L’Inserm et l’Université de Paris lancent AlloCOVID, un numéro national anonyme destiné à "informer et assurer un suivi en temps réel de l’épidémie grâce à l’intelligence artificielle". Conformément aux recommandations de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), le lancement de cette plateforme téléphonique a été encadré par des spécialistes de la protection des données. Disponible sept jours sur sept et 24 heures sur 24, elle se présente comme une alternative à Stop Covid, une application de traçage numérique très contestée, dont l'utilisation doit être débattue mardi 28 avril à l’Assemblée nationale.
Orienter les patients vulnérables
Les personnes de plus de 15 ans qui souhaitent être rassurées ou orientées par rapport à leur état de santé peuvent désormais contacter le 0.806.800.540 (prix d’un appel normal) "autant de fois que nécessaire", précise un communiqué. Au bout du fil ? Des agents virtuels, ou "call bots" capables de "synthétiser les informations médicales transmises [...] et de détecter les signes de gravité de la maladie, ainsi que les patients vulnérables nécessitant une attention particulière". Seule condition requise : communiquer son code postal.
L’entretien téléphonique est basé sur un questionnaire précis de 3 minutes, élaboré conformément aux directives du ministère des Solidarités et de la Santé. Les questions portent sur les symptômes (fièvre, frissons, transpiration anormale, toux persistante ou inhabituelle, etc), mais l’assistant virtuel peut également demander des relevés de températures. Les réponses sont généralement simples : "oui" ou "non". À la suite de l'entretien, les malades sont orientés vers la plateforme ou le professionnel le plus adéquat.
Détecter les futurs foyers épidémiques
AlloCOVID permet également d’optimiser le recueil de données pour assurer un suivi en temps réel de l’épidémie en France (DOM-COM inclus). Grâce aux informations anonymes fournies par les utilisateurs, il permettrait "d’accompagner la sortie de confinement et de détecter immédiatement de potentiels foyers de résurgence". Une aide précieuse qui s'ajouterait aux dispositifs déjà centralisés par Santé Publique France (maladiecoronavirus.fr, SOS médecins, réseau Sentinelle, etc).
Ce dispositif a d’ores et déjà été mis à disposition du SAMU-78 et testé pendant sept jours au cours du mois d’avril, avant d’être étendu à l’ensemble de la France, à partir du 27 avril. Mille de ces assistants téléphoniques sont déjà opérationnels simultanément. Si besoin, l’Inserm se dit prêt à doubler, voire tripler leur nombre.