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Défi sur Facebook : que dire à son ado ? Les réponses du psy

Défi sur Facebook : que dire à son ado ? Les réponses du psy

Publié le par Clara Ousset-Masquelier

En collaboration avec Dr Stéphane Clerget (psychiatre)

Le défi qui circule sur Facebook – “A l’eau ou au resto” – donne lieu à des faits divers dramatiques. Face à ce phénomène, peut-on anticiper certaines prises de risque ? Que dire à son adolescent ? Les réponses de Stéphane Clerget, psychiatre et spécialiste de l’adolescence.

Santé Magazine : Ces défis sont-ils un phénomène nouveau ?

 Dr Stéphane Clerget : Pas du tout. Ils ont existé de tout temps, et des comportements à risque ont toujours été constatés à l’adolescence, pour trois raisons.

  • D’abord, ils correspondent au besoin de répondre à la question “jusqu’où je peux aller” ; ce sont des défis par rapport à soi-même et aux autres. C’est une sorte de reconnaissance sociale, d’épreuve qui permet ensuite d’être intégré au groupe.
     
  • Ensuite, c’est un moyen de s’approprier son corps qui, pendant toute l’enfance, est contrôlé par les parents dans tout ce qui concerne la santé, la sécurité.
     
  • Enfin, on peut même aller plus loin et dire que ces prises de risque répondent à une question existentielle qui est : “Suis-je accepté par la vie ?

Quelle est l’incidence d’Internet sur ces comportements ?

Si Internet n’a rien inventé, ces comportements sont pour le coup multipliés via les réseaux sociaux. Et c’est bien le problème.

Avant, la réalisation d’un défi suffisait pour être accepté. Maintenant, il en faut toujours plus, et le danger est de devenir accro aux défis.

Et quand on est un parent, que peut-on dire à son adolescent ?

D’abord il faut bien se dire que l’éducation ne commence pas à 15 ans. Connaître les risques, appréhender les dangers… tout cela s’acquiert au fil du temps. Et pour ce faire, mieux vaut éviter d’interdire, mais plutôt accompagner l’enfant dans ses explorations motrices.
 
Plus tard à l’adolescence, c’est la même chose : plutôt que lui interdire une activité, mieux vaut l’aider à participer à une épreuve qui va le valoriser, en lui offrant par exemple un saut à l’élastique bien encadré.

Proposer un sport est une bonne façon de “faire diversion” ?

Le sport est toujours bénéfique puisqu’il entraîne au dépassement de soi. Mais les jeunes sportifs sont moins concernés par les comportements à risque car ils ont déjà appris, avec le sport, à faire attention à leur corps.

 Pour ceux qui sont moins sportifs, les parents peuvent proposer une activité comme la menuiserie, ou même la cuisine… tout ce qui va permettre de responsabiliser la personne.

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