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Cette maladie gynécologique augmenterait le risque de crise cardiaque et d'AVC selon une étude

Femme coeur stéthoscope © Getty / SDI Productions

Publié le par Nastasia Montel

Une étude danoise révèle un lien entre une maladie gynécologique qui touche de nombreuses femmes et la santé cardiaque.

Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes en France. Si de nombreux facteurs de risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (tabac, alcool, manque d’activité physique, hypertension, alimentation déséquilibrée, cholestérol, diabète…) sont connus, l’endométriose pourrait s’ajouter à cette liste. C’est en tout cas ce que suggèrent les résultats d’une étude, présentés ce 29 août 2024 par la Société européenne de cardiologie (source 1).

Un risque accru de 20 %

Cette étude s’est intéressée à toutes les femmes danoises ayant reçu un diagnostic d’endométriose entre 1977 et 2021, soit plus de 60 000 femmes. Les chercheurs ont comparé leurs données de santé à celles de plus de 240 000 femmes du même âge qui n’étaient pas atteintes d’endométriose. Verdict : les femmes atteintes d’endométriose avaient un risque supérieur de 20 % de souffrir d’une crise cardiaque ou d’un AVC par rapport aux femmes qui n’en étaient pas atteintes. L’étude a également montré que les femmes atteintes d’endométriose avaient plus de risque de souffrir d’insuffisance cardiaque et d’arythmie.

« Compte tenu de la forte prévalence de l’endométriose, ces résultats apportent des preuves supplémentaires que les facteurs de risque spécifiques aux femmes et les maladies cardiovasculaires chez les femmes doivent faire l’objet d’une plus grande attention. Nous suggérons que les femmes atteintes d’endométriose fassent l’objet d’une évaluation du risque de maladie cardiovasculaire, et il est temps que les facteurs de risque spécifiques aux femmes - tels que l’endométriose - soient pris en compte dans les modèles de prédiction du risque cardiovasculaire », a conclu la Dre Havers-Borgersen dans le communiqué.

Une femme sur trois meurt de maladie cardiovasculaire et une femme sur dix souffre d'endométriose. Nos résultats suggèrent qu'il est peut-être temps de prendre systématiquement en compte le risque de maladie cardiovasculaire chez les femmes atteintes d'endométriose. Dre Eva Havers-Borgersen, auteure principale de l'étude (communiqué). 

D’après la Société européenne de cardiologie, il existe de plus en plus de preuves d’un lien entre l’endométriose et la santé cardiovasculaire. Une précédente étude menée en 2022 avait par exemple démontré un risque accru de 34 % de souffrir d’un AVC pour les femmes souffrant d’endométriose par rapport aux femmes n’en souffrant pas (source 2). Une autre étude publiée en 2023 avait conclu que « les femmes atteintes d’endométriose font face un risque plus élevé de souffrir d’une maladie coronarienne ou cérébrovasculaire », rapporte la Fédération de l’hospitalisation privée - médecine, chirurgie, obstétrique (source 3). Ce lien, même s’il reste encore à prouver avec des études supplémentaires, pourrait être lié à l’inflammation chronique associée à l’endométriose, ou encore aux traitements de la maladie, notamment la contraception hormonale.

Sources
OSZAR »