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Pénurie d'antidépresseurs courants : les pharmaciens autorisés à délivrer des préparations officinales

Pharmacienne qui propose des boites de médicaments à un patiente dans une pharmacie. © Adobe stock/Nikish H

Publié le par Camille Beauvisage

Une pénurie sans précédent de sertraline, un antidépresseur, pousse l’Agence nationale de sécurité du médicament à autoriser les pharmaciens habilités à remplacer le médicament par une préparation officinale artisanale.

C’est une solution de secours : face à la pénurie de sertraline, l’un des antidépresseurs les plus couramment utilisés, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) permet désormais à certains pharmaciens de délivrer une alternative préparée en pharmacie. Cet ajustement vise à permettre aux patients concernés de poursuivre leur traitement sans interruption. La sertraline est généralement prescrite aux adultes souffrant de dépression, d’anxiété sociale, de trouble de stress post-traumatique ou encore de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) (source 1).

L’Agence explique sur son site que, dans le cas où un patient traité par sertraline (Zoloft ou ses génériques) ne peut obtenir son médicament habituel, le pharmacien pourra, à titre exceptionnel et temporaire, lui délivrer une préparation artisanale. Cette solution vise à éviter toute interruption de traitement.

Pas besoin de nouvelle ordonnance

Dans ce contexte, les patients déjà sous traitement par sertraline n’ont pas besoin d’une nouvelle ordonnance pour bénéficier de cette substitution. L’ANSM précise que le médecin prescripteur sera néanmoins informé du changement. La préparation, réalisée "sur mesure" en pharmacie, conserve le même principe actif que le traitement initial.

La composition reste donc identique, tout comme la posologie et la fréquence de prise. Il est important de noter que, durant cette période de transition, une vigilance accrue est recommandée. Les patients ressentant des effets inhabituels, notamment peu de temps après le changement, doivent consulter leur médecin sans tarder.

Une pénurie qui s’aggrave

Ce n’est pas la première fois qu’un médicament utilisé pour traiter des pathologies mentales est confronté à une pénurie. Fin avril, une reprise timide de l’approvisionnement avait été observée pour la quétiapine, un médicament souvent prescrit contre la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Pour la sertraline, il faudra attendre juin pour espérer un retour à la normale, selon l’ANSM.

Cette situation a alerté plus d’une trentaine d’organisations de soignants, qui la jugent intenable, de nombreux patients se retrouvant sans traitement. À la mi-avril, plusieurs psychiatres ont également fait part de leurs inquiétudes face aux pénuries récurrentes qui affectent le secteur de la psychiatrie.

Recommandations aux professionnels de santé

Durant cette période de pénurie, l’ANSM recommande aux professionnels de santé de ne pas initier de nouveaux traitements à base de sertraline. Pour les patients déjà traités, il est conseillé de maintenir leur posologie habituelle et de ne pas interrompre le traitement sans avis médical.

En raison de la forte demande de préparations officinales, les patients sont également invités à consulter leur médecin afin d’envisager, si nécessaire, des alternatives thérapeutiques adaptées.

Sources

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