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Semaine Bleue : près d'un quart des Français admettent avoir des comportements âgistes, selon une enquête

Une femme âgée avec sa petite fille Une femme âgée avec sa petite fille - © Adobe stock

Publié le par Myrtille Mayaud-Dequero

En collaboration avec Jean-Philippe Vinquant (Président du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) et inspecteur général des affaires sociales)

À l'occasion de la Semaine Bleue dédiée aux personnes âgées, les résultats d'une enquête réalisée par le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA)  sur la perception de la vieillesse en France ont été publiés. Résultats et décryptage avec Jean-Philippe Vinquant, président du HCFEA. 

À l'occasion de la Semaine Bleue, le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) a publié une enquête sur l'âgisme en France. Cette enquête, faite en ligne du 17 au 20 juin 2024, a été réalisée sur 2057 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (source 1). Le but de l'étude ? Comprendre la représentation de la vieillesse en France. "Il est important de valoriser la place des personnes âgées au sein de notre société", affirme Jean-Philippe Vinquant, président du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA). 

« La vieillesse est peu considérée dans notre société »

Lundi 30 septembre a sonné l'ouverture de la Semaine Bleue. Coordonnée par l'Uniopss (Unir les associations pour développer les solidarités), la Semaine Bleue s'inscrit dans une journée internationale, mise en place par l'Organisation des Nations Unies (ONU), dédiée aux personnes âgées. "Le but de cette semaine est de faire se côtoyer toutes les générations", explique Jean-Philippe Vinquant. C'est dans cela que réside tout le propos de cette semaine : créer du lien intergénérationnel. "Il y a une fracture entre les différentes classes d'âges de population. La Semaine Bleue permet de créer du lien", ajoute le président du HCFEA.  

Un clivage mis en lumière dans l'étude publiée par le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA). En effet, 24 % des Français déclarent se sentir âgistes - l'âgisme étant une discrimination fondée sur l'âge - dont 36 % des 25-34 ans. "Cette étude montre que nous sommes dans une société où la vieillesse est peu considérée. Pourtant, "il s'agit d'un phénomène biologique naturel", affirme Jean-Philippe Vinquant. 

Le nombre des 75-84 ans va augmenter de 50 % entre 2020 et 2030

Si la vieillesse est la plupart du temps perçue comme un déclin, l'étude met en lumière le regard des Français face à cette dernière. Quand certains évoquent des mots tels que "maison de retraite, mort, maladie, tristesse, solitude", d'autres parlent de "tristesse, de peur et de pauvreté." Sans oublier que 29 % des Français estiment que l’on est « vieux » à 55 ans et 68 % à 65 ans, selon cette étude. À l'inverse, les jeunes entre 18 et 24 ans, "ne possèdent pas forcément un regard négatif sur les personnes âgées", rappelle le président. 

Dans un pays où la population est de plus en plus vieillissante, Jean-Philippe Vinquant rappelle l'importance des liens entre chaque génération. "Les générations peuvent s'enrichir entre elles", dit-il. Selon des chiffres publiés en 2023, "dans les dix prochaines années le nombre des Français âgés de 75 à 84 ans, va augmenter de 50 % entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions" (source 2). "La vieillesse est un sujet de société. C'est un fait et la France doit l'accepter", explique le président du HCFEA en rappelant le vieillissement de la génération des baby-boomers, nés entre 1943 et 1960. 

Il existe une plus grande discrimination envers les femmes. Le sujet de l'âgisme est genré. Jean-Philippe Vinquant.

L'âgisme, une discrimination qui touche davantage les femmes

"On a grandi dans l'idée que la force d'un pays réside dans sa jeunesse", explique le président. Ainsi, cette étude met en lumière le regard de la société face au vieillissement de la population. Si le concept d’âgisme reste peu connu des Français, "un tiers d’entre eux déclarent en avoir déjà entendu parler", évoque l'étude. Dans la rue, dans les transports en commun, dans les médias... L'âgisme "associe l’âge à des représentations négatives et peut conduire à des mises à distance, des rejets, etc.", explique l'étude. Un âgisme davantage présent chez les femmes. "Il existe une plus grande discrimination envers les femmes. Le sujet de l'âgisme est genré", affirme Jean-Philippe Vinquant. Selon l'étude, le regard sur les femmes vieillissantes est plus dur que celui sur les hommes. 

De plus, l'Organisation mondiale de la Santé le rappelle. Le vieillissement peut causer de nombreux problèmes de santé. En effet, les séniors sont plus sujets à l'isolement, à développer des troubles dépressifs liés à la solitude... (source 3) "Le tissu social est essentiel pour les personnes âgées. Il faut aller au contact des séniors", conclut Jean-Philippe Vinquant. 

Sources
OSZAR »