« Le nombre de vasectomies a été multiplié par 15 », entre les années 2010 et 2022 d’après les résultats d’une étude menée en commun par l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En 2010, 1 940 vasectomies ont été réalisées contre 30 288 vasectomies en 2022.
Toutes les régions françaises ne sont pas concernées de la même manière. Si les Pays de la Loire et la Bretagne sont les régions où les taux de pratique de vasectomie ont été les plus élevés, les taux ont été nettement plus faibles en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Corse et en Île-de-France. « Ces résultats décrivent une tendance à rebours de ce qui est observé dans le monde, en particulier dans les pays anglo-saxons où la vasectomie, historiquement très répandue, connaît un déclin (États-Unis, Royaume-Uni ou Australie). La France semble progressivement combler son retard, bien que le nombre de procédures demeure encore inférieur à ceux des pays leaders en matière de contraception masculine définitive », détaille le communiqué diffusé par l’ANSM.
Des complications rares
De quoi s’agit-il ? Cette forme de stérilisation permet de bloquer les spermatozoïdes. Comme l’explique Ameli Santé, cette intervention chirurgicale consiste « à couper ou obturer les canaux déférents qui partent de l’épididyme et vont jusqu’à la prostate ». Et de compléter : « La vasectomie est pratiquée en structure de chirurgie ambulatoire sous anesthésie locale ou parfois générale. Les complications sont rares : hématome des bourses, infection, douleur au niveau des bourses ». La vasectomie est une modification permanente et irréversible, elle ne modifie d’aucune manière le plaisir sexuel.
Pour la même période, le nombre de stérilisations féminines (stérilisation tubaire par ligature des trompes de 2010 à 2022, ou pose d’implants avant 2017) a été divisé par deux entre 2013 et 2022 (de 45 138 stérilisations en 2013 à 20 325 en 2022) après une augmentation initiale entre 2010 et 2013. « Pour la première fois en France, en 2021 et 2022, il y a eu davantage de stérilisations masculines que de stérilisations féminines. En 2022, trois stérilisations masculines ont été pratiquées pour deux stérilisations féminines », rapporte l’ANSM.