Photo : siège social du groupe pharmaceutique suisse Novartis ©Reuters/Arnd Wiegmann
Après avoir été confirmée par l'Agence italienne du médicament, la sécurité du vaccin antigrippal Fluad, produit par le laboratoire Novartis, vient de l'être une nouvelle fois par l'Agence européenne du médicament. Les tests menés sur les lots suspects ont été « complètement négatifs », avait annoncé l'Agence italienne dans son communiqué du 1er décembre 2014.
Ces lots, fabriqués dans une usine du groupe pharmaceutique située près de Sienne (Toscane), avaient été interdits le 27 novembre dernier après trois décès suspects de personnes âgées ayant reçu une injection du vaccin. Plusieurs autres décès suspects avaient depuis été signalés dans la Botte.
Pour l'Agence italienne, les décès rapportés devraient en conséquence être davantage attribués à un regain médiatique sur l'affaire, à une « succession de hasards malheureux et des morts naturelles », plutôt qu'au vaccin.
Cette affaire a aussi réveillé en France les doutes quant à l'innocuité de ce vaccin. Selon un sondage réalisé par l'Institut BVA pour l'Assurance-maladie en septembre 2013, 55 % des sondés pensent que le vaccin contre la grippe présente des risques pour la santé.
1. Le vaccin Fluad est-il disponible en France en 2014 ?
Non, mais il l'a été sous le nom de Gripguard jusqu'en octobre 2011.
« Cet arrêt de commercialisation en France n’est pas consécutif à une mesure de sécurité, il émane du laboratoire », précise le service de presse de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).
Voici les cinq vaccins antigrippaux disponibles dans les pharmacies françaises depuis septembre 2014 :
- Agrippal (Novartis) ;
- Fluarix (GlaxoSmithKline) ;
- Immugrip (Pierre Fabre) ;
- Influvac (Abbott) ;
- Vaxigrip (Sanofi).
2. Pourquoi le vaccin Agrippal, également de Novartis, a-t-il été suspendu en France en 2012 ?
Cette suspension temporaire (entre le 26 octobre 2012 et le 9 novembre 2012) faisait suite à la découverte de particules blanches dans les seringues. A titre de précaution, une mesure de quarantaine avait été décidée en France comme dans d’autres pays européens.
« Les investigations menées ont montré qu’il s’agissait d’agrégats de protéines en suspension, dans des lots qui n’avait pas été distribués. Il ne s’agissait pas d’impuretés ni de contamination », souligne l'ANSM.
3. Pouvez-vous choisir le vaccin antigrippal que vous souhaitez utiliser ?
En théorie oui.
Deux cas de figure :
- C'est votre première vaccination contre la grippe. Après avoir reçu le courrier de l'Assurance maladie vous assurant la gratuité du vaccin, vous devez consulter votre généraliste pour obtenir l'ordonnance. C'est donc à lui que vous devez indiquer votre préférence. Vous retirez ensuite le vaccin demandé auprès de votre pharmacien.
- Vous avez déjà été vacciné contre la grippe. Vous vous rendez directement chez votre pharmacien, et c'est lui qui vous remet le vaccin. Vous pouvez donc lui faire part de votre souhait… sous réserve qu'il soit en stock.
4. Y a-t-il des différences entre les 5 vaccins disponibles en France ?
Non. Leur composition est identique. Elle est définie chaque année par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour s'adapter aux virus les plus susceptibles de circuler.
Les vaccins contre la grippe disponibles en France cet hiver ne contiennent pas d'adjuvant, donc pas d'aluminium. Ils sont fabriqués à partir de virus inactivés. Ils sont tous indiqués à partir de l'âge de six mois.
Leurs prix sont également identiques.
5. Quelle différence avec le vaccin Fluad commercialisé en Italie ?
Ce vaccin développé par Novartis vise plus particulièrement l'adulte de plus de 65 ans. Il contient un adjuvant, le squalène (MF59), afin de renforcer la défense immunitaire (le corps va produire plus d'anticorps qu'un vaccin sans adjuvant).
La présence de squalène dans les vaccins fait polémique. Plusieurs tribunes contre cette substance circulent ainsi sur le net.
6. Quels sont les risques de la vaccination contre la grippe ?
Avec les vaccins français sans adjuvant, les effets indésirables constatés sont "généralement bénins et transitoires", rassure l'Agence française du médicament : réaction locale au point d'injection, fièvre sur 24 heures…
A savoir : le vaccin est contre-indiqué chez les personnes allergiques aux protéines de l'œuf.
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