L’eczéma atopique (ou dermatite atopique) est une maladie inflammatoire de la peau caractérisée par une sécheresse cutanée et des lésions inflammatoires rouges possédant à la surface de petites vésicules. « La dermatite atopique est une maladie chronique de la peau non-contagieuse. Elle évolue par poussées allergiques, pouvant entraîner des lésions cutanées, des démangeaisons intenses, des troubles du sommeil et une mauvaise qualité de vie. », précise l'Association Française de l'eczéma. Cette maladie cutanée évolue par poussées allergiques, pouvant entraîner des lésions cutanées, des démangeaisons intenses mais aussi des troubles du sommeil et une mauvaise qualité de vie.
En raison de sa chronicité, l'eczéma atopique peut dans certains cas nuire à la qualité de vie des patients. Des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine mettent en garde contre une conséquence beaucoup moins connue pour ces derniers : le risque de fracture. En effet, leur étude affirme que le risque de fracture était jusqu'à 13% plus élevé chez les personnes atteintes d'eczéma atopique par rapport aux personnes non atteintes. Plus précisément, les personnes atteintes d'eczéma atopique grave présentaient un risque de fracture considérablement accru : 50% plus de fractures de la hanche, 66% de fractures du bassin et plus du double du risque de fractures de la colonne vertébrale.
Réduire la survenue des fractures, enjeu de santé publique
Les chercheurs soulignent que le risque global reste faible, estimant que sur 100 000 personnes atteintes, 164 personnes se briseraient un os par rapport au nombre de fractures attendues dans un groupe de 100 000 personnes du même âge et du même sexe sans eczéma atopique. Mais ils affirment que leurs résultats ont une importance en terme de santé publique compte tenu de la fréquence de l'eczéma atopique au sein de la population et du fait que les fractures peuvent provoquer un handicap ou un décès. « Cette étude concerne les dossiers de santé de trois millions d'adultes et est la plus importante à ce jour à examiner le lien entre eczéma atopique et fractures., » indiquent-ils.
L'équipe de scientifiques a par ailleurs constaté que le risque accru de fracture chez les patients persistait même après que les chercheurs aient pris en compte l'usage de corticostéroïdes par voie orale, médicaments utilisés pour traiter l'eczéma et déjà associé à ce risque précis. Selon l'Inserm, 1 enfant sur 10 est concerné par l'eczéma atopique qui se développe à partir de trois mois. « La majorité des dermatites atopiques disparaissent mais 10 à 15% des cas persistent jusqu’à l’âge adulte. », précise l'organisme, qui indique que ses complications les plus fréquentes outre le retentissement psychologique sont la colonisation des lésions cutanées par le staphylocoque doré ou le virus de l’herpès.
La cause peut être biologique ou liée au mode de vie
« Des recherches antérieures ont montré des associations entre l'eczéma atopique et l'ostéoporose, une maladie qui affaiblit les os et les rend plus susceptibles de se fracturer, ainsi qu'entre l'eczéma atopique et les fractures. Cependant, il s'agit de la première preuve que l'eczéma précède les fractures et que le risque de fracture augmente avec un eczéma plus grave. », explique le Pr Sinéad Langan, auteur principal de l'étude. Si les chercheurs ont découvert une forte preuve d'association entre l'eczéma atopique et l'augmentation des fractures de la hanche, du bassin, du rachis et du poignet, la plus grande augmentation du risque a été observée pour une fracture de la colonne vertébrale.
« Bien que le risque global soit faible, l’augmentation substantielle du risque de fractures chez les personnes souffrant d’un eczéma atopique grave est particulièrement préoccupante, étant donné les graves problèmes de santé associés à ces fractures. », affirment les chercheurs avant de conclure que « l'eczéma atopique n'est actuellement pas considéré comme un facteur de risque de fracture. Nos résultats suggèrent que les directives de dépistage de la densité osseuse devraient envisager d'inclure les personnes atteintes d'eczéma atopique sous sa forme grave afin de prévenir les fractures, améliorer la qualité de vie à long terme et réduire les coûts de soins de santé qui y sont liés.»
Les scientifiques espèrent que d'autres travaux permettront de déterminer le mécanisme biologique possible liant cette maladie cutanée à une diminution de la densité osseuse, et de savoir si un dépistage et une intervention ciblés seraient bénéfiques pour les patients. Outre des causes biologiques, il convient de prendre aussi en compte le mode de vie. Par exemple, les patients peuvent avoir envie de modifier leur régime alimentaire, en excluant certains groupes d'aliments pour éviter des poussées, ou éviter l'exercice physique car la transpiration peut augmenter les démangeaisons associées à leur eczéma. Autant de facteurs qui peuvent les rendre plus vulnérables aux fractures.