer l’examen sans ralentir le cœur.

Le scanner coronaire dure en moyenne 15 minutes et il est totalement indolore. Seule l’injection du produit de contraste peut donner une impression de chaleur désagréable.

Quels sont les risques et les effets indésirables du coroscanner ?

Le coroscanner est un examen indolore, non invasif et totalement inoffensif. Néanmoins, l’injection de produit de contraste peut produire quelques effets secondaires comme une sensation de chaleur dans la gorge et le bas du ventre lors de l’injection.

Attention, les patients asthmatiques peuvent être confrontés à un état de malaise et à une crise d’asthme. Une réaction allergique liée à l’iode contenue dans le produit de contraste est aussi possible.

Rassurez-vous, ces effets secondaires demeurent peu fréquents.

Résultats : comment se déroule le compte rendu des résultats du coroscanner ?

Lors d’un coroscanner, le radiologue récupère entre 1 000 et 2 000 images qui nécessitent un traitement informatique avant interprétation. Après l’examen, vous serez reçu par le radiologue qui vous livrera un premier bilan. Le compte rendu (accompagné des clichés 3D) vous sera envoyé ainsi qu’au médecin prescripteur. "Si le coroscanner montre un dépôt d'athérome significatif, il devra consulter son cardiologue. La pose d'un stent pourrait être nécessaire (angiographie)", prévient le Professeur François Pontana. 

Où faire un coroscanner ?

La plupart des centres d’imagerie médicale pratiquent aujourd’hui le scanner coronaire. Renseignez-vous auprès des centres médicaux de votre région.

Quel est le prix d’un coroscanner ?

Le scanner coronaire coûte aux alentours de 150 euros, pris en charge à 70 % par la Sécurité sociale, à condition qu’il ait été prescrit par le médecin traitant. Le reste à charge de 30 % pourra être payé intégralement ou partiellement par votre mutuelle en fonction du contrat choisi. Il peut y avoir des dépassements d’honoraires dans des centres d’imagerie privés. Certaines mutuelles prennent à charge ces dépassements.

Sources

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