C'est ce que redoutent probablement le plus les personnes qui ont réussi à perdre beaucoup de poids, notamment les personnes obèses : reprendre des kilos superflus quelque temps après la fin de leur régime, et ce malgré leurs efforts garder ce poids de forme. Des chercheurs du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases ont enfin trouvé une raison scientifique à ce phénomène appelé "effet yo-yo", qui n'a jamais vraiment été expliqué lorsque les personnes perdaient du poids de manière saine.
Les chercheurs menaient au départ une étude sur des participants qui devaient prendre du canagliflozine, un médicament contre le diabète de type 2. L'ensemble des 242 participants atteints de diabète de type 2 pouvaient manger et boire sans restriction. La moitié d'entre eux a reçu un placébo et l'autre moitié a reçu le médicament canagliflozine, qui a provoqué une augmentation substantielle de la quantité de glucose, sucre qui constitue la principale source d'énergie de l'organisme, excrété dans l'urine.
Pour chaque kilo perdu, des calories ingérées en plus
Les participants n'étaient pas au courant de cet effet, qui a entraîné une perte de calories et donc une diminution progressive du poids pouvant aller en moyenne jusqu'à quatre kilogrammes. Mais les chercheurs ont réalisé que plus ces personnes perdaient du poids, plus leur appétit augmentait proportionnellement, et plus ils consommaient de calories. Ils ont établi cette découverte à partir d'un modèle mathématique utilisé pour calculer les variations de la quantité de calories consommées pendant l'étude.
Aucun changement n'a été constaté sur le long terme en ce qui concerne l'apport calorique des personnes sous placébo. Mais pour chaque kilo perdu, les personnes sous canagliflozine consommaient environ 50 calories par jour de plus que ce qu'ils mangeaient avant l'étude. Si cet apport calorique supplémentaire peut paraître faible, il a néanmoins conduit à un ralentissement de la perte de poids après environ six mois. Résultat : la personne atteint un « plateau » qu'il est difficile de dépasser.
Les chercheurs ont voulu savoir si ce phénomène s'appliquait également avec des personnes qui ne sont pas sous canagliflozine et se sont procurés les résultats d'une autre étude sur un programme de perte de poids commercial. Les résultats ont aussi montré que malgré les efforts des participants pour mener à bien leur régime et réduire leur apport calorique, leur augmentation d'appétit a entrainé une augmentation progressive de celui-ci. Au vu de ces deux analyses, ils suggèrent qu'une fois le plateau de stabilisation atteint, il faut redoubler d'efforts pour éviter la reprise de poids.