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Naissances en France : le pic a lieu en été

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Publié le par Alexandra Bresson

En 2019, 753 000 bébés sont nés en France selon les derniers chiffres de l'Insee. Juillet est, comme chaque année depuis 2013, le mois où il y a le plus de naissances. Mais il n’en a pas toujours été ainsi car en un siècle, la saisonnalité des naissances s’est quasiment inversée.

Savez-vous quelle saison accueille le plus de naissances en France actuellement ? Selon une étude de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques)le pic de naissances a bien changé en un siècle, pour se décaler de l'hiver à l'été... mais aussi s'atténuer. L'organisme indique en premier lieu qu'en 2019, 753 400 bébés sont nés, soit 5 200 naissances de moins qu’en 2018. Le nombre de naissances baisse chaque année depuis 5 ans, mais à un rythme qui ralentit au fil des années : alors que la baisse était de 2,4% en 2015, elle est passée à 1,9% en 2016 puis 1,8% en 2017, 1,4% en 2018 et 0,7% en 2019. Par ailleurs, entre 2000 et 2015, le nombre de naissances est resté supérieur à 790 000 chaque année, avec un pic en 2010 à 832 800 naissances.

Pour l'année 2019, c'est pendant le mois de juillet que les naissances ont été les plus nombreuses, avec un pic le 26 juillet (2 448 naissances). Un constat qui n'est pas nouveau car « depuis 2013, juillet est chaque année le mois où il y a le plus de naissances », note l'Insee. Cela fait maintenant 4 ans que le jour du pic annuel se situe fin juillet (27 juillet 2018, 20 juillet 2017 et 19 juillet 2016). Les années précédentes ce pic annuel se situait aussi en juillet (26 juillet 2012 et 12 juillet 2011) ou au début de l’automne : entre le 22 septembre et le 4 octobre pour les années 2010, 2013, 2014 et 2015. Un phénomène qui trouve son explication via « l’importance des conceptions du nouvel an », estime l'organisme.

Les couples préfèrent avoir un enfant en été

Ce dernier souligne également qu'en un siècle et demi, le pic des naissances s’est décalé de la fin de l’hiver à l’été. Ainsi au cours de la seconde moitié du 19ᵉ siècle, le nombre moyen de naissances par jour était le plus élevé en février-mars ; mais depuis le début des années 1990, le pic est en juillet, les mois de février et mars faisant partie des mois comptant le moins de naissances. Selon l'Insee, « des années 1850 à la veille de la Première Guerre mondiale, les naissances étaient plus nombreuses entre février et avril, de l’ordre de 6 à 9% de plus que s’il était né autant d’enfants chaque jour de l’année. Elles étaient à l'inverse moins nombreuses entre juin et décembre, avec des creux en juillet et d’octobre à décembre.»

C'est à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la fin des années 1970 que la période où les naissances sont les plus nombreuses s’est progressivement décalée à avril-mai, puis à mai-juillet dans les années 1980. En effet, la fin de la Seconde Guerre mondiale est marquée par le début du baby boom et le pic des naissances au printemps pouvait s’expliquer notamment par les nouveaux congés payés estivaux, et la part importante de mariages désormais célébrés en été. Plus récemment, ce pic en été refléterait plutôt la préférence des couples d’avoir un enfant « à la belle saison ». Sachant qu'il peut y avoir un écart entre le calendrier souhaité et celui qui se réalise, le pic continue à se décaler.

La répartition des naissances selon les jours s’est aussi modifiée

Pour trouver une explication à ce déficit d’enfants conçus en été, l'Insee évoque l'hypothèse d'une baisse de la fertilité en lien avec la survenue de températures extérieures durablement très élevées. « Cette dernière semble confirmée par les baisses plus importantes du nombre de naissances observées neuf mois après les dernières importantes canicules : mai-juillet 1976, juillet 1983 et août 2003 », indique l'Institut. Enfin, il s'avère qu'en ce qui concerne les jours de la naissance en eux-mêmes, moins d’un quart des naissances avait lieu durant le week-end de 1987 (en dessous de 25%) à 2013. Ce déficit des naissances est encore plus visible le dimanche, en particulier dans les années 1990.

Comme l'explique l'Insee, « ce creux des naissances en fin de semaine est lié à la médicalisation des accouchements, dont une part de plus en plus importante a été déclenchée ou programmée par césarienne. (…) Pour des raisons non médicales, les médecins et futures mères ont pu choisir ces programmations en dehors du week-end. » Mais les césariennes avant travail étant de moins en moins fréquentes depuis le début des années 2000, la part des naissances en fin de semaine augmente de nouveau régulièrement. Lorsque les accouchements ont lieu en dehors du week-end, ils ont le plus souvent lieu un mardi, le lundi étant en revanche le jour où il y a le moins de naissances.

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