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La chirurgie du sexe chez la femme

Une femme dans un lit d'hôpital en attendant son opération © iStock / SDI Productions

Publié par Nathalie Courret  |  Mis à jour le par Manon DuranExperts : Joëlle Souffir, kinésithérapeute spécialiste de rééducation périnéale & Pr Bernard Jacquetin, qui dirige une unité d'urogynécologie & Brigitte Fatton, urogynécologue

Tantôt reconstructrice, tantôt esthétique, la chirurgie intime chez la femme reste rare et taboue. Elle permet pourtant de répondre à des problèmes particuliers. On fait le point sur ce type d'intervention. 

Différentes opérations de chirurgie intime sont pratiquées chez la femme. On fait le point sur leurs indications, leur déroulé et leur suivi post-opératoire. 

La nymphoplastie, une réduction des petites lèvres du sexe féminin,

Cette intervention peut être utile pour pallier un préjudice esthétique.

En cause ?

Une hypertrophie des petites lèvres, une vulve trop ouverte ou un vagin distendu à cause d'accouchements difficiles.

Pour quelles femmes ?

Quand les petites lèvres dépassent un peu, rassurez-vous, c'est normal ! Mais quand elles excèdent plusieurs centimètres (à partir de 4 centimètres, elles sont dites hypertrophiées), elles créent un préjudice esthétique dans 87 % des cas, une gêne pour porter certains vêtements dans 64 %, et une douleur lors du coït dans 43 % (Rouzier et collaborateurs, Am. J Obstet Gynecol, 2000). Il est alors important d'en parler et d'oser se livrer à son gynécologue.

Entre chirurgie esthétique et chirurgie fonctionnelle, la nymphoplastie consiste à retirer la peau en excès. Pratiquée sous anesthésie générale courte, souvent en ambulatoire, elle dure une heure.

Mal réalisée, cette opération pourrait, en retirant des zones riches en capteurs sensitifs, modifier la qualité même des sensations. Elle nécessite, en conséquence, un geste technique sûr.

Les suites de l'intervention

Il faut prévoir deux jours de repos complet, et un mois d'abstinence. Peu ou pas de douleur, mais la marche est gênée pendant une dizaine de jours. Les soins d'hygiène quotidienne sont importants pour optimiser la cicatrisation. Compter un mois pour une cicatrisation complète. Des complications (infections) sont possibles, mais rares.

Prix : 2 000 à 2 500 € en moyenne.

La chirurgie du vagin, pour retrouver des sensations

Les femmes qui expriment une gêne au niveau de leur vagin ne se tournent pas spontanément vers la chirurgie. "Il faut arriver à des situations extrêmes pour qu'elles y pensent, explique Joëlle Souffir, kinésithérapeute spécialiste de rééducation périnéale. Elles cherchent d'abord à retrouver une sensation musculaire, surtout après des accouchements. A se réapproprier cette partie de leur corps pour, à nouveau, la contrôler."

Rééduquer son périnée avant de penser à la chirurgie est primordial.

Pour quelles femmes ?

Quand des douleurs perdurent du fait de séquelle d'épisiotomie, de déchirures, ou de muscles distendus. Dans ce contexte, il ne s'agit plus seulement d'esthétique.

"L'opération est délicate et doit être maîtrisée pour éviter les déboires postopératoires : un vagin trop rétréci, des retards de cicatrisation ou une hypersensibilité gêneront la sexualité après l'opération, précise le Pr Bernard Jacquetin, qui dirige une unité d'urogynécologie. Il est faux de laisser croire que ces opérations sont simples."

Quant à resserrer son vagin pour plus de plaisir, il faudrait déjà savoir à quoi ressemble un vagin "normal"…

Prudence pour les interventions dans la zone du point G

Certains médecins proposent des injections d'acide hyaluronique ou de graisse dans la zone du point G afin d'optimiser notre plaisir sexuel. Mais est-ce que ça marche vraiment ?

"L'absence de données scientifiques cantonne cette technique à l'application d'une théorie fumeuse d'autant plus contestable qu'elle s'adresse à des femmes fragiles sur le plan psychoaffectif", répond Brigitte Fatton, urogynécologue.

En fait, il n'y a pas assez d'études, ni même d'expériences cliniques pour avoir des informations valables sur le sujet.

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