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Voici ce que les Français sont prêts à faire pour protéger enfants et ados des écrans

Une mère observe de loin son fils, adolescent, rivé sur son smartphone - notion d'addiction aux écrans © JackF/Getty Images

Publié le par Hélène Bour

Découvrez ce que les Français pensent de l’encadrement de l’usage des écrans chez les enfants et adolescents selon un nouveau baromètre.

 

Fin avril dernier, la commission écrans a rendu ses conclusions au président de la République concernant l’usage des écrans, préconisant de limiter les écrans et leurs usages en fonction des âges, et souhaitant guider les adultes vers de bonnes pratiques.

Depuis, le sujet des écrans revient régulièrement dans l’actualité, notamment via des études montrant les effets bénéfiques de restrictions sur la santé mentale des plus jeunes, ou encore via la presse locale, faisant étant d’établissements scolaires ayant pris les devants, et entrepris d’interdire les smartphones dans les salles de classe.

Les Français prêts à faire eux-mêmes des efforts

Les Français sont-ils à l’aise avec ce genre de mesure ? Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour protéger les enfants et adolescents des méfaits des écrans ?

C’est pour le savoir que l’institut de sondage Harris Interactive a été mandaté par la Mildeca, Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, pour publier un nouveau Baromètre sur les usages des écrans des Français.

Effectuée en ligne du 26 juin au 1er juillet 2024 auprès d’un échantillon de 2 153 répondants, représentatif des Français âgés de 15 à 75 ans, l’enquête indique non seulement que les Français sont en faveur de davantage d’encadrements, mais qu’ils sont eux-mêmes prêts à faire leur part. Ainsi :

  • 9 Français sur 10 sont favorables à l’interdiction des écrans, que ce soit dans les lieux collectifs de la petite enfance (90 %) ou dans les écoles maternelles (88 %) ;
  • 84 % des Français interrogés seraient prêts à renoncer à l’achat d’un téléphone portable avec ou sans accès internet à un enfant avant l’âge de 11 ans dont plus d’un sur deux “tout à fait prêt” ;
  • 69 % des Français seraient disposés à renoncer à l’achat d’un téléphone avant 13 ans, un consensus partagé au-delà du fait d’avoir des enfants concernés ou non.

Les Français se montrent conscients que le temps passé devant un écran peut empiéter sur des apprentissages essentiels. Un usage excessif peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau, l’apprentissage des compétences fondamentales et la capacité d’attention”, souligne le Dr Nicolas Prisse, Président de la Mildeca. “Les résultats du Baromètre plaident nettement en faveur d’une action publique pour réguler les usages des enfants et des adolescents”, ajoute-t-il dans un communiqué.

Restreindre voire interdire en milieu scolaire

75 % des Français interrogés souhaitent que les usages des écrans soient fortement restreints dans les lycées et 73 % sont favorables à l’interdiction des réseaux sociaux aux enfants avant l’âge de 15 ans. Une tendance qui s’observe chez les Français ayant ou non des enfants, et quelles que soient les catégories socioprofessionnelles.

Sans grande surprise, les 15-24 ans interrogés pour ce nouveau Baromètre ne sont pas aussi catégoriques : 59 % ne sont pas favorables à la restriction de l’usage des téléphones portables dans les lycées et 47 % sont opposés à l’interdiction des réseaux sociaux chez les moins de 15 ans.

En milieu professionnel aussi, les Français sont prêts à faire des efforts, visiblement conscients que smartphones et réseaux sociaux nuisent à l’ambiance au travail, puisque près de 8 Français sur 10 seraient favorables à l’aménagement d’espaces ou moments sans écrans.

Rappelons que le rapport écrans, remis à Emmanuel Macron fin avril 2024, recommandait notamment d’interdire les écrans aux moins de 3 ans, les téléphones portables aux moins de 11 ans, et de limiter l’accès aux réseaux sociaux pour les adolescents. Mis entre parenthèses avec les élections européennes puis les législatives anticipées, ces mesures pourraient revenir au cœur des préoccupations politiques à la rentrée prochaine, des propositions de ce type ayant été avancées dans les programmes de plusieurs partis politiques pour l’élection des députés.

Sources

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