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Peut-on faire de l'équitation quand on est enceinte ?

Femme enceinte en robe bleue caressant un cheval © mgstudyo : E+

Publié par Véronique Bertrand  |  Mis à jour le par Mathilde Pujol

En collaboration avec Priscille Le Grelle (médecin fédéral de la Fédération Française d'Equitation (FFE)) et Anh-Chi Ton (sage-femme libérale)

Une femme enceinte peut-elle monter à cheval ? Si oui, jusqu’à quel stade de la grossesse ? Y a-t-il des risques à pratiquer l’équitation durant la grossesse ? Quand reprendre après l’accouchement ? Les réponses d’Anh-Chi Ton, sage-femme, et de la Dre Priscille Le Grelle, médecin fédéral de la Fédération française d’équitation.

L'essentiel

Réalisé avec l'IA, validé par Santé Magazine.

  • Une femme enceinte qui pratiquait déjà l’équitation peut continuer jusqu’à 4-5 mois de grossesse, en privilégiant les balades calmes au pas ou au trot. En revanche, il est déconseillé de débuter ce sport pendant la grossesse.
  • La pratique doit être interrompue en cas de douleurs, saignements, contractions ou pathologies (prééclampsie, col fragile, fausses couches à répétition…). Chaque grossesse est unique, il faut écouter son corps.
  • La reprise de l’équitation après l’accouchement nécessite d’attendre la fin de la rééducation périnéale et abdominale, soit environ 5 mois, ou 3 mois minimum après une césarienne, avec l’accord du médecin.

Si la pratique de l’équitation n’est pas contre-indiquée chez la femme enceinte en bonne santé, il existe quand même des contre-indications à pratiquer ce sport pendant la grossesse. On fait le point avec deux expertes.

Peut-on monter à cheval enceinte ? Jusqu’à quand ?

« Durant la grossesse, il est important d’être prudente, quel que soit le sport », rappelle la Dre Priscille Le Grelle, médecin fédéral de la Fédération française d’équitation. En même temps, il est important de continuer à bouger ! « Mais, si la femme ne pratiquait pas l’équitation avant d’être enceinte, la grossesse n’est pas forcément le moment le plus approprié pour s’y mettre ! », estime Anh-Chi Ton, sage-femme.

Quand devrait-on arrêter l’équitation pendant la grossesse ?

Quant à celles qui montaient déjà à cheval en loisir peuvent-elles continuer ? Une femme enceinte peut raisonnablement faire de l’équitation jusqu’à 4 à 5 mois de grossesse. Ensuite, il existe un problème d’inconfort, estime la Dre Priscille Le Grelle, médecin fédéral de la Fédération française d’équitation.

Et la sage-femme d’ajouter : « passé le deuxième trimestre de grossesse, le centre de gravité se modifie, ce qui peut accroître le risque de chute, ainsi que celui de souffrir de sciatique. En revanche, il n’y a pas d’inconfort du côté du futur bébé car il flotte dans le liquide amniotique ».

Et pour plus de confort pour la femme enceinte, « il est conseillé de porter une brassière de sport pour un bon maintien de la poitrine », préconise la Dre Le Grelle. Dès la troisième ou quatrième semaine de grossesse, la femme enceinte peut ressentir une tension dans la poitrine due aux modifications hormonales. En revanche, la ceinture de grossesse et la dorsale ne sont pas nécessaires, « car si l’on monte à cheval c’est que l’on va bien ! », rappelle le médecin.

Tout dépend également du type de pratique. S’il n’est pas question de faire de la compétition ou du saut d’obstacles, monter à cheval pour son plaisir ne pose pas de problème. « La pratique du cheval enceinte à raison d’une heure 1 à 3 fois par semaine, en manège au pas ou au trot, ou en plein air en balade procure du plaisir, de la détente et permet de mobiliser son corps tout en découvrant son environnement », explique la Dre Le Grelle.

D’autre part, contrairement à certains sports comme le tennis, le bowling, la natation, la course à pied… l’équitation n’entraîne pas une grande dépense énergétique.

Équitation enceinte : quelles contre-indications ?

Si la pratique de l’équitation n’est pas contre-indiquée chez la femme enceinte en bonne santé, il existe quand même des contre-indications à respecter. La Dre Priscille Le Grelle les énumère :

Outre ces contre-indications avérées à la pratique de l’équitation durant la grossesse, il faut, de toute façon, être attentive à son corps, à son bien-être. « La pratique de l’équitation doit être arrêtée en cas de saignements, de douleurs pelviennes, de contractions », prévient le médecin. Et Anh-Chi Ton, sage-femme, de compléter : « il faut savoir que chaque à-coup sur la selle peut fragiliser le périnée, voire entraîner des fuites urinaires, le ventre de la femme enceinte exerçant une pression vers le bas ».

Quand reprendre l’équitation après l’accouchement ?

Pas tout de suite ! La rééducation périnéale doit être achevée avant de remonter à cheval. « La rééducation périnéale ne démarre que 6 semaines environ après l’accouchement, précise la sage-femme. Et, idéalement, il est bien de poursuivre avec une rééducation abdominale afin de limiter encore plus le risque de fuites urinaires et de prolapsus. Ce qui, dans ce cas, ne permet pas une reprise de l’équitation avant 5 mois après l’accouchement ».

Qu’en est-il en cas d’accouchement par césarienne ? « Comme après toute chirurgie abdominale, il faut tout d’abord demander l’avis de son médecin avant de monter à cheval, et attendre au minimum 3 mois », conseille la Dre Le Grelle.

De toute façon, la reprise de l’activité sportive doit s’effectuer de manière progressive : « ½ heure au pas pour commencer avant d’augmenter la durée et l’intensité, de manière à voir comment réagit son corps et afin de reprendre la relation interrompue avec son cheval », explique la Dre Le Grelle.

Sources

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