Chez les artisans qui ont pris leur retraite entre 2004 et 2008, 65 % des hommes et 3 % des femmes ont été exposés aux fibres cancérigènes de l’amiante au moins une fois au cours de leur activité professionnelle. Un pourcentage très largement supérieur à celui constaté chez les hommes retraités du régime général (27,7 %).
Les artisans les plus touchés sont ceux ayant travaillé dans la construction (74 %), le commerce et la réparation automobile. Cela n'a rien de surprenant puisque l'amiante, avant son interdiction en 1997, a été très largement utilisé en France dans les secteurs de l'industrie et de la construction.
Autre enseignement de l'étude : la méconnaissance par les personnes des risques qu'elles encourent. A la question « Pensez-vous avoir été exposé aux poussières d’amiante ? », 37 % des hommes et 60 % des femmes répondaient par la négative ou bien ne répondaient pas à la question.
L'amiante peut entraîner de graves pathologies : asbestose, fibrose pulmonaire, cancer du poumon, mésothéliome (cancer de la plèvre).
Un bilan médical (incluant un scanner thoracique) a été proposé à une partie de ces retraités. Résultats : plus de 16 % présentaient une pathologie bénigne de la plèvre, et 1,5 % a été diagnostiqué avec un cancer broncho-pulmonaire.
Source : étude “Programme de surveillance post-professionnelle des artisans ayant été exposés à l’amiante (ESPrI)”, Institut national de veille sanitaire, 21 février 2013.