C’est un adage bien connu : “un chat retombe toujours sur ses pattes”. Si bien qu’un chat qui tombe d’une fenêtre, au premier étage, inquiète peu ses propriétaires.
Pourtant, comme l’explique l’Assurance pour animaux Agria, “fenêtres ouvertes et balcons deviennent des pièges invisibles pour nos compagnons à quatre pattes”.
“Une posture qui freine sa chute, à la manière d’un parachute”
La chute d’un chat de plusieurs mètres peut engendrer ce qu’on appelle le syndrome du chat parachutiste, ou “high-rise syndrome”. Il s’agit d’un ensemble de traumatismes subis par les chats lorsqu’ils chutent de plusieurs mètres.
“Lorsqu’un chat tombe, sa vitesse augmente progressivement jusqu’à atteindre un seuil où elle se stabilise (97 km/h environ). Une fois cette vitesse atteinte, il relâche ses muscles et écarte ses pattes, adoptant une posture qui freine sa chute, à la manière d’un parachute — une technique aussi observée chez les écureuils volants”, détaille l’Assurance dans son communiqué. Hélas, si les écureuils volants sont adaptés à ce type de “vol”, ça n’est évidemment pas le cas de nos félins de compagnie. Car sa capacité à retomber sur ses pattes ne le protège pas des fractures, contusions internes ou lésions neurologiques.
64,6% des chats ayant chuté présentent des lésions thoraciques
Soutenue à l’École vétérinaire de Maisons-Alfort en 2019, une thèse de doctorat sur le syndrome du chat parachutiste, menée par Nicolas Detable auprès de 488 chats, donne des chiffres éloquents. Ainsi, si 88 % des chats survivent à leur chute (voire 90 % s’ils sont soignés dans les 48 heures), 64,6 % des chats ayant chuté de plusieurs mètres présentent des lésions thoraciques, 12,1 % des lésions abdominales, et 10,5 % des lésions neurologiques.
Dans un tiers des cas, le chat présente une fracture de la mâchoire. La thèse indique que la hauteur de chute la plus fréquente est celle du 4e étage (un peu moins de 11 mètres), et que 80 % des accidents surviennent au printemps ou en été. La gravité des blessures dépend de la hauteur de la chute, mais aussi de la surface d’impact.
Aérer oui, surveiller, aussi !
Nos environnements urbains, avec des bâtiments à étages et chats d’intérieur sont évidemment propices à ce type de syndrome. Mais la curiosité de nos chats est également en jeu : un oiseau qui passe, un insecte, une fenêtre entrouverte… Nos félins sont curieux de nature.
Pas question pour autant de ne pas aérer son domicile, puisque c’est recommandé pour lutter contre la pollution de l’air intérieur ! La solution : installer des filets ou des grilles sur les fenêtres et balcons, ne pas laisser son chat sans surveillance lorsque les fenêtres sont ouvertes ou entrouvertes, et consulter un vétérinaire en cas de chute de son chat, car même sans blessure apparente, il peut avoir de graves lésions internes.