Pour lutter contre le virus du sida, les meilleurs résultats ont été obtenus grâce à des cocktails de médicaments. Et une nouvelle combinaison, encore plus efficace, pourrait voir le jour… En effet, les chercheurs américains de l’université Rockfeller de New York ont travaillé sur l’immunothérapie, une technique qui avait déjà été testée sans succès sur le virus du VIH. Son principe : booster le système immunitaire pour qu’il s’attaque à un agent infectieux ou des cellules cancéreuses.
Les traitements actuels reposent sur des antirétroviraux capables de limiter les effets de la maladie, mais sans l’éradiquer complètement. Or, la piste de l’immunothérapie a donné des nouveaux résultats inespérés lors d’un essai clinique de phase I, la revue scientifique Nature. Une seule dose d’un anticorps de nouvelle génération, baptisé sobrement 3BNC117, a réussi à neutraliser le virus du VIH pendant plusieurs semaines.
Pas de thérapie unique
L’essai a été mené sur 12 personnes saines et 17 séropositifs, dont deux déjà traités par antirétroviraux. Des doses plus ou moins fortes de l’anticorps leur ont été injectées. "Les huit individus ayant reçu la dose la plus élevée de 3BNC117 ont tous montré une baisse importante et rapide de leur charge virale", indiquent les chercheurs. Une chute qui a eu lieu du 4e au 28e jour après l’injection, mais qui a retrouvé ses niveaux d’origines au bout de 56 jours dans quatre cas sur huit.
Les scientifiques en concluent qu’une thérapie unique "avec seulement 3BNC117 est insuffisante pour contrôler l'infection et sans doute une combinaison de substances anticorps sera nécessaire pour contrôler complètement la charge virale." Prochaine phase : des tests avec des patients sous antiviraux. Le médicament pourrait également jouer un rôle dans la prévention du sida.
Seul hic, son prix. L’immunothérapie est plus chère que les antirétroviraux pour le moment. Mais les chercheurs insistent sur le fait que son efficacité est prolongée.