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Quels sont les différents types de mémoires ? Comment les préserver ?

Quels sont les différents types de mémoires ? Comment les préserver ? © iStock

Publié par Sylvie Dellus  |  Mis à jour le

Apprendre par cœur, se souvenir d’une recette de son enfance, enregistrer une information… Pour remplir ces missions, nous disposons de plusieurs types de mémoire. Chacune ayant ses points forts et ses points faibles.

Il existe cinq types de mémoire, impliquant différents réseaux neuronaux interconnectés.

La mémoire de travail : moins performante avec l'âge

La mémoire de travail sert à recevoir et à gérer une ou plusieurs informations (au maximum sept) en même temps. Par exemple : écouter quelqu’un énoncer un numéro de téléphone, le composer dans la foulée tout en réfléchissant à ce qu’on va dire. Ces informations sont utilisées pendant une vingtaine de secondes environ, puis éliminées. Elles ne seront pas stockées. Au niveau du cerveau, la mémoire de travail se trouve principalement dans le lobe frontal.

L’efficacité de cette mémoire de travail dépend beaucoup de nos capacités d’attention. Si une personne pose ses clés dans un endroit inhabituel, en ayant la tête ailleurs, elle aura probablement du mal à les retrouver.

Comment évolue la mémoire de travail ?

Elle devient moins performante avec l’âge. En vieillissant, chacun devient plus lent et moins concentré. Du coup, il est normal d’avoir plus de difficultés à retenir les noms propres (noms de famille, de lieux, titres de chansons ou de films…) qu’on entend peu souvent. C’est-à-dire pas suffisamment pour s’en souvenir correctement.

Comment préserver la mémoire de travail ?

  • Eviter la fatigue, le stress, le surmenage qui perturbent l’attention, ainsi que l’alcool et certains médicaments (somnifères, tranquillisants…).
  • Ne pas se laisser distraire. Si certains étudiants peuvent réviser leurs examens en musique, un senior aura besoin de calme pour maintenir son attention.
  • Rester motivé. Si on ne prête aucun intérêt à la tâche qu’on est en train d’accomplir, on n’a aucune chance de retenir quoi que ce soit.

Ses pathologies

  • L’accident vasculaire cérébral (AVC) ou le traumatisme crânien grave, quand la zone frontale du cerveau est lésée.
  • La maladie d’Alzheimer : les patients n’arrivent plus à encoder de nouvelles informations.
  • La dépression et l’anxiété, qui engendrent des troubles de l’attention.

La mémoire procédurale : la plus solide

La mémoire procédurale sert à acquérir des automatismes comme faire du vélo, nager ou conduire, maîtriser la lecture ou le calcul, jouer du piano… A force de répétitions, les gestes sont effectués de manière inconsciente. C’est la mémoire du savoir-faire, de l’habileté et de l’expertise. La mémoire procédurale se situe essentiellement dans le cervelet.

Comment évolue la mémoire procédurale ?

C’est la première forme de mémoire qui apparaît chez l’enfant. Elle lui permet d’apprendre à marcher et à parler. Très solide, la mémoire procédurale résiste bien au vieillissement.

Comment préserver la mémoire procédurale ?

  • Pour qu’une information devienne un automatisme, il faut la répéter souvent. Donc s’entraîner régulièrement. On dit souvent que "le vélo, ça ne s’oublie pas". C’est vrai, mais à condition d’avoir pratiqué suffisamment.
  • En dehors de la bicyclette, toute activité physique aide à entretenir cette mémoire par une meilleure oxygénation du cerveau.

Ses pathologies

La maladie de Parkinson, à cause de lésions dans une zone spécifique du cerveau, le striatum.

La mémoire épisodique : la plus fragile

La mémoire épisodique sert à se fabriquer des souvenirs. Elle enregistre les événements de vie associés à un contexte : hier, je suis allé au cinéma sur les Champs-Élysées. A 18 ans, j’ai passé mon permis de conduire à Perpignan… Au niveau du cerveau, la mémoire épisodique se trouve essentiellement dans le lobe frontal, mais aussi dans le lobe occipital.

Comment évolue la mémoire épisodique ?

Pour des raisons de maturation cérébrale, la mémoire épisodique se met en place très lentement chez l’enfant. C’est pourquoi, arrivés à l’âge adulte, nous avons très peu, voire pas du tout de souvenirs de notre petite enfance.

Très fragile, la mémoire épisodique est aussi moins performante avec l’âge (probablement du fait d’une baisse du métabolisme dans les lobes frontaux). Elle n’est pas toujours fidèle non plus. Nous avons tous une mémoire plus ou moins "sélective".

Comment préserver la mémoire épisodique ?

  • Pour retrouver le souvenir d’une scène précise, il faut essayer de se remettre dans le même état mental.
  • Rechercher des indices : une émotion, une odeur, des bruits, une catégorie (fleur, animal…), une image mentale…

Ses pathologies

  • La maladie d’Alzheimer : au début de la maladie, les patients oublient les événements récents. Les souvenirs anciens sont conservés plus longtemps.
  • Le traumatisme crânien et l’accident vasculaire cérébral (AVC) : la personne oublie l’accident et ce qui s’est passé quelques jours avant.

La mémoire sémantique : la plus savante

La mémoire sémantique sert à stocker des connaissances, des faits, des concepts : dates historiques, langue étrangère, tables de multiplication… Elle se trouve principalement dans les régions temporales du cerveau.

Comment évolue la mémoire sémantique ?

Elle se met en place très tôt dans la vie, juste après la mémoire procédurale. Elle vieillit bien et permet aux personnes âgées, en s’appuyant sur leur stock de connaissances, de compenser un manque de rapidité et des défauts d’attention. Ainsi, on peut apprendre à tout âge, à condition de surmonter ses blocages psychologiques.

Comment préserver la mémoire sémantique ?

  • L’enrichir tout au long de la vie en variant les activités : entretenir sa curiosité, échanger avec les autres, lire, s’intéresser à la marche du monde...
  • Apprendre par cœur : méthode scolaire mais efficace. On retient d’autant plus des mots qu’on leur accorde du sens, en les classant par catégories ou en les associant à des images mentales.
  • Faire des résumés et des plans : les idées bien structurées sont mieux retenues.

Ses pathologies

  • Le traumatisme crânien et l’accident vasculaire cérébral (AVC).
  • La maladie d’Alzheimer à un stade avancé.

La mémoire autobiographique : la plus personnelle

La mémoire autobiographique sert à construire sa propre identité en enregistrant tout ce qui se rapporte à soi. Elle est épisodique et sémantique. Au niveau du cerveau, elle se situe de façon importante dans le lobe occipital.

Comment évolue la mémoire autobiographique ?

C’est entre 10 et 30 ans qu’on emmagasine le plus de souvenirs personnels, car cette période est très riche en expériences nouvelles. Plus on vieillit, plus les souvenirs anciens prennent de la valeur. D’où cette tendance des personnes âgées à dire : "C’était mieux avant."

Comment préserver la mémoire autobiographique ?

Souvent, il suffit d’un déclic pour faire émerger un souvenir personnel. Sinon, il faut procéder comme pour une reconstitution historique, à l’aide d’indices : des photos, des objets, des témoignages…

Ses pathologies

L’amnésie psychogène : elle est liée à un traumatisme psychique important et reste le plus souvent partielle. Les "hommes sans passé" sont très rares.

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